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La deuxième chaufferie biomasse du réseau de chaleur amiénois entrera en fonction en 2025. Et elle pourra fonctionner à 100 % avec des déchets verts. Une nouveauté venue du Danemark.

La chaleur continue de réseauter 1 © Laurent Rousselin / Amiens Métropole

22.11.2023

JDA 1063

C’est une date importante pour le réseau amiénois. Le 14 novembre, lors d’une journée d’échanges entre le Danemark et les Hauts-de-France qui se tenait au Quai de l’innovation sur le thème des réseaux de chaleur, la Semop Amiens Energies et le fournisseur danois Dall Energy ont signé un accord de partenariat. En ligne de mire : l’installation d’une deuxième chaufferie biomasse. Elle pourra tourner à 100 % avec des déchets verts et est attendue en 2025 près du CHU sud, afin (entre autres) de raccorder ce dernier au réseau. Un gros morceau. En attendant, les tuyaux d’eau chaude continuent de se déployer en sous-sol. Il s’agit d’atteindre les 75 kilomètres de réseau en 2025.

« Voir à long terme »

Le réseau courrait sur huit kilomètres en 2017 (Amiens nord, Pierre-Rollin), quand la Ville a mis en œuvre la Semop Amiens Energies avec Engie et la Banque des territoires (Amiens est actionnaire à 34 %) afin de le développer. « Dans le même esprit que le bus à haut niveau de service, il s’agissait d’anticiper les conséquences du changement climatique, de voir à long terme, situe Florence Rodinger, adjointe au maire d’Amiens déléguée au logement et à l’autonomie énergétique. La crise énergétique actuelle prouve que nous avions raison. C’est là que l’on a pu voir les bénéfices de “l’effet amortisseur” du réseau sur les prix. » Secret : la diversité des sources de production, réduisant la dépendance au marché (voir plan ci-dessous).

 

Bénéfice commun

Le réseau de chaleur dessert essentiellement les grandes structures, qu’il s’agisse d’habitat collectif, de tissu économique ou de pôles de services publics. Même si le particulier ne peut pas encore être raccordé directement « pour des raisons pratiques, techniques, administratives et financières, y compris pour le portefeuille des administrés », comme le résume Benoît Mercuzot, président d’Amiens Energies et conseiller municipal délégué aux finances, tout le monde bénéficie du réseau de chaleur. En effet, les revenus de la collectivité sont réorientés vers les aides à la rénovation de logements. Plus largement, il s’agit bien de rationaliser la production de chaleur et de sortir de l’énergie fossile : « Nous voulons multiplier par sept la part des énergies renouvelables et de récupération, souligne Florence Rodinger. C’est sur notre feuille de route vers l’autonomie énergétique à l’horizon 2050, tout comme la réduction de la consommation de 62 % ». Une vraie « logique de territorialisation », résume Benoît Mercuzot.

 

Chaufferie verte

Voilà pourquoi Amiens Energies s’est tournée vers Dall Energy pour cette nouvelle chaufferie, « un processus innovant de traitement thermique de la biomasse permettant de mieux valoriser la ressource », résume Lucas Toussaint, chargé de mission à Amiens Métropole. « Les Danois ont une grande culture écologique, un modèle à suivre, poursuit Florence Rodinger. Transformer nos déchets verts en une énergie est un cercle vertueux. » La chaufferie prévue à Salouël sera un « système atypique, peu implanté en France, détaille Lucas Toussaint. Actuellement, notre chaufferie biomasse du chemin de Vauvoix (en service depuis fin 2019, ndlr) fonctionne au bois de récupération. Ajouter les déchets verts à notre mix énergétique est un grand plus, pour mieux valoriser les ressources locales ». Au départ 100 % fossile, le réseau est déjà passé à 64 % d’énergies renouvelables ou de récupération. Et ce n’est pas fini.

Jean-Christophe Fouquet

 

La chaleur continue de réseauter  © Amiens Energies

En orange, le réseau actuel. En bleu, le réseau d’ici la fin 2025. Nouveautés : le raccordement de la station d’épuration de l’espace industriel nord, un groupe de production de froid rue de la Vallée et la nouvelle chaufferie biomasse – venue du Danemark – fonctionnant aux déchets verts.

La chaleur continue de réseauter 2

LE RÉSEAU EN 2025

  • 75 km de réseau.
  • 270 GWh.
  • 26 000 équivalents logements desservis.
  • 10 sites de production.
  • 72 % d’énergie renouvelable ou de récupération.

 

UN RÉSEAU EN ÉVOLUTION

Le réseau de chaleur est devenu incontournable en cas d’aménagements importants. La Zac Intercampus possède ainsi son propre site de production depuis 2021. Son raccordement au reste du réseau va suivre. Le réseau de chaleur s’étend aussi à Gare-la-Vallée, où un site de production de froid, indépendant, doit émerger l’année prochaine près du bâtiment Oxygène grâce aux nappes souterraines. « Nous devons développer cet aspect pour faire face aux périodes de fortes chaleurs de plus en plus fréquentes », estime Brigitte Fouré, le maire d’Amiens. Aussi à l’ordre du jour : le raccordement de la station d’épuration de l’espace industriel nord (EIN) aux pompes à chaleur déjà présentes à la station d’Ambonne, laquelle préchauffe l’eau en amont des chaufferies de Vauvoix. La desserte de l’EIN en tant que tel est en discussion.

COMME UN CHAUFFAGE CENTRAL

L’eau chaude est envoyée dans des tuyaux jusqu’à un échangeur qui transfère la chaleur sur le circuit de chauffage des bâtiments. Elle revient refroidie, est réchauffée, puis repart. Et ainsi de suite. Un réseau de chaleur fonctionne comme le chauffage central d’un logement, mais version XXL.

« Il faut sortir des énergies fossiles. Pour une métropole comme Amiens, un réseau de chaleur était une évidence. Et cela assure des prix bas aux clients. »

Michael Starbæk Christensen ambassadeur du Danemark en France, présent à Amiens le 14 novembre.

La chaleur continue de réseauter 3 © D.R.

LES TRAVAUX DU MOMENT

  • Jusqu’au 25 novembre : rue Buffon, boulevard Garibaldi et parking Faidherbe.
  • Jusqu’au 15 décembre : contre-allée du boulevard de Dury et boulevard de Beauvillé.
  • Du 4 au 22 décembre : boulevard de Châteaudun.
  • Jusqu’au 22 décembre : rues Sainte-Catherine et Basse-des-Tanneurs, quai de la Somme (Ésiee).
  • Jusqu’au 15 février 2024 (pause du 15 décembre au 15 janvier) : rue de Cottenchy, boulevard de Bapaume et rue Pierre-Rollin.

Sous réserve des conditions météorologiques.