A PROPOS
Les Profils de la Réussite - Osons Partager nos Réussites.
Dans le cadre du Projet du Secteur Ouest 2017-2020 pour Améliorer le Vivre Ensemble, deux orientations ont été définies : celle des défis du Vivre ensemble et celle des Profils de la Réussite. La première tend à solliciter les habitants pour s'engager au quotidien pour améliorer le vivre Ensemble. La deuxième tend à changer le regard des habitants sur la réussite. Les Profils de la Réussite s'inscrivent dans l'ambition des acteurs du Pôle Action Educative du secteur Ouest de la ville d'Amiens, d'améliorer le vivre ensemble au quotidien. Si la confiance en soi et l'estime de soi sont des ingrédients indispensables à la réussite, elles peuvent toutes les deux être activées grâce à la reconnaissance de toutes les réussites de chacun aussi minimes soient-elles. Elles permettent de dépasser l'échec pour en faire un élément moteur pour avancer. Les objectifs de ce projet sont de mettre en valeur des parcours de réussite pour qu'ils soient réinvestis au bénéfice de tous. Il est essentiel de lutter contre l'échec personnel pour donner ou redonner confiance à chacun pour éviter la marginalisation ou l'exclusion. Nous avons sollicité la Communauté Educative (Association, Conseils d'Habitants, Citoyens, Institutions, etc.) pour identifier des habitants qui se distinguent par leur volontarisme et engagement au service des autres. Les artistes de l'association Rêve Lucide ont rencontré chacune d'elles, pour retracer leurs parcours de Réussite dans un livre. Chaque profil doit y être illustré dans une œuvre présentée sous forme d'œuvre artistique. Le livre que vous découvrez retrace ces parcours et met en lumière « la botte secrète » de leur réussite. Des rencontres seront programmées pour dédicacer ce livre et échanger avec les habitants, après avoir affiché sur les candélabres ces œuvres. Cette action a été initiée et coordonnée par Ouria Lefevre-Bedrouni, Ahmed Fellah et Riad Tarraf, représentant le Pôle Action Educative secteur ouest de la ville d'Amiens.
NAJIMA ACHOUITI
Née au Maroc il y a 34 ans, Najima est aujourd'hui professeure des écoles après avoir eu un parcours atypique. En effet, après avoir travaillé comme agent de voyage, cette maman de 3 enfants a repris ses études à l'âge de 32 ans pour travailler dans l'enseignement. Ce qu'elle aime dans ce métier, une véritable vocation pour elle, est le contact avec les enfants et leurs parents, mais aussi voir l'évolution et la progression de ces enfants. Sa principale motivation a été de pouvoir rendre ses enfants fiers, d'être un exemple pour eux même si elle regrette parfois de ne pas être toujours présente pour s'occuper d'eux. Elle pense que l'important est de trouver son équilibre. Son message pour les mamans au foyer : « Il ne faut pas se sentir inférieures. Vous êtes toutes aussi respectables les unes que les autres ». Najima ne compte pas s'arrêter en si bon chemin, elle aimerait par la suite se spécialiser dans l'enseignement auprès des enfants ayant des problèmes précis, notamment avec le réseau RASED, qui vient en aide aux enfants rencontrant toutes sortes de difficultés.
THEONE ADENET-LOUVET
Étudiant en Bac Pro commerce, Théone ADENET-LOUVET est aussi boxeur et représente l'avenir de la boxe amiénoise. Étudiant en sport étude section boxe à Toulouse, il revient à chaque période de vacances scolaires à Amiens et donne des cours de boxe à la salle Boxe Fit d'Étouvie. Passionné par le noble art, Théone aime par-dessus tout, les défis et se dépasser notamment à l'entraînement. Pour pouvoir vivre sa passion, il a dû faire des choix difficiles, comme venir et rester en Métropole, loin de ses parents qui sont en Martinique. Même s'il a parfois eu envie de laisser tomber et de rentrer auprès de sa famille, Théone a persévéré pour prouver aux autres et surtout à lui-même qu'il pouvait y arriver. Aujourd'hui, il a trouvé son équilibre entre les cours et les combats et espère concrétiser ses projets à court terme : accéder à l'élite A et obtenir le baccalauréat. Ambitieux, l'objectif de sa carrière de boxeur est de remporter toutes les ceintures possibles.
ISMAËL BARA
Animateur socio-culturel au centre social et culturel (CSC) d'Étouvie depuis 1991, Ismaël BARA est de par son parcours, une figure incontournable du quartier. Au CSC, il intervient auprès de tous, aussi bien les jeunes que les adultes, pour aider, conseiller ou résoudre les problèmes toujours avec bienveillance et humour. Ismaël croit beaucoup aux réseaux, les personnes qu'il a aidées peuvent à leur tour l'aider à résoudre les problèmes d'autres personnes, l'entraide est une chose importante à ses yeux. À l'avenir, Ismaël aimerait travailler en milieu rural, pour prouver que son métier peut être adapté à tout type d'environnement et de structure. Inspiré par Gandhi, il prône la tolérance dont il a souvent mise en pratique auprès du public qu'il côtoie.
| Sa devise : « Prendre le temps de savourer la vie, arrêter de vouloir aller trop vite ». |
MIMOUN BEN AMAR
Impliqué dans la vie du quartier d'Étouvie depuis plus de 45 ans, Mimoun travaille depuis longtemps pour la ville d'Amiens et occupe un poste de gardien de gymnase. Ce père de famille de 5 enfants a toujours eu à cœur d'aider les gens. Ayant beaucoup œuvré dans le foot en tant qu'entraîneur et éducateur, il a eu l'occasion de voir l'évolution de la jeunesse du quartier. Regrettant parfois les années 80 / 90, il pense que le quartier a évolué dans le mauvais sens, mais il garde espoir. Il trouve qu'il faudrait encourager les jeunes et les occuper par le travail ou le sport, mais aussi faire plus de choses en direction des personnes âgées. Son idée est de « réunir les gens » ce qu'il essaie de faire à son niveau en étant actif dans plusieurs projets.
NEDJMA BEN MOKHTAR
Issue d'une famille à la fibre sociale très forte, c'est tout naturellement que Nedjma BEN MOKHTAR s'est elle aussi impliquée dans le monde associatif. Depuis 2020, elle est quatrième adjointe au maire, déléguée à l'égalité entre les femmes et les hommes, à la lutte contre les discriminations et à l'aide aux victimes. Avant cela, elle était première adjointe en charge du secteur Ouest. Elle entre en politique en 2008 suite à une rencontre marquante avec l'ancien maire Gilles de Robien. Avant cela, Nedjma a beaucoup œuvré pour les habitants du quartier Étouvie à travers l'association Initi'elles. Aidant et accompagnant les femmes, elle a été à l'origine d'un projet prévention santé visant au dépistage du cancer du sein. Ayant aussi pour but l'épanouissement de ses adhérentes, l'association a pu mettre en place en 2009, avec la population du quartier une pièce de théâtre qui a été jouée une quinzaine de fois. Nedjma, qui se veut être un relai entre les habitants et leurs projets, encourage les gens à entrer en politique, pour elle il est important d'être en accord avec soi-même et surtout d'avoir un objectif à atteindre.
ROMAIN BOUBERT
Romain BOUBERT est un dessinateur qui travaille au studio 2HB à Amiens Nord. Il est avec d'autres dessinateurs le créateur de la Bande Dessinée Carte Blanche qui compte actuellement 2 tomes. Passionné par la culture asiatique, il a eu l'opportunité au collège d'être sélectionné par la mairie pour créer un manga et aller au Japon. Lors d'un voyage en Chine, il a pu observer le quotidien des gens, cela lui a donné envie d'utiliser son art pour lutter contre les discriminations et le harcèlement scolaire. À l'avenir, Romain aimerait se perfectionner et devenir bilingue en Chinois, mais aussi aller vivre quelques temps en Chine pour pouvoir travailler ses mangas.
| Son nindo* : Même dans les périodes de doutes ou d'échecs, ne jamais se dévaloriser ou se laisser abattre et toujours travailler. nindo = code de vie |
KAMIL BOUSSELHAM
Kamil, 32 ans a commencé le hip-hop à l'âge de 12 ans, après avoir vu un film de danse qui l'a fortement inspiré. Malgré des périodes de doutes ou de galères, notamment quand tout le monde autour de lui prenait le chemin de la stabilité, il a toujours cru en lui et est aujourd'hui un danseur reconnu ainsi qu'un professeur de danse respecté. Son parcours lui a permis de faire le tour du monde et de faire beaucoup de rencontres, ainsi que de rendre fier sa famille et son entourage. Aujourd'hui son métier le fait encore beaucoup voyager et c'est ce qu'il aime dans celui-ci.
| Son conseil : Quelle que soit ta passion, fais en ton métier. |
RUDY CHARLOT
Rudy, 27 ans, a toujours travaillé pour s'en sortir malgré les obstacles qui se sont mis en travers de sa route. Les diplômes de peintre professionnel en poche, il commença à travailler dans ce secteur mais a dû s'arrêter brusquement à cause d'allergies aux produits présents dans la peinture. Grâce à une volonté inébranlable, il s'est réorienté vers le nettoyage industriel de bureaux, poussé par son père travaillant lui aussi dans cette activité pour la ville d'Amiens. Il suit donc depuis plus de 3 mois une formation avec le CREFO et ne regrette finalement rien car il s'épanouit plus que dans son ancien métier, et il « n'a plus d'allergies ». Rudy conseille aux personnes qui cherchent des formations ou même qui ne savent pas vers quelle carrière s'orienter de se rapprocher des structures existantes (pôle emploi, mission locale, Amiens avenir jeune … ) pour être aidées et conseillées.
| Pour lui « avoir un travail est essentiel pour aller vers l'indépendance et trouver la stabilité ». |
ABILIO DE SOUSA
Arrivé en France en provenance du Portugal en 1978, Abilio DE SOUSA a travaillé pendant plus de 20 ans comme garagiste, avant de fonder sa propre affaire : le garage ABILIO, en activité depuis plus de 12 ans. En parallèle, Abilio est le président du club de football FC Amiens-Porto. Ce club compte plus de 400 licenciés toutes catégories confondues, des enfants jusqu'aux vétérans en passant par les catégories féminines. Grâce à ce club, il organise de nombreuses manifestations, des tournois, des plateaux, mais aussi des soirées ou des voyages pour échanger, ou jouer des matchs contre des équipes d'autres pays. Tout en gardant le rythme d'activité de son garage, Abilio aimerait développer encore plus le FC Amiens-Porto et emmener l'équipe première le plus haut possible.
| Son conseil : « Être actif, dynamique, est toujours saisir les occasions qui se présentent ». |
JOAQUIM DE SOUSA TEXEIRA
Gérant d'une société de montage de meubles, Joaquim est aussi le président de l'association amiénoise « Sol de Portugal ». Depuis plus de 40 ans, cette association de danse folklorique portugaise regroupe des musiciens et des danseurs et intervient dans tout le nord de la France pour des fêtes ou des carnavals. Pour Joaquim cette association est importante car elle permet de conserver la culture portugaise mais également de la faire connaître, et de « maintenir le lien avec le pays ». En marge de son activité de président d'association, Joaquim gère sa propre société de montage de meubles. En effet, après que son patron ait licencié tout le monde dans son ancienne société, il a su rebondir et a décidé de se lancer à son compte. A l' avenir, il aimerait ouvrir un restaurant portugais, tout en continuant de faire grandir l'association « Sol de Portugal ».
MARIE-CHRISTINE DETAILLE
Habitante du quartier Étouvie depuis plus de 26 ans, cette dame de 56 ans partage activement la vie associative du quartier depuis de nombreuses années. Marie-Christine est en effet une adhérente impliquée dans l'association JOANE depuis l'ouverture il y a environ 17 ans. Elle aide l'association au quotidien ou lors de temps forts. Ce qui l'attire dans l'association, ce sont les échanges avec les adhérentes, le sourire des gens qui travaillent ou qui viennent dans la structure, mais aussi l'entraide et la solidarité. Témoin de l'évolution du quartier au fil des années, elle aimerait cependant quelques changements, notamment plus d'activités et de bien- être et pense que cela pourrait se faire par le biais des structures associatives.
JANINE DOPRÉ
Habitante du quartier d'Étouvie depuis plus de 26 ans, Janine, 73 ans a consacré une grande partie de sa vie à aider les autres. Dans un premier temps, professionnellement au travers d'une carrière riche en tant que secrétaire médicale, puis dans un second temps, au sein d'une maternité et enfin dans une agence matrimoniale. Pour elle, le travail l'a « sauvée » et lui a permis de faire des rencontres et de garder des liens forts. Depuis une quinzaine d'années, elle apporte son aide au travers du bénévolat et est activement impliquée dans plusieurs associations comme Initi'elles, le groupe Retraite Active, l'AIS ou encore le CSC Étouvie dont elle a été nommée présidente. Pour Jeanine le bénévolat est aussi important pour les autres que pour soi-même, c'est un échange de savoirs. Même si elle doit ralentir les missions difficiles physiquement, elle souhaite continuer à s'impliquer dans les associations, même si il y a parfois des difficultés, c'est ce qui lui apporte du bonheur.
YAMINA EL ARBI
Yamina est une habitante du quartier, participant assidûment à la vie associative de ce dernier. À 60 ans, cette mère de famille fréquente l'association JOANE depuis près de 3 ans. C'est une autre association, le CSC Étouvie, qui l'a dirigée vers JOANE. Depuis, Yamina a trouvé une « famille » au sein de l'association qui prend soin d'elle mais qui lui apprend aussi à prendre soin d'elle-même. Elle ne perd jamais une occasion de parler de l'association et de ses bienfaits autour d'elle, avec l'envie de faire venir de nouvelles personnes. Pour elle, l'association est aussi importante pour le contact entre les gens, parler et échanger avec les autres adhérentes. Concernant le quartier, Yamina regrette qu'il se « vide », que les commerces soient trop loin et espère que des magasins verront le jour sur Étouvie.
DOMINIQUE FLAHAUT
Habitant du quartier entre 1972 et 1981, Dominique FLAHAUT a beaucoup donné au quartier à travers son implication dans le football pour le club du CSA Montières-Étouvie. Ancien comptable à la retraite, il est un père et un grand-père qui parle de ses petits-enfants avec une grande fierté. Grand passionné de foot depuis son enfance, il est impliqué au club de Montières depuis 1972. D'abord joueur puis entraîneur, il est ensuite devenu trésorier et enfin Président en 2002, poste qu'il occupe toujours. Depuis tout ce temps, il l'a fait grandir notamment grâce aux équipes de jeunes et à l'éclosion de l'équipe féminine, depuis transférée à l'ASC. Aujourd'hui plus que jamais, il a une envie farouche de garder le club en vie. Voulant toujours plus pour le club et le quartier, son prochain combat est de doter Montières d'un terrain synthétique notant avec étonnement qu'Étouvie est le seul quartier amiénois n'étant pas muni d'une telle infrastructure. Son objectif maintenant est de fêter le centenaire du club en 2024, mais sa passion pourrait le faire continuer au-delà de cette échéance. « Tant que je serai en bonne santé, je resterai au club ».
MICKAËL GUERIN
Passionné de cirque depuis son enfance, Mickaël GUERIN a fait de cette passion son métier et multiplie aujourd'hui les activités dans son art, lui permettant de «se construire et rendre ses parents fiers.» Aujourd'hui directeur de l'école de cirque CIRCONFLEXE, l'une de ses réussites est d'avoir rendu accessible depuis plus de 15 ans le cirque aux personnes en situation de handicap. « Rendre accessible leur art à tous pour travailler sur l'acceptation de soi et des autres ». En parallèle de son activité de directeur, Mickaël endosse depuis 13 ans au CHU d'Amiens le rôle du Dr. Micky, un clown qui rend visite à 5 000 enfants hospitalisés par an. Cette action du Dr. Micky qui rend heureux des milliers d'enfants, peut parfois être difficile pour Mickaël (comme après le décès d'un enfant auquel il s'était attaché). Il a donc mis en place les conférences «Clown à l'hôpital» qui permettent de parler et de partager son expérience en intervenant dans les écoles ou les associations. Alors qu'un livre sur son expérience de Dr. Micky devrait bientôt voir le jour, Mickaël ne s'arrête pas là et a pour projet de monter un pôle handicap pour son école.
M'HAMED HABBOUT
M'Hamed HABBOUT a travaillé dans le bâtiment pendant 20 ans, dont 15 ans en tant que chef d'équipe. En quarante-six ans de vie sur le quartier Etouvie, il a aidé énormément de monde, parfois indirectement. Il a longtemps œuvré pour la construction de la mosquée d'Étouvie. Il a aussi activement contribué à la création d'un club de football qui a permis à de nombreux jeunes de s'épanouir et de trouver des valeurs à travers la pratique de ce sport. Il a aussi, au travers d'associations, aidé directement les gens dans leurs difficultés quotidiennes. Malgré toutes ces bonnes actions, ses enfants restent sa plus grande fierté.
MARC HAMMANI
Âgé de 53 ans, originaire d'Alger, Marc arrive à Étouvie en 1973,à l'âge de 4 ans. Passionné d'histoire et s'intéressant à la ligue des droits de l'homme, Marc souhaite jouer un rôle dans la vie de la cité. Chef de restaurant, sa seconde passion qu'est la cuisine, est née à Alger et lui a été transmise par son grand-père. Devenant chef d'un restaurant à Miami puis chef de section pour l'ensemble des Etats-Unis, il est amené à voyager à travers le monde (Sénégal, Tunisie, Afrique du Sud, Maroc, Chine … ). En 2007, il crée des modules de formation et ouvre des restaurants à Paris, dans le l 4e et le 7e arrondissement. Animé par le contact et les échanges avec les personnes, il est fier de pouvoir aider les gens à trouver leurs voies. Parfois perçu affectueusement par ses sœurs comme un « fou », une personne sans limite dans sa façon d'entreprendre, c'est aussi cette énergie qui lui permet de réaliser ce qu'il aime. Pour Marc, il est indispensable de travailler dur, d'être curieux et de ne pas s'imposer de limite. L'échec fait partie de la réussite, il faut rester déterminé et ne jamais abandonner. Sa prochaine entreprise est de réussir dans la construction et l'insertion dans l'économie sociale et solidaire.
FRÉDÉRIC HATIF
Frédéric HATIF est le directeur de l'école primaire Louise Michel, sur le quartier Étouvie mais également mandataire et militant à la MAIF pour l'éducation pour tous. Son école a la particularité de compter une classe spécialisée dans l'aide aux enfants atteints d'autisme. Pour Frédéric cette classe est un atout, elle permet aux enfants d'être aidés sur le sujet de la différence. D'ailleurs, l'école accueille des enfants de toute la ville, pas seulement d'Étouvie, ce qui a l'avantage de réunir les gens. La mise en place de ce projet d'aide aux enfants autistes aurait pu être compliquée, mais Frédéric a, avec l'équipe pédagogique de son école, relevé le défi avec comme mot d'ordre le travail, et être au service de l'humain. Pour la suite, il aimerait proposer sur Étouvie des ateliers de prévention notamment sur les risques domestiques, mais aussi sur l'environnement.
KHADEJA ISMAEL
À 37 ans, Khadeja gère une micro-entreprise de décoration de salles, spécialisée dans les mariages. Passionnée d'artisanat, elle aime bricoler, créer des décorations, et elle confectionne également des gâteaux tout en proposant la location de vêtements de mariage. Son parcours n'a pourtant pas toujours été facile. En effet Khadeja a dû quitter la Syrie et repartir de zéro en France. Comme elle le raconte, « il est difficile en France d'être une femme qui ne parle que très peu français et n'écrit pas français, avec 3 enfants à charge dont elle doit s'occuper avec son mari qui travaille également ». Malgré ces obstacles, Khadeja a trouvé sa voie grâce à sa passion ce qui lui permet de rendre fiers ses enfants et de « leur laisser quelque chose ». Pour surmonter les différentes épreuves de la vie, elle conseille de « se tourner vers l'espoir plutôt que vers le passé ».
BERTRAND JOLY
Bertrand JOLY est dans l'enseignement depuis plus de 36 ans, aujourd'hui principal adjoint du collège Rosa Parks à Étouvie il est passionné par son métier et est intarissable sur le sujet de l'éducation. Pour lui l'enseignement est une vocation pour laquelle il est indispensable d'aimer le contact et de transmettre. Les qualités indispensables selon lui sont « l'ouverture d'esprit, le respect d'autrui, l'écoute et la générosité ». Étant très attaché au quartier, il se sent redevable envers celui-ci car il lui a beaucoup donné. Après une expérience qui ne s'est pas bien passée ailleurs, il est heureux de pouvoir exercer son métier à Etouvie. Ses projets sont à court terme de poursuivre le développer du dispositif Orchestre au collège. Après sa retraite (dans 4 ans) il aimerait donner de son temps pour des associations.
HAFIDA KHORSI-CAUET
Hafida KHORSI-CAUET est microbiologiste et également Déléguée à la réussite éducative au sein de l'Université de Picardie Jules Verne. Cette maman de quatre enfants a un parcours particulièrement atypique. Arrivée en France à 10 ans en 1976 en ne sachant ni lire, ni écrire, elle a réussi à force de travail à obtenir un doctorat en Virologie. En plus de son travail, elle a pu compter sur le soutien sans faille de ses parents, qui l'ont toujours aidée et accompagnée pour atteindre ses objectifs. Les rencontres ont aussi compté dans son parcours, notamment au collège quand un couple de professeurs et leur fille l'ont aidé avec le français pendant et en dehors des cours. Ayant travaillé et obtenu des résultats à l'international pour ses recherches sur l'intestin, elle se lance de nouveaux défis en consacrant des recherches sur l'obésité. En parallèle, Hafida Khorsi aide au travers d'une association qui permet à des jeunes filles de milieu difficile d'accéder aux études supérieures. Finalement, Hafida conseille de « ne pas avoir peur d'apprendre ». Selon elle, l'apprentissage est accessible à tous, quel que soit son milieu.
GABRIEL LESCHAEVE
Aujourd'hui à la retraite, Gabriel LESCHAEVE apprécie d'être utile et de rendre service tout en partageant et accompagnant autrui. Cela caractérise bien ses activités, syndicaliste actif pendant 30 ans, délégué de quartier, président d'association de locataires, actif au sein du conseil citoyen et du conseil administratif du CSC Étouvie, il est fier de pouvoir accompagner les personnes dans leur quotidien. Passionné et dévoué, il est essentiel pour lui d'être humain et respectueux, ce qui lui a permis de prendre des décisions difficiles face à d'autres, en réfléchissant aux conséquences. Pour Gabriel, il est important de respecter ses valeurs et d'être franc tout en relativisant afin de prendre les bonnes décisions, ce qui est primordial lorsque l'on est au contact avec les gens. Avec toute son expérience, il conseille de prendre son temps afin d'atteindre ses objectifs, en étant résilient, en faisant preuve de courage et en gardant sa liberté.
JEAN-CLAUDE MANEBARD
Né en Martinique dans la ville de Sainte-Marie en 1946, Jean-Claude MANEBARD est aujourd'hui reconnu comme une grande figure de la culture, et en particulier de la culture amiénoise. Poète, chanteur ou écrivain, celui que l'on surnomme le « Lion Noir » depuis ses premiers poèmes, utilise son art pour partager son message et ses sentiments. Arrivé en France après son service militaire, il débarque à Amiens en 1968 pour suivre une formation en plomberie. Confronté quotidiennement au racisme ordinaire, il se met à écrire sur le sujet, exprime son ressenti en poésie et fait passer en chanson des messages d'amour et de tolérance qui touchent son public. Marqué par sa rencontre avec Aimé Césaire, Jean-Claude Manebard a toujours mené le combat contre le racisme et l'intolérance. Ayant fréquenté assidûment le CSC Etouvie, il s'est beaucoup impliqué dans la vie du quartier et de la ville en animant des ateliers au CSC mais aussi en créant des associations comme l'ASCA qui ont beaucoup fait pour aider les gens. Aujourd'hui, Jean-Claude continue de s'impliquer, notamment politiquement avec le Parti Communiste d'Amiens, et reste au contact des habitants.
LUCIENNE NOMBO
Aujourd'hui présidente de l'association L'UN ET L'AUTRE, Lucienne 61 ans maman de 6 enfants, « 10 avec les beaux-enfants », a toujours œuvré pour aider les gens. Cette éducatrice spécialisée a accompagné, au sein d'un IME de nombreux jeunes en difficulté. Activement impliquée dans le monde associatif depuis 1995, Lucienne est beaucoup intervenue auprès des femmes et des enfants. Ayant organisé au fil des années de nombreux temps forts avec l'association, ses actions ont pour but de donner confiance aux femmes du quartier, leur donner la parole, et leur montrer qu'elles ont des talents et des choses à apporter. L'UN ET L'AUTRE intervient aussi auprès des jeunes et des enfants, notamment pour du soutien scolaire. Pour la suite, Lucienne aimerait concrétiser la mise en place d'une DNP (dynamique de la parole) pour aider les jeunes.
| Son conseil : toujours essayer d'aller vers un « bien-être », trouver la paix en parlant et en écoutant. |
BOUZIANE OUDJI
Ancien champion de boxe anglaise, Bouziane OUDJI met aujourd'hui son expérience d'ex boxeur professionnel au service des jeunes. En plus de la création du club Amiens Boxe Ambition (où il entraîne encore son poulain de toujours Sabri SEDIRI) il est aussi éducateur sportif et médiateur au sein de l'association UFOLEP Somme. Il a trouvé sa vocation après que son frère Mohamed lui ait confié une section jeune de son club de boxe et décida donc de se former pour devenir un professionnel de l'animation. Depuis, Bouziane aide les jeunes, notamment pour régler leurs divers problèmes, pour s'insérer dans la vie mais aussi en leur transmettant ses valeurs. Toujours soucieux des autres, il estime qu'il faut être passionné et ne pas compter ses heures pour être efficace dans son travail. Ses projets pour l'avenir sont de continuer d'accompagner Sabri notamment pour le championnat de France à Carcassonne et continuer de développer Amiens Boxe Ambition.
| Bouziane termine par une chose qui lui tient à cœur : « Croire en ses rêves, c'est ce qu'il faut dire aux jeunes, tout est possible ». |
MOHAMED OUDJI
Passionné de boxe depuis ses 11 ans, Mohamed OUDJI a connu une carrière professionnelle riche, en gardant toujours le sport comme fil rouge. Après avoir travaillé 20 ans comme directeur d'usine et ayant ensuite créé une entreprise de rénovation, il est aujourd'hui revenu aux fondamentaux avec la boxe, en étant entraîneur à l'ASC boxe française et responsable de la salle Boxe Fit. Plus que l'aspect sportif, Mohamed aide ses boxeurs dans leur vie en général. Issu d'une famille avec de fortes valeurs sociales, il aide les jeunes à se construire et les accompagne dès 5 ans jusqu'à l'âge adulte (parfois à plus de 25 ans). Aujourd'hui arrivé en fin de carrière, il pose un regard sage sur son passé, ses échecs comme ses réussites, et peut être fier notamment d'avoir amené le club à la première place en nombre de licenciés en France ou d'avoir obtenu le label Or.
| Mohamed termine avec une citation qu'il tient de sa grand-mère : « Le jeune va plus vite mais le vieux connaît la route ». |
SEBASTIEN ORER
Sébastien, plus connu sous le nom d'INCONITO CUSTOM, est un artiste aérographiste amiénois. Spécialisé dans la décoration d'intérieur ou de textile, il exerce son art sur toutes sortes de supports allant de toiles aux murs, intérieurs-e ou extérieurs-e. Motivé par la passion et l'envie de partager son univers avec le public, il a pris le risque de quitter un travail en CDI pour se lancer en autoentrepreneur. Sébastien anime régulièrement des ateliers auprès des jeunes, surtout issus de milieux populaires. Venant lui-même d'un quartier difficile, il croit en l'importance de l'art pour donner confiance à ces jeunes, leur montrer qu'ils peuvent réaliser quelque chose. À l'avenir, il aimerait avoir un atelier fixe sur Amiens dans lequel il pourrait recevoir et échanger avec le public. Son conseil pour les jeunes qui voudraient se lancer dans l'art : Être passionné, trouver sa marque / son identité et surtout se poser une question, « qu'est-ce qui va faire qu'on se souviendra de moi ? »
FRANÇOISE ROUSSEL
Avec son parcours, Françoise ROUSSEL donne la preuve par l'exemple que l'on peut réussir en partant du bas de l'échelle. En effet, travaillant chez Décathlon depuis plus de 20 ans, elle a, petit à petit, gravi les échelons et est aujourd'hui responsable s'occupant notamment de l'aménagement de l'environnement de travail ou de la formation des employés. Pour Françoise ce qui lui a permis d'arriver où elle en est aujourd'hui, c'est l'obstination, la motivation mais aussi le fait d'aimer son métier par exemple le contact et aider les autres. En parallèle de cette vie professionnelle bien remplie, Françoise suit depuis 2019 l'association Sarh' Arc'Am, association de tir à l'arc qui intervient sur des activités auprès de jeunes, notamment au collège Rosa Parks à Etouvie, mais aussi essaye de favoriser l'insertion par le sport ou le travail. Ses projets à l'avenir sont simples, continuer à apprendre et évoluer sur son poste, mais aussi faire en sorte que ses enfants réussissent.
| Le conseil qu'elle donne aux personnes qui veulent s'en sortir est de savoir saisir sa chance. |
SABRI SEDIRI
Sabri, 26 ans, a commencé la boxe à l'âge de 6 ans, grâce à son père passionné de ce sport qui voulait trouver un exutoire à son fils hyperactif. Devenu aujourd'hui boxeur professionnel, Sabri est à son tour passionné par le noble art et applique les valeurs véhiculées par ce sport : « Être dur, se dépasser, encaisser les coups … ». Licencié à Amiens, il se montre loyal envers le club de ses débuts et travaille avec le même entraîneur depuis 20 ans. Malgré des périodes de doute, il rebondit et apprend de ses erreurs. En Angleterre, après un combat perdu car il était trop sûr de lui, il gagne finalement les trois combats suivants. La boxe est pour lui un moyen de rendre fier ses proches, tout spécialement sa mère.
| Malgré sa réussite, il pense que son métier est très dur, et conseille aux jeunes qui voudraient devenir boxeur de bien réfléchir et d'être « forts mentalement ». |
NICOLE ET DANIEL SOURDIAUX
Présidente de l'association Picardie Togo depuis plus de 22 ans, Nicole SOURDIAUX et son mari ont beaucoup œuvré pour aider la population togolaise. Avec leur équipe, composée essentiellement de bénévoles, Nicole et Daniel ont multiplié les projets visant à améliorer les conditions de vie au Togo. Ces divers projets ont permis la création de centres de santé ou de bibliothèques, mais aussi la mise en place de nombreuses actions d'aide aux enfants togolais. Pour eux, les qualités indispensables pour une association sont l'humilité, le don de soi et surtout « ne pas compter son temps ». Si l'association Picardie Togo a multiplié les projets, c'est aussi grâce à l'implication de son équipe, 39 voyages au Togo et une quinzaine dans d'autres pays Africains ont permis à Nicole et Daniel d'analyser la situation sur place et de comprendre les besoins. Bien que fière de tout ce que l'association a accompli, et même si certains projets en direction d'autres pays n'ont malheureusement pas abouti, Nicole et Daniel gardent la motivation, leur leitmotiv « toujours aller de l'avant » les pousse à toujours élaborer de nouveaux projets.
ASSMA TALBIOUI
Assma TALBIOUI est déléguée de la Préfète en charge de l'animation dans les Quartiers Prioritaires de la Ville. Titulaire d'un Master 1 en droit et d'un Master en science politique, elle a travaillé comme responsable d'une cellule contentieuse à la Préfecture de l'Oise et dans un bureau des affaires juridiques au sein du ministère de la transition écologique avant d'être déléguée de la Préfète. Son envie de sortir de sa zone de confort et d'être sur le terrain, l'a poussé à opérer ce changement. Ce qui lui plaît surtout dans son métier est l'aspect relationnel. Les conseils qu'elle donne : toujours avancer malgré les échecs, faire preuve de résilience et savoir rebondir. Pour Assma, il faut se concentrer sur la solution plutôt que sur le problème. Elle prône un message de tolérance, une vertu importante pour elle, qu'elle ne pense pas innée mais qu'il faut acquérir. Même si elle a des projets, Assma Talbioui les travaille en secret, la meilleure manière pour elle de les voir aboutir.
