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De la genèse du roman à sa postérité, le Musée de Picardie se plonge dans 20 000 lieues sous les mers. Embarcation pour un voyage fantastique au cœur de l’œuvre de Jules Verne.

En immersion avec Jules Verne 1 © Noémie Laval
Le Nautilus construit de toutes pièces par le Musée se reflète dans les nombreuses vitrines remplies de trésors verniens.
© Noémie Laval

07.06.2023

JDA 1049

À l’entrée d’une salle d’exposition à l’étage du Musée de Picardie, un grand “20 000 lieues sous les mers” sur un paravent semi-transparent accueille le visiteur, l’invitant à le contourner après avoir franchi la porte. Une façon de cultiver le mystère quant à ce que recèlent, derrière, les lieux baignés de bleu marine. Cette vaste salle se consacre, jusqu’au 1er octobre, à l’épopée du Nautilus. Environ 150 pièces issues des collections du Musée de Picardie (dont le nouveau directeur Pierre Stépanoff est arrivé le 23 mai) et de prêts divers y retracent la genèse de l’œuvre, ses sources, ses particularités, sa postérité. Le cap est fixé par une lettre de George Sand à Jules Verne en juillet 1865 : « J’espère que vous nous conduirez bientôt dans les profondeurs de la mer et que vous ferez voyager vos personnages dans ces appareils de plongeurs que votre science et votre imagination peuvent se permettre de perfectionner ». Et tout s’achève avec des planches contemporaines signées François Schuiten dans lesquelles le Nauti-Poulpe sillonne Amiens. Entre les deux, c’est une plongée dans la vie de Jules Verne, dans son époque, dans son inspiration, éclairée d’imposantes reproductions des fameuses illustrations des éditions Hetzel. Le parcours passe par les entrailles d’un impressionnant Nautilus en bois entièrement construit par les menuisiers du Musée.

Entre science et rêverie

Parmi les pièces maîtresses : le manuscrit du roman, prêté par la Bibliothèque nationale de FranceDe nombreuses autres curiosités parsèment l’exposition conçue par François Séguin, conservateur du patrimoine des musées d’Amiens, avec deux spécialistes de Jules Verne : Marie-Françoise Melmoux-Montaubin, présidente du Centre international Jules Verne (qui donne une conférence sur Nemo le 8 juin, à 18h30), et Daniel Compère, président de l’association des Amis du roman populaire. Animaux marins, coupures de presse, esquisses sous-marines d’Albert Maignan, film de Méliès, myriades d’éditions en toutes langues, marionnettes picardes inspirées du roman... La muséographie se veut généreuse mais accessible, dans un environnement propice à l’imaginaire.

 

Une exposition familiale

« C’est à la fois familial et pointu, apprécie Pierre Savreux, vice-président d’Amiens Métropole délégué à la culture. Notre stratégie autour de Jules Verne n’est pas que touristique, elle est aussi culturelle. Cette exposition, dont nous espérons qu’elle fera venir 100 000 visiteurs ou plus cette année, en est une belle illustration. » Le visiteur peut par exemple naviguer entre une maquette de bateau venue du Crotoy – où Jules Verne a partiellement écrit ce roman avant son installation à Amiens en 1871 – et une esquisse de semi-submersible due à Jacques-François Conseil – qui a donné son nom à l’assistant du professeur Aronnax dans le roman. De quoi rêver, de quoi s’informer. Et de quoi donner envie de relire 20 000 lieues sous les mers.

Jean-Christophe Fouquet

 

20 000 lieues sous les mers

Jusqu’au 1er octobre au Musée de Picardie

Gratuit le premier dimanche du mois

 

À noter

La Maison de Jules Verne, qui fait écho à cette exposition, propose une visite costumée avec le capitaine Nemo le 11 juin, à 15h

 

Premier pas avec la BnF

C’est par lui que l’aventure a débuté : le manuscrit en deux volumes de 20 000 lieues sous les mers. Un prêt de la Bibliothèque nationale de France (BnF) aux musées d’Amiens Métropole qui marque le lancement d’un partenariat culturel visant à faire vivre localement les collections de l’institution – rappelons qu’une antenne de la BnF est attendue à Amiens en 2028 sur le site de l’hôpital nord. Comme le résume François Séguin, commissaire de l’exposition : « Avec ce manuscrit, ses ratures, on voit l’œuvre s’écrire, Nemo se construire sous nos yeux ».

En immersion avec Jules Verne 2 © Laurent Rousselin / Amiens Métropole

 

 

Le Nauti-Poulpe pointe ses tentacules

Il devrait émerger le 24 mars 2025 pour les 120 ans du décès de Jules Verne. Le Nauti-Poulpe imaginé par le dessinateur de BD François Schuiten (qui fait revenir Nemo dans un album des Cités Obscures à paraître cet automne) et le sculpteur Pierre Matter débarquera devant la halle Freyssinet – d’où la présence de sa maquette durant les quatre week-ends des Rendez-vous de la BD. Initialement prévue à la gare avec la bambouseraie et les jeux d’eau et de lumière, la sculpture en bronze a changé de terre d’accueil pour des raisons techniques. Pour François Schuiten, « le Nauti-Poulpe rend hommage à Jules Verne en incarnant son œuvre et sa modernité ». Le prototype de cette fusion du navire de Nemo et de son farouche adversaire géant sera à retrouver cet été à la bibliothèque Louis-Aragon. L’œuvre finale (six mètres, douze tonnes), nécessitera dix-huit mois de fabrication.

En immersion avec Jules Verne 3 © Laurent Rousselin / Amiens Métropole

Pierre Matter et François Schuiten devant la maquette du Nauti-Poulpe, visible à la halle Freyssinet.