Glineur l’obsessionnel
L’Amiénois François Glineur se frotte aujourd’hui à la peinture à l’huile et expose ses toiles à la galerie de L’Imprimerie jusqu’au 31 décembre.
14.12.2022
JDA 1032
« Plus jeune, je voulais un truc pulsionnel, rapide, efficace et l’acrylique permettait ça. L’huile, c’est tout l’inverse. » François Glineur, Amiénois diplômé de l’Ésad, s’est mis à l’huile en 2018, boosté par le talent de ce ceux qu’il admire et qui le reconnectent : Léonard de Vinci, Le Caravage... « Je n’arrivais à rien, je faisais de la bouillasse », avoue le peintre pourtant propulsé sur le marché de l’art international depuis 2014. Après une période paroxystique en 2016 durant laquelle il crée selon lui ses meilleures toiles « en état de surexcitation et proche du seuil de la folie », l’artiste a donc choisi de réapprendre à peindre : « Il faut dix ans pour maîtriser les bases de toutes ces expériences. J’en suis à cinq ».
Vocabulaire et narration
Avec les teintes plus vives qu’offre l’huile, son trait se fait plus fin, les visages plus réalistes, l’ensemble plus narratif. Mais le style Glineur est toujours reconnaissable dans la réécriture du vocabulaire de ce peintre rompu à la couleur et l’accumulation. Un artiste « obsédé » qui « danse, impose et accepte que la peinture s’impose à son tour ». Il voit son actuelle expo à L’Imprimerie « comme une étape exploratoire ». Entre toiles grand format, dessins et collages, les amateurs apprécieront sa galerie de personnages toujours autant bigarrés. « Mais je ne sais toujours pas où je vais », reconnaît-il avec humilité. Tant mieux : on a hâte d’explorer la suite.
Ingrid Lemaire
François Glineur
Jusqu’au 31 décembre à L’Imprimerie
(10, rue Dusevel)