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Monteur, scénariste et réalisateur. Trois anciens étudiants de l’université de Picardie Jules-Verne sont au générique d’Ashkal, en sortie nationale le 25 janvier. Amiens les attend le 26 janvier.

De la fac d’Amiens aux salles obscures  © D.R.
Les trois amis réunis à Cannes lors de la Quinzaine des Réalisateurs 2022. De gauche à droite : Valentin Féron, François-Michel Allegrini et Youssef Chebbi.
© D.R.

18.01.2023

JDA 1034

Leur film sort auréolé d’une double page dans les Cahiers du cinéma, d’une sélection à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes et de diverses récompenses européennes. Mais l’aventure franco-tunisienne d’Ashkal (motifs, en arabe) remonte aux années 2004-2007, quand Youssef Chebbi, François-Michel Allegrini et Valentin Féron usaient les bancs de la section cinéma de la fac d’arts, à Saint-Leu. Des « étudiants brillants », dixit Pierre Boutillier, l’un de leurs enseignants. D’affinités en colocations, ils ont fait leurs armes avec un collectif fauché, Bichat, infusé de films vus en cours ou en salles. Pour le monteur Valentin Féron, la percée remonte à 2012 avec la série Bref. Depuis Demain tout commence (avec Omar Sy) en 2016, il enchaîne les films. Boîte noire (avec Pierre Niney) lui a valu une nomination aux César 2022.

Unir leurs forces

Quant à Youssef Chebbi et François-Michel Allegrini, respectivement réalisateur-scénariste et scénariste d’Ashkal, ils ont multiplié les projets, parfois durs à concrétiser. « Il fallait que ça avance, alors on a uni nos forces », sourit François-Michel. Après des courts-métrages et un documentaire, Youssef signe ici son premier long-métrage de fiction seul à la barre, une plongée dans un quartier de sa Tunisie natale, les Jardins de Carthage, projet immobilier sous Ben Ali arrêté par la révolution de 2011. Son film est né de la « rencontre avec ces lieux, l’étrangeté de ces immeubles, où l’on se sent observé. C’est un décor de cinéma à ciel ouvert ». S’y meut un duo de policiers qui enquête sur des immolations (rappelons que, fin 2010, une immolation fut à l’origine de la révolution du jasmin) au milieu des géants de béton, entre impasses et points aveugles de l’histoire. « L’enquête est un prétexte pour parler des blessures de la Tunisie », souligne le scénariste. En pleine tournée des cinémas, dont, le 26 janvier, celui d’Orson-Welles qu’ils ont tant fréquenté et où officie leur camarade de promo Lucas Simoni, Youssef et François-Michel préparent un nouveau film, sur une autre ville. Cette fois, aux portes du désert.

Jean-Christophe Fouquet

 

Ashkal

Séance-rencontre le 26 janvier, à 20h30

Cinéma Orson-Welles