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Un nom du XIIème siècle, un lieu de vie au XVème

Le nom de la Hotoie semble apparaître pour la première fois dans un acte en latin de 1221, sous l’appellation de Hotoia. Ce site est aménagé à la fin du XIIIème siècle sur une vaste prairie entre les deux bras de la Selle (affluent de la Somme), dans le grand marais à l’ouest d’Amiens. Dès le XVème siècle, on mentionne l’exercice de différents jeux à cet endroit tels que des joutes, jeux de boules, jeu de barres (jeu médiéval) ou tir à l’arc.

Une trame au XVIIème

En 1678, la municipalité amiénoise, à l’initiative de son premier échevin Louis Du Fresne de Frédeval, adopte pour la Hotoie un projet de plantation et d’aménagement conçu comme un jardin en éventail percé d’une longue avenue rectiligne axée sur la perspective de la chapelle Notre-Dame de Grâce, au niveau de l’actuelle ferme de Grâce. Sur le pourtour de la Hotoie, un canal est creusé pour empêcher l’entrée des bestiaux qui se trouvent dans les marais voisins. La grande allée centrale et les contre-allées latérales comportent progressivement des ormes. À l’ouest, un ovale appelé “la Danse” est aménagé au centre d’un double cercle de peupliers blancs, afin d’accueillir les danseurs.

La porte et les faubourgs de la Hautoye, extrait du Profil de la ville épiscopale d’Amiens, capitale de la Picardie, Archives départementales de la Somme

Les portes et les faubourgs de la Hautoye © Archives départementales de la Somme,

Un parc au XVIIIème

À partir de 1726, la municipalité aménage un terrain vague au nord de la Hotoie, entouré comme une île par les canaux de dérivation de la Selle. Ce jardin, appelé “la Petite Hotoie” (le long de l’actuelle rue Jean Jaurès) est agrémenté d’une cascade ornée d’une statue de la déesse Flore sculptée par François Cressent. Ce jardin est consacré aux fleurs et aux arbustes (grenadiers et orangers, lilas, seringats, giroflées, œillets de poètes). Entre 1737 et 1742, l’intendant Chauvelin (l’équivalent du préfet) a considérablement fait agrandir le cours de la Hotoie. La réalisation est confiée à un jardinier-fontainier nommé Jacques Jumel-Riquier. La longueur totale des allées d’ormes est portée à 2 kilomètres. La Selle est détournée pour encercler le bassin ovale ou miroir d’eau. Au milieu du cours sont implantés des bosquets d’arbres en quinconce. Pour faciliter la circulation des carrosses, les contre-allées sont élargies. La Hotoie prend progressivement la disposition qui est visible aujourd’hui, occupant une vingtaine d’hectares. En 1787, la promenade de la Hotoie est mentionnée comme “au-dessus de toute description par sa beauté unique”.

Un lieu de rassemblement officiel

Au cours de la Révolution, la Hotoie sert de forum aux fêtes organisées par la ville et le département. Elle a également pour fonction d’être un champ de Mars où se déroulent des exercices militaires. En 1791, une statue de la Liberté est érigée. Deux ans plus tard, l’arbre de la Liberté est planté et « la fête de l’Être suprême » y est célébrée par l’architecte Jean Rousseau, sous une véritable voûte d’ormes.

Le XIXème siècle, un parc dans la ville

Au XIXème siècle, le rempart autour de la ville est détruit et des boulevards-promenades sont créés, provoquant une baisse de fréquentation de la promenade de la Hotoie. En 1823, les 1857 vieux ormes sont abattus et des tilleuls sont replantés. L’urbanisation du quartier Saint-Roch et du faubourg de Hem modifient le paysage, et l’arrivée de l’automobile au XXème siècle amplifie ce changement.

Parc de la Hotoie, image d'archive du pavillon bleu © Archives Départementales de la Somme

Le Pavillon Bleu

En 1836, l’ancien marais fait office de pépinière et prend le nom de “Petite Hotoie”. Converti en jardin public planté de platanes et de peupliers, il est loué à la Société d’horticulture de Picardie qui y établit un chalet, transformé en laiterie en 1877. En 1882, la petite Hotoie prend son actuelle configuration (celle du jardin zoologique qui l’occupe depuis 1949). La laiterie cède alors sa place au Pavillon Bleu, œuvre de l’architecte amiénois Bienaimé.

Le Pavillon Bleu en 1908, Archives départementales de la Somme, collection privée

Le XXème siècle, du lieu de foire au parc urbain

Au début des années 1960, la route centrale est élargie pour faciliter la circulation automobile créant une césure entre les deux parties de la Hotoie. Dans le même temps, le bassin sud, dit des régates, est remblayé pour devenir un parc des expositions. Le rectangle nord est transformé en plan d’eau permanent, servant en particulier aux activités nautiques. En 1992, les grilles de l’hôtel de ville, retirées de leur emplacement primitif, sont installées à la Hotoie et marquent l’entrée de la promenade.

Amiens - La Hotoie - Allée Centrale, Carte postale, Collection privée, Archives départementales de la Somme

Amiens La Hotoie Archives © Archives Departementales de la Somme