extrait du Tour du Monde en 80 jours
Amiens inspire Jules Verne
Jules Verne s’inspire d’Amiens dans plusieurs de ses écrits, même s’il est vrai que cette source d’inspiration est discrète : Verne écrit des romans d’aventures où l’exotisme est fréquent, et non des écrits autobiographiques… Dans L’Ile à hélice (1895), il glisse des allusions à la vie politique amiénoise, en particulier un reflet de la campagne électorale que Jules Verne a vécue en 1888, la Gauche et la Droite étant transposées en Bâbordais et Tribordais. Plusieurs Amiénois inspirent des personnages de ses romans : l’avocat Robert Godefroy devient Godfrey Morgan dans L'Ecole des Robinsons (1882), le mathématicien Albert Badoureau inspire Alcide Pierdeux dans Sans dessus dessous (1889), l'acteur et chanteur Paul Saverna est transposé en Adolphe Caterna dans Claudius Bombarnac (1892).
Et surtout, en décembre 1875, Jules Verne lit devant l’Académie des sciences, belles-lettres et arts d’Amiens un discours particulièrement remarqué : Une ville idéale. Se présentant comme un rêve, ce texte est une sorte d’utopie amiénoise : l’auteur se projette dans un Amiens futur et amélioré du point de vue urbain. Il y manifeste un goût pour l’urbanisme que l’on retrouvera lors de son mandat municipal à partir de 1888.
Pavillon d’octroi
Au début du 19e siècle, Amiens, emprisonnée dans ses murailles, engage sa transformation. Après la démolition des portes fortifiées et des remparts, la municipalité confie à l’architecte de la ville, François-Auguste Cheussey, la réalisation des postes d’octroi chargés de percevoir un droit d’entrée dans la ville des marchandises de consommation locale. En 1823, Cheussey édifie ce bureau de l’Octroi à l’entrée du faubourg de Noyon. Bel exemple d’architecture néo-classique, il offre les caractéristiques d’un temple grec avec son fronton triangulaire et ses colonnes en pierre blanche. Des geôles aménagées dans les caves sont destinées aux récalcitrants à ce « péage » (supprimé en 1943).
Ce pavillon de l’Octroi a été inscrit en 2017 au titre des Monuments historiques en tant que dernier vestige de l’ancienne barrière d’octroi d’Amiens - le seul bien conservé dans sa forme d’origine. La ville d’Amiens l’a racheté en 2018.
