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Amiens au temps des hommes des casernes

Les casernes construites après 1870 ont accueilli en continu près de 2 000 conscrits jusqu’en 1993. Un passé sur lequel se penche l’historien Xavier Boniface le 17 mars.

Amiens au temps des hommes des casernes  © Archives municipales et communautaires d’Amiens réf. 10Z3407

12.03.2025

JDA 1110

Caserne Dejean. Caserne Friant. À Amiens, les noms sont restés. Pas les soldats. Depuis 1993, l’armée a quitté la cité picarde. Elle était devenue une ville de garnison très importante au lendemain de la guerre de 1870, perdue face à une Prusse mieux organisée. « Il y avait cette idée qu’il fallait, non pas forcément préparer la revanche, tout du moins être prêt à une nouvelle attaque, expose Xavier Boniface, professeur à l’université Picardie Jules-Verne. L’armée française allait entièrement se restructurer. Notamment dès 1872, avec le service militaire qui concernait tout le monde. Le nombre des effectifs militaires explosait, il fallait donc des casernes pour loger tous ces soldats. »

Le nom de militaires pour les rues

Cette arrivée des casernes et des soldats à Amiens, à partir de 1874, constitue le point de départ de la conférence que tiendra l’historien contemporain, spécialiste de l’armée et de la religion, le 17 mars, à l’espace Dewailly dans le cadre des rendez-vous mensuels Les Archives se racontent. La caserne Friant en est le symbole, au moment même où le quartier ouest de la ville s'est développé. D’ailleurs, toutes les rues de ce secteur portent le nom de militaires : général Foy, général Chanzy, général Barbou, amiral Perrée, Denfert-Rochereau...

 

Des docks à Saint-Roch

« La caserne Friant est construite ici parce que nous sommes près de la gare Saint-Roch qui vient d’être aménagée, précise Xavier Boniface. Il y a même ce que l’on appelle les docks Saint-Roch, du côté de l’actuelle maison de retraite, qui permettent de charger ou décharger le matériel et les hommes. » Des hommes en uniforme, difficile de dire combien Amiens pouvait en compter. On estime ce chiffre à 2 000 soldats qui peuplaient en permanence la ville. « Surtout des Picards », évalue Xavier Boniface. Et cela jusqu’en 1993, bien avant la fin du service militaire décidée par Jacques Chirac en 1996. « Il y avait un contexte : la fin de la guerre froide, analyse l’historien. Il fallait faire des économies. D’ailleurs, les “perms” étaient de plus en plus autorisées le week-end. C’était autant de chauffage en moins à payer ! » Et un peu plus de sous dépensés en ville par les bidasses. Et notamment au Rio, le cinéma porno installé comme par hasard un peu plus haut avenue Foy. Pour Amiens, la fermeture des casernes offrira autant de surface à récupérer pour aménager la ville.

Antoine Caux

 

Amiens, ville militaire de 1870 à 1993

Le 17 mars, à 18h15

Espace Dewailly

Entrée libre