Aider les aidants
Mon Chaperon bleu accompagne les familles qui assistent leurs proches en perte d’autonomie.
22.05.2024
JDA 1082
Enfant, Feinda Sidibé (photo) avait l’habitude avec ses parents de prendre soin de leurs voisins vieillissants et isolés du quartier Saint-Acheul. À 36 ans, après une expérience d’assistante de service social en milieu hospitalier, elle vient de créer Mon Chaperon bleu, entreprise d’accompagnement des aidants logée à Biolab, la pépinière d’entreprises de l’avenue Paul-Claudel. Parce qu’assister un enfant ou un parent quand on est éloigné et que l’on travaille s’avère compliqué. « Quand on a la tête dans le guidon, il faut savoir demander de l’aide pour tout ce qui concerne le quotidien, notamment les démarches administratives lourdes et complexes, encourage l’Amiénoise. On est plus efficace et équilibré lorsque l’on s’investit dans sa propre vie. »
Un actif sur quatre concerné
D’ici 2030, avec le vieillissement de la population, un actif sur quatre sera aidant. « Mon rôle est de rééquilibrer la vie familiale et professionnelle des aidants, d’être le relais sur lequel s’appuyer. Je ne me substitue ni à l’aide à domicile, ni aux professionnels de santé. Je propose la prise en charge des volets sociaux et administratifs. » Feinda Sidibé souhaite aussi toucher les personnes fragilisées et isolées : « Quand on a 90 ans, remplir un dossier sur Internet est impossible et engendre un non-recours aux droits vitaux. » D’ici juin, l’Amiénoise espère par ailleurs proposer des ateliers gratuits de bien-être, du yoga et des activités conviviales aux familles. Pour des parenthèses en forme de bulles d’oxygène.
Ingrid Lemaire