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100 km, ça dépasse les bornes

Le 16 octobre, le 100 km de la Somme au départ et à l’arrivée de la Hotoie sert une nouvelle fois de support aux championnats de France de cette discipline presque démente, en tout cas à part.

100 km, ça dépasse les bornes 1 © Jean-Pierre Battez

13.10.2021

JDA 992

C’est une épreuve de fous pour des gens très sérieux. Tellement particulière qu’elle n’a pas voix aux JO. Si le 10 km est entré dans les mœurs, imaginez en enchaîner dix de suite. Le 16 octobre, ils seront pourtant encore plus de 250 à se présenter au départ à La Hotoie direction Lamotte-Brebière puis demi-tour vers Pont-Rémy le long du chemin de Halage avant un retour à Amiens... « Sur 100 km, il faut s’ennuyer 50 bornes, rentrer dans sa course à ce moment-là et s’accrocher à la fin », détaille, ironique, Jean-François Delasalle, l’un des organisateurs. « C’est avant tout un défi », résume Jean-Claude Pieri, de Promotion Sport Picardie qui faisait renaître en 2012 une épreuve mythique, lancée en 1979, abandonnée dans les années 1990. Ludovic Dubreucq, spécialiste local de cette distance et déjà sélectionné en équipe de France la décrit ainsi : « 100 km, c’est aller au-delà de ses limites. On est dans un autre univers, quelque chose de très individuel ». « C’est avant tout mental », reprend Jean-François Delasalle. « Ça se joue à 75 % dans la tête », confirme Claude Ansard, premier vainqueur de l’épreuve (lire ci-contre). Et ça se joue parfois au coude à coude. En 2017, le Belge Jan Vandekerckhove en tête dès le départ se fait reprendre au 98e km. Les trois premiers arrivent en moins d’une minute... Alors imaginez encore, six coureurs cette année sont capables de descendre sous les sept heures. Une épreuve folle, oui.

//Antoine Caux

 

Les 100 km de la Somme,
 le 16 octobre, au parc de La Hotoie

  • 6h30 : départ du 100 km
  • 12h : du 5 km

  • 14h25 : du marathon en relais
  • 14h30 : du marathon

  • 19h40 : du 5 km (championnats des Hauts-de-France)

100kmdelasomme.com

LE CHIFFRE

6 h47’41’’

C’est le record de l’épreuve établi par Jérôme Bellanca en 2013 (soit 4’14 au kilomètre). Le Toulousain, quadruple champion de France, défendra son titre acquis à Amiens en 2019.

 

// « J’AVAIS ACHETÉ MES CHAUSSURES À MAMMOUTH »

Il aurait aimé être là. Pas au départ mais dans l’ambiance de la course. Comme il dit : « J’ai ça dans
 le sang ». Sauf que Claude Ansard, 67 ans, est en cure pour soigner ses bronches. Il est l’un des pionniers 
du 100 km, vainqueur de la première édition de celui de la Somme en 1979. « À l’époque, on ne savait pas dans quoi on s’embarquait. J’avais acheté mes chaussures à Mammouth, vraiment basiques. » Il mettra 7h44 pour un aller-retour Amiens / Mareuil-Caubert. Puis « 7h17 », un an plus tard. Claude Ansard nous ressort ses chronos avec la précision d’un horloger de Genève, là où il finit vice-champion d’Europe (1982) avant deux titres 
de champion de France (1983 et 1984). Du haut de
 son 1,65 m et avec un record à 6h44, on le surnomme 
le Petit Prince du 100 km. Rien n’était écrit. Entrée aux chemins de fer en 1976. Inscription à l’Amiens UC et voilà qu’il s’amourache des longues distances dans la foulée des ténors d’alors, Philippe Barbier et Chantal Langlacé. Sa force ? « Ma petite foulée rasante », disgracieuse mais économe. « Il courait à la sensation, se souvient Philippe Barbier, doublé au 72e km 
en 1979. Au ravitaillement, c’était comme s’il faisait
 le plein d’une voiture. » Claude Ansard a gardé ses recettes de grand-mère : « Je conseille toujours 
le coca dégazéifié ! C’est bourré de sels minéraux et
 de sucre : tout ce qu’on élimine pendant la course ».
 Un 100 km n’est vraiment pas une sinécure.

 

100 km, ça dépasse les bornes 2 © Collection privée

© Collection privée