Ferme solaire : on a tous à y gagner

Financement participatif

« Au regard de la crise environnementale, du réchauffement climatique, cette centrale solaire va participer à réduire nos émissions de dioxyde de carbone, pose Bruno Bienaimé, adjoint au maire délégué à la transition écologique. Nous ne devons plus utiliser d’énergie fossile. Le soleil est l’une des principales solutions. » Mais l’éventail des actions ne se limite pas au recours à une énergie plus propre. « Il nous faut aussi réduire notre consommation », poursuit l’élu. Pour cela, « chacun doit faire sa part ». Une condition nécessaire à l’autonomie énergétique. La Ville, actionnaire à 40 % de la centrale solaire dans laquelle elle investit 3,5 M€ (sur un total de 9 M€), a souhaité inclure la population dans sa démarche. D’où une campagne de financement participatif de 400 000 €. « La démocratie participative est, avec le développement économique et la transition écologique, l’une de nos priorités », rappelle Bruno Bienaimé. C’est pourquoi la collectivité « encourage l’investissement des Amiénois pour réussir ensemble ce projet vertueux pour l’environnement », complète Florence Rodinger, adjointe au maire d’Amiens déléguée à l’autonomie énergétique. Le financement participatif est ouvert aux Amiénois depuis le 27 mai. La campagne va s’élargir aux habitants d’Amiens Métropole le 12 juin, puis de tous les Hauts-de-France le 19 juin. « Soyez inspirés, faites votre part ! », enjoint Bruno Bienaimé. Pour gagner sa place au soleil dans cette énergie d’avenir.

Jean-Christophe Fouquet

Permanence d’information

Le 5 juin, de 14h à 19h, à l’Espace Citoyenneté (12, rue Frédéric-Petit)

COMMENT PARTICIPER ? La collecte de 400 000 € auprès de la population a été confiée à la plateforme Lendosphère. « Les investissements peuvent aller de 50 à 5 000 € par investisseur, expose Jenni Hindle, de Lendosphère. Le taux s’élève à 7 % pour les Amiénois et les habitants d’Amiens Métropole. » L’opération est limitée dans le temps : au bout de quatre ans, les investisseurs récupéreront leur investissement et leurs gains. Des dividendes seront versés chaque trimestre. Comme le précise Lendosphère, « aucun investissement n’est sans risque. Néanmoins, avec la part de 40 % de la Ville, le risque est ici très très modéré ».

Retour à la nature

L’ancienne carrière de craie où s’érige la ferme solaire était devenue « moins qu’une friche, quasiment une décharge », rappelle Brigitte Fouré. Des études environnementales d’impact sur le milieu menées en 2019 ont guidé certaines décisions. Les panneaux, qui n’occupent que 12 des 18 hectares du site, sont ainsi posés en hauteur (sur blocs de bétons) « pour que la faune et la flore puissent se redévelopper ». Sont également prévues des plantes mellifères et des ruches.

Avec ou sans soleil

Les bases de la technologie photovoltaïque évoluent peu : verre, silicium et composés chimiques comme le phosphore ou le bore qui dopent le rendement. « Mais la puissance des panneaux, elle, ne cesse de croître », indique Emma Ribeaux, de TotalEnergies. Les panneaux de silicium monocristallin fonctionnent ainsi sans rayonnement direct du soleil : une forte luminosité, même avec des nuages, suffit.

Sur les toits, bientôt une deuxième ferme Quel est le potentiel photovoltaïque des toits ? C’est la question à laquelle répond le cadastre solaire en cours de réalisation. Avec cet outil, la Ville d’Amiens a étudié le potentiel de son patrimoine et lancé un appel à manifestation d’intérêt. L’objectif est qu’un développeur utilise jusqu’à 62 grandes toitures pour produire de l’électricité photovoltaïque. « Si nous mettons des panneaux solaires sur tous ces bâtiments, nous aurons l’équivalent d’une ferme comme celle-ci », synthétise Bruno Bienaimé. Le cadastre solaire sera diffusé sur amiens.fr d’ici quelques mois aux habitants désireux d’installer des panneaux. Ils auront ainsi toutes les informations pour consommer leur production, réduire leur empreinte carbone et leur facture d’électricité.