La Pic se dessine
L’architecte et urbaniste Alexandre Chemetoff a esquissé lors d’une visite les premières lignes de la future Plateforme des images et de la création qui prendra place dans l’ancien Tri postal, quartier Gare-la-Vallée.
20.03.2024
JDA 1076
C’est avec son carton à dessins à portée de main qu’Alexandre Chemetoff a ébauché le 15 mars, au Frac Picardie, la future Plateforme des images et de la création (Pic) qui doit à l’horizon 2027 redonner vie à l’ancien Tri postal de la rue Dejean, dans le quartier Gare-la-Vallée. La visite du site a permis ensuite de mesurer l’ampleur du projet porté par Amiens Métropole et d’évaluer les gigantesques volumes du bâtiment en béton de plus de 11 000 m2. « Le programme s’articule autour d’un pôle commun réparti entre le Frac Picardie, ses réserves et ses expositions, On a marché sur la bulle avec ses pôles formation, édition et exposition, et Waide Somme, l’école d’animation 3D », a souligné Alexandre Chemetoff, dont l’agence d'architecture a été désignée pour la maîtrise d’œuvre. Le lieu deviendra le « quartier général de l’art contemporain, de la BD et de l’image animée », comme l'avait qualifié Pierre Savreux, vice-président d’Amiens Métropole délégué à la culture.
Espaces mutualisés et différenciés
« On reprend un patrimoine des Trente Glorieuses et ses qualités pour l’adapter aux fonctions d’aujourd’hui, a poursuivi l’architecte et urbaniste. Dans une économie contrainte, on entend répondre aux besoins de tous en limitant les transformations. » Le bâtiment est en bon état et sert de base de travail. Le projet de mutualisation tient cependant compte des espaces différenciés de chacune des entités et de leurs nécessités techniques. Les réserves du Frac, qui seront installées au rez-de-chaussée, demandent notamment des conditions de conservation conformes aux standards internationaux. Elles côtoieront un espace d’exposition « que pourraient s’approprier Les Rendez-vous de la bande dessinée. Être ensemble, c’est admettre que les choses peuvent être différentes même sous le même toit », a pointé Alexandre Chemetoff. L’ancien Tri postal s’impose également avec deux doubles étages et un toit de près de 1 000 m2 dont autant de terrasses que le projet prévoit de couvrir. « Depuis ce point de vue, nous découvrirons le centre-ville, a souligné l’architecte. Des passerelles extérieures desservant les différentes sections et l’atelier niché sur le toit s’identifieront en rouge afin de résonner avec la citadelle de Renzo Piano. » Ou, à Renancourt, avec le Zénith de Massimiliano Fuksas.
Composer avec l’environnement
L’ancienne cantine de La Poste située au premier étage sera transformée en lieu de restauration. Le Frac doit également prendre place à cet étage avec près de 2 000m2 d’espace d’exposition. Salles de cours, de formations et bureaux sont aussi au programme du deuxième étage. « Projeter nos trois structures dans un nouveau bâtiment nous amène à réfléchir à la manière dont on va faire vivre ce lieu tout en rendant compte de la vitalité d’une filière et d’une plateforme des écritures dessinées. Dans ce futur proche, nous nous propulsons dans une dynamique enthousiasmante », s’est réjoui Pascal Neveux, directeur du Frac Picardie.
Ingrid Lemaire
11 000 m2C’est la surface du bâtiment qui abritera le Frac Picardie, l’association On a marché sur la bulle et l'école Waide Somme. |