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C’est à Amiens qu’elle a tâté la température de l’art. Anne Brochet, la Roxane du Cyrano de Bergerac de Rappeneau, replonge dans sa ville natale les 11 et 12 mars.

Anne Brochet en eaux amiénoises © Vincent Warin
Anne Brochet joue Odile et l’Eau à deux pas de sa piscine
d’enfance : celle de Pierre-de-Coubertin, devenue le Coliseum.

05.03.2025

JDA 1109

Dans son seule-en-scène Odile et l’Eau créé en novembre 2022 au théâtre Gérard-Philipe, Anne Brochet se glisse dans la peau d’Odile, qui nage en piscine municipale pour se maintenir à flot. Réflexions, souvenirs, élans poétiques, rapport au corps et à l’esprit : l’actrice césarisée en 1992 pour Tous les matins du monde y évolue dans un registre proche de l’autofiction. Car pour elle, « travailler [s]es propres sujets » est une façon de « prendre la vie de biais ».

Ses premières fois

Il y a donc dans Odile et l’Eau un peu d’Amiens, ville où elle est née en 1966 et où résident encore quelques-unes de ses amies d’enfance ainsi que son frère cadet : « Je suis très émue de venir jouer Odile au cœur du bassin qui l’a vu naître, entre Conservatoire, Maison de la culture, église et piscine municipale », confie-t-elle. L’église en question est celle de Saint-Jacques, près de laquelle elle habitait enfant, et qui fut son « premier théâtre comme spectatrice. L'abbé Carpentier était le héros principal ». Et son premier cinéma ? « La Macu, j’allais y voir des documentaires Connaissances du monde avec mon père. »

 

L’eau et l’art

Au Conservatoire, Anne Brochet a fait de la guitare classique, puis de l’art dramatique à 16 ans : « J'aimais la formule “art dramatique”. C’était si mystérieux. Très romanesque, et je rêvais de liberté ». Son premier rôle y fut celui d’une Ondine… L’eau, toujours : avec son père, elle nageait à la piscine Pierre-de-Coubertin (aujourd’hui, le Coliseum). Même le prénom d’Odile a une racine amiénoise. Il est emprunté à une élève des cours de danse classique qu’Anne Brochet suivait à Saint-Jacques : « Je ne pouvais m’empêcher de jalouser sa longue mèche libre et audacieuse sur le front », se souvient-elle.

 

Une famille inspirante

Ce fut grâce à ses parents, de « grands moteurs d'inspiration, très joueurs », qui se « prêtaient à [s]es “lubies”, comme disait [s]a mère », que la jeune fille a pu partir à Paris suivre le cours Florent. S’ensuivit sa révélation avec Masques, de Claude Chabrol, en 1987. Puis le firmament avec Cyrano de Bergerac en 1990. Toujours « prête pour le grand plongeon dans l’inconnu », Anne Brochet jongle désormais entre théâtre, cinéma, réalisation et écriture. Au lendemain d’Odile et l’Eau, elle présentera d’ailleurs son documentaire Brochet comme le poisson au cinéma de la Maison de la culture. Un retour aux sources.

 

Jean-Christophe Fouquet

 

 

Odile et l’Eau
Le 11 mars, à 19h30, et le 12 mars, à 20h30
Maison de la culture
maisondelaculture-amiens.com
En partenariat avec la Comédie de Picardie