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Différentes vies de Rumigny

Des fouilles de 6 000 m2 s’achèvent à Rumigny. Premières conclusions d’un chantier d’exception.

Différentes vies de Rumigny 1 © Service d’archéologie préventive d’Amiens Métropole

02.12.2022

JDA 1030

Au cœur de la commune de Rumigny, deux mois de fouilles du service d’archéologie préventive d’Amiens Métropole touchent à leur fin. Des traces du néolithique et des villas gallo-romaines ont déjà été repérées dans ce secteur à l’habitat longtemps éparpillé. Richard Jonvel, à la tête du chantier, décrypte les informations livrées par cette terre laissée en pâture depuis au moins deux cents ans. Point de départ : le XIe siècle.

 

1 C’est LA découverte inattendue : un fossé d’enceinte qui atteste la présence dès le XIe siècle d’une motte castrale (château surélevé) dans ce village dont la première mention remonte à 1066, lors du don de la paroisse de Rumigny aux chanoines de Picquigny par le vidame. Seule cette portion se trouve dans la zone des fouilles.

Le second fossé d’enceinte, extérieur, sec également (il ne s’agit pas de douves). La fortification était complétée par un talus et une palissade. Cet ancien château se trouvait à un tout autre endroit que l’actuel. Le lieu de pouvoir a donc déménagé au fil des aléas. Idem pour l’église.

Souterrains. Rien de défensif : il s’agit de zones d’extraction de matériaux ensuite utilisées comme celliers. Ils sont antérieurs au XVe siècle, puisqu’ils furent parfois remblayés avec des tuiles de cette époque.

Saut dans le temps : voilà le fonds de cour d’une exploitation agricole du XVIe siècle, une enceinte en pierre calcaire et rognons de silex. Elle se poursuit le long de la rue, délimitant une vaste pâture.

La grange de 240 m2, probablement destinée aux moutons qui allaient paître de l’autre côté. De nombreux clous retrouvés suggèrent des mangeoires.

L’abreuvoir. Ici, la nappe phréatique est à 80 mètres de profondeur. Ce n’est donc pas un puits.

Nouvelle étape de la vie de la parcelle, dont l’étable a été détruite au début du XVIIIe siècle. Les lieux servent alors de verger, d’où quelque 70 trous de deux mètres de diamètre pour planter pommiers (à cidre) ou noisetiers.

Zone devant être diagnostiquée l’an prochain. S’y trouvait probablement un pigeonnier.

Jean-Christophe Fouquet

Différentes vies de Rumigny 2 © Service d’archéologie préventive d’Amiens Métropole

Les fenêtres du manoir

Le manoir du XVIe siècle dont dépendait la parcelle a été détruit en 1940. N’en subsistent que deux fenêtres à meneaux de style Louis XII, intégrées à une nouvelle construction et inscrites aux monuments historiques. « Vous pourrez faire le tour d’Amiens Métropole et au-delà, vous ne trouverez rien d’identique ! » souligne Richard Jonvel.