Force intérieure
Émilie Gévart publie La Chute est libre, son troisième roman. Dans cette œuvre sensible, Stella et Yves, blessés par la vie, affrontent leurs démons.
09.11.2022
JDA 1027
L’auteure Émilie Gévart, également directrice artistique de la Cie Le Poulailler implantée à Poulainville, a sorti son troisième roman aux éditions Les Passagères. « Depuis que j’ai franchi le cap de l’édition (sept ouvrages publiés en quatre ans [lire ici l’article du JDA #959], ndlr), j’ai un peu une double vie », avoue-t-elle. Compliqué de concilier plume, mise en scène, représentations (plus d’une centaine cette année) et quotidien. Si elle souhaite « retrouver du temps pour écrire de la fiction », deux autres ouvrages – une pièce de théâtre et un livre sur la créatrice de Frankenstein, Mary Shelley – sont néanmoins déjà « dans les tiroirs ». Mais le petit dernier, La Chute est libre, a pointé son nez au début de l’été. Avec le personnage de Stella en son centre.
Fuites et résilience
Une autre femme en proie à des questionnements existentiels... « Mais plus loin de moi que ne l’étaient Agnès et Céleste, héroïnes respectives de mes précédents romans, La Peau du personnage et Les Absents. Moi, j’explore la solitude avec plaisir », révèle Émilie, qui a fait naître cette histoire de ses balades au Tréport en longeant les falaises « qui appellent à la chute » et jalonnent son roman. Entre Amiens, Paris et la plage de Mesnil-Val, Stella, presque 50 ans, veuve et mère d’une ado, file le mauvais coton de la dépression. De pulsions de vie (plaire encore, s’oublier dans le sexe) en fuites (cachetons, alcool, silence), Stella marche sur un fil prêt à rompre. « Mais pas de désespoir ici, il s’agit de comprendre ce qui dans la vie peut nous faire avancer et comment s’opère la résilience. » Pendant masculin de Stella, Yves est lui empêché de vivre depuis le suicide de sa mère trente ans plus tôt. Entre ces êtres à la dérive : la falaise vertigineuse... Et un possible (sur)saut.
Coline Bergeon
La Chute est libre
(éditions Les Passagères)