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SHP © archives

Aronnax
La Société d’Horticulture de Picardie

La Société d’Horticulture de Picardie

Créée en 1844, la Société d'Horticulture, initialement dénommée « du département de la Somme », a pour but « d’assurer des expositions annuelles, d’améliorer la culture des pépinières, des fruits, des légumes, des plantes de serre, et des arbres, arbustes et fleurs propres à embellir les jardins ; d’encourager l’introduction des végétaux étrangers, la propagation des bonnes méthodes et le perfectionnement des outils, instruments et machines employés dans l’horticulture ». Elle regroupe les jardiniers amateurs et les professionnels : horticulteurs, maraîchers, hortillons, fleuristes et pépiniéristes ainsi que de nombreuses personnalités appartenant à l’aristocratie et la bourgeoisie locales.

batiment SHP © archives

Dès l’origine, les travaux et communications sont publiés dans un bulletin. Expositions et concours avec remises de prix y apparaissent avec une fréquence régulière. Désormais intitulée « Société d’horticulture de Picardie », l’association entre en relation avec d’autres sociétés d’horticulture en France et à l’étranger pour des échanges fructueux. Une cinquantaine de publications lui sont adressées chaque année par les sociétés correspondantes, constituant ainsi un riche fonds documentaire.

En 1882, la Société d’horticulture est reconnue d’utilité publique par décret publié le 6 mars. Et en 1901, elle adopte les statuts de la loi sur les associations.

Fortement perturbée au XXe siècle par les deux guerres mondiales, la SHP qui a commencé à se relever dans l’entre-deux-guerres grâce au président Armand Jumel, ne retrouve une dynamique horticole que dans les années 1970 avec l’arrivée de Paul Boudier, professionnel de l’horticulture, à la présidence.

Elle a aujourd’hui la volonté de renforcer ses activités scientifiques et culturelles après une période de ralenti à l’approche de l’entrée dans le nouveau millénaire.

journal SPH © archives

L’Hôtel de la Société d’Horticulture

En 1885, sous la présidence d’Alphonse Decaix-Matifas qui est aussi Adjoint au Maire d’Amiens, le Conseil d’administration de la Société d’Horticulture décide d’acheter un terrain rue du Boucaque. L’acquisition d’un jardin de 3500 m² est réalisée en 1892 et le projet d’y construire un bâtiment voit le jour. Un concours est lancé fin 1896 et l’architecte Anatole Bienaimé est sélectionné pour la réalisation de cet hôtel où seront diffusées les connaissances et activités pour tous les passionnés de plantes et de jardins.

Cet Hôtel est inauguré en 1898 en présence de Jules Verne, adhérent et toujours fidèle. La rue du Boucaque s’appellera désormais rue Le Nôtre, du nom du jardinier du roi Louis XIV.

Pharmacie pour l’armée française lors de la Première Guerre mondiale, occupé par les Allemands lors de la Seconde, ce bâtiment a toute une histoire. À la Libération il accueillait des bals. Dans les années 1960, Avec la création d’une Faculté de droit et lettres à Amiens, on y installe temporairement la Bibliothèque universitaire.

À partir de 1974, le bâtiment retrouve sa destination première après quelques transformations pour réduire les coûts énergétiques suite au choc pétrolier. Partiellement dégradé et ne répondant plus aux normes contemporaines, un gros projet de réhabilitation est entrepris depuis 2021 après le rejet, par l’assemblée générale, d’une vente à un promoteur.

SHP © Laurent Rousselin

Jules Verne
président
malgré lui

« Mesdames, Messieurs,

La séance est ouverte, la séance est levée, n’est-ce pas à l’énoncé de ces deux formules, simples, nettes, claires, rationnelles, pratiques, que devrait se borner l’allocution de tout président d’une assemblée quelconque ? […] Il y a deux ans environ, l’honorable M. Decaix-Matifas me pria de faire une lecture à la séance solennelle de la Société d’Horticulture de Picardie. [.. .] On m’avait donné carte blanche. Je pouvais choisir mon sujet. Il m’était loisible de me livrer à ma fantaisie. J’en usai, j’en abusai même dans cette élucubration heureusement oubliée, et qui s’intitulait : Trop de fleurs ! […] Il semblait invraisemblable qu’on me demandât jamais de reparaître devant cette assemblée. C’était assez d’une fois. C’était trop même, et, pourtant, vous me voyez debout à cette place. »

Le Président malgré lui, discours prononcé le 25 février 1894 lors de la cinquantième séance solennelle de la Société d'Horticulture

Discours de Jules Verne à la société d'horticulture