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Le pont de l’amitié franco-australienne est arrivé au Jardin des plantes

Retour en photos et vidéo sur l’installation du pont de l’amitié franco-australienne au Jardin des plantes le 17 avril.

Le pont Bailey posé le 17 avril à Amiens. © Laurent Rousselin

23.04.2024

En septembre 2019, une idée suscitait l’enthousiasme du conseil municipal de la Ville d’Amiens. Elle était due à l’Australien George Hulse, lieutenant-colonel retraité et membre de l’association 1 Field Squadron Group - Royal Australian Engineers, association de vétérans du génie australien, des ex-sappers. Il s’agissait de faire don d’un pont miliaire à Amiens en souvenir des sacrifices des troupes de l’ANZAC (australiennes et néo-zélandaises) pendant la bataille de la Somme. L’initiative rappelait « combien Amiens est important dans le cœur des Australiens », saluait Brigitte Fouré à l’époque.

 

George Hulse souhaitait ainsi rendre hommage à ses prédécesseurs : même si la passerelle – dite “Bailey”, un modèle britannique de 1941 – est anachronique par rapport au matériel dont disposaient les sappers lors de la Grande Guerre, elle véhicule l’imaginaire du génie militaire. Cette passerelle devait être posée le 8 août 2020, pour l’anniversaire du début d’une offensive victorieuse où les sappers se sont illustrés en 1918. La crise sanitaire a tout décalé, et le pont a finalement été inauguré en grande pompe le 24 avril 2024, la veille de l’ANZAC Day, la journée commémorative de la bataille de Villers-Bretonneux.

Son installation entre le Jardin des plantes et le centre-ville, au-dessus d’un bras de la Somme, s’est déroulée le 17 avril, après des travaux préparatoires menés en février par les équipes d’Amiens Métropole : le terrain étant très humide, il avait fallu ancrer à quinze mètres de profondeur les chapes sur lesquelles le pont allait être posé.

 

La passerelle, achetée auprès de l’entreprise britannique Acrow, est arrivée à Amiens le 16 avril dans l’après-midi. Le lendemain à 7h, les services de la collectivité et sept militaires du génie français (3e régiment) ont attaqué le montage, guidés par George Hulse et Callum Skeat, manager chez Acrow et lui aussi ancien militaire : « Cette passerelle est une amélioration du modèle de 1941. Cela se monte comme des Lego. C’est notre plus petit modèle, à cinq baies (15 mètres de long sur 2,10 mètres de large, ndlr). Nos plus gros peuvent supporter des tanks, et même des tanks dans des camions ! Nous en vendons à de nombreux pays, par exemple à l’Ukraine récemment ».

 

Les militaires n’ont mis que quatre heures à assembler les pièces, les plus lourdes avoisinant les 350 kg – mais des outils de levage ont facilité le travail. « Il faut faire vite, car si le vent dépasse les 40 km/h nous ne pourrons plus la gruter », expliquait Vincent Doval, en charge des opérations pour Amiens Métropole. « Ce genre d’intervention crée du lien entre l’armée et la nation », approuvait de son côté le capitaine Thierry, de la délégation militaire départementale, appareil photo au poing.

  

Le levage a eu lieu vers 13h. Il a alors fallu marquer précisément l’emplacement des assises sur lesquelles le pont allait être déposé, puis les fixer dans les chapes. Ces points d’appui (petites barres où s’imbriquent les crochets du pont) ont un jeu permettant la dilatation et la rétractation de l’ouvrage en acier galvanisé, conçu pour tenir au moins vingt ans avant le premier entretien. Après l’installation des dix tonnes, toutes les équipes ont partagé un dernier repas ensemble, sur place.

 

Cette nouvelle entrée orientée vers la ville correspond à un tournant dans l’histoire du Jardin des plantes, en travaux suite au départ de sa production horticole à Marivaux. La passerelle (dédiée aux modes doux) n’ouvrira donc pas immédiatement : si des aménagements temporaires ont été réalisés pour l’inauguration du 24 avril et pour la Fête des plantes et des arbres du 1er mai, on devra encore attendre quelques mois avant d’en profiter pleinement.

 

Jean-Christophe Fouquet

 

CI-DESSOUS, LE MONTAGE ET L'INSTALLATION EN VIDÉO (Yann Hubert)

Le montage le long de la rue des Déportés. © Laurent Rousselin
Le montage le long de la rue des Déportés.
"Cela s'assemble comme des Lego" © Laurent Rousselin
"Cela s'assemble comme des Lego"
George Hulse, l'homme à l'origine du projet. © Laurent Rousselin
George Hulse, l'homme à l'origine du projet.
Le pont a été levé en une pièce. © Laurent Rousselin
Le pont a été levé en une pièce.
Le socle permettra la dilatation du pont. © Laurent Rousselin
Le socle permettra la dilatation du pont.
Licornes et kangourous. © Laurent Rousselin
Licornes et kangourous.