Amiens et les Jeux : Paris gagnant
Cet été, la réussite des JO a aussi rejailli sur la Métropole amiénoise qui entend surfer sur la vague. Dès 2017, elle avait misé sur son opération Amiens se prend au jeu pour tirer parti de l’élan olympique.
18.09.2024
JDA 1091
Des rues du centre-ville noires de monde. Une ferveur et un soleil au rendez-vous. Le 4 juillet, la flamme olympique arrivait à Amiens depuis les hortillonnages, portée par l’iconique gardien de l’Amiens SC Régis Gurtner sur une barque à cornet traditionnelle. Elle allait déambuler parmi la foule, et de main connue en main plus anonyme, jusqu’à la place du Cirque, là où le nageur amiénois au palmarès XXL Jérémy Stravius (photo ci-contre) allumait le chaudron, et avant une soirée qui prolongeait dans la joie et en musique l’enflammade olympique. La même ferveur et le même soleil le 26 août quand ce fut au tour de la flamme paralympique de passer par Amiens. Deux belles fêtes populaires à la hauteur de la réussite des Jeux qui ont viré à la fierté nationale. Ce 17 septembre, tous ceux qui ont rendu possible localement ces événements étaient à nouveau réunis au Cirque pour une soirée de remerciements, à l’instar des volontaires qui ont encadré le passage des deux flammes.
Mais les remerciements étaient plus larges encore, rassemblant plus de 600 personnes. Selon Guillaume Duflot, le vice-président d’Amiens Métropole délégué au sport, « c’est un hommage à tous ceux qui ont œuvré à faire qu’Amiens Métropole profite de cette dynamique. Et à en faire une réussite ». « Dès 2017 et la désignation de Paris pour l’organisation des Jeux 2024, nous savions que notre territoire devait tirer profit de cet événement attendu en France depuis un siècle, retrace Alain Gest, le président d’Amiens Métropole. Et il a su le faire. » Une ambition et une stratégie qui prenaient le nom d’Amiens se prend au jeu. « L’idée était de mobiliser et fédérer tous les acteurs », poursuit Guillaume Duflot. Parmi les premières missions : un travail de lobbying auprès des nations pour inscrire Amiens sur la carte des jeux Olympiques. La cité picarde avait deux avantages. D’abord, la proximité avec Paris, idéale pour servir de base arrière à des délégations étrangères. Ensuite, des équipements sportifs de qualité dans lesquels Amiens Métropole a investi 61millions d’euros entre 2014 et 2020.
Les atouts d’Amiens
Neuf enceintes sportives ont ainsi été labellisées Centre de préparation. Trois allaient séduire des délégations japonaises qui sont venues à Amiens pour préparer Paris. Quatre délégations au total (tennis de table, natation, para-natation et para-athlétisme) qui ont réussi une moisson de 23 médailles. Mais la mobilisation était aussi populaire : initiations sportives aux enfants, mise en avant de quatorze athlètes amiénois susceptibles de participer aux Jeux, randonnée à vélo dans les 39 communes (toutes labellisées Terre de Jeux) ainsi qu’un fleurissement aux couleurs olympiques participaient à la fête. Une fête qui fait déjà date.
Antoine Caux
FLAMME PARALYMPIQUE : PLUS BELLE LA FÊTE
« Le Comité d’organisation des Jeux a dit avoir été épaté par les festivités à La Hotoie le 26 août pour la flamme paralympique, fait savoir Dominique Georges, le néo-retraité directeur des sports d’Amiens Métropole, pour qui les Jeux étaient la dernière compétition professionnelle. Il ne s’agissait pas du tout d’un événement au rabais. »
LES JEUX EN HÉRITAGE
Des vestiaires accessibles aux personnes à mobilité réduite au stade Urbain-Wallet. Des plaques de chronométrage au Coliseum. Des bains froids, des vélos, du matériel de musculation… L’accueil de délégations étrangères comme base arrière des jeux Olympiques et Paralympiques s’est accompagné d’investissements qui restent et vont profiter aux clubs de l’agglomération. « C’est ce qu’on appelle l’héritage des JO, résume Guillaume Duflot, le vice-président délégué au sport. Mais il y en a un autre, c’est cet engouement et cette publicité pour le sport et l’effort physique. »
ENFONCER LE CLOU
Il y a les clous pour matérialiser les chemins vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Il y a aussi les clous pour immortaliser le passage de la flamme olympique. Il en a été posé un ce 17 septembre aux abords du Cirque, théâtre de l’allumage du chaudron le 4 juillet devant une foule immense. Un autre sera par la suite implanté au parc de La Hotoie où fut accueillie la flamme paralympique le 26 août.