La vie est un roman

Élise Maldue, jeune fille originaire de Crèvecœur dans l’Oise, rêve de fuir sa famille et de s’arracher à son milieu. Étudiante puis employée dans une chocolaterie amiénoise, elle échoue malgré elle à Londres avant que le confinement ne la rattrape… Après La Maladie en 2015 et Jour couché en 2019, Emilio Sciarrino sort Crèvecœur aux éditions Belfond. L’écrivain franco-italien de 34 ans partage son temps entre Paris et Amiens où il enseigne l’italien en classes préparatoires littéraire et économie au lycée Louis-Thuillier. Son roman ancré dans le monde contemporain est décrit par ses éditrices comme de la « littérature miroir et atmosphérique ». Fan d’Annie Ernaux, il s’inspire du réel, de gens qu’il côtoie et de décors familiers, tels que la cité scolaire et Saint-Leu.

Une femme en quête d’identité

On le rencontre calé dans un fauteuil de velours bleu face à un expresso. Le Sicilien s’affiche rêveur et passionné. Prix du jeune écrivain en 2007 pour une nouvelle écrite alors qu’il est élève en hypokhâgne, Emilio Sciarrino livre dans Crèvecœur « le parcours d’une femme en quête d’identité et originaire de cette commune dont le nom sonne parfaitement pour un roman ou un film. C’est aussi le village d’une France un peu périphérique dont on ne parle pas ». Élise Maldue, son héroïne, est de « ces jeunes qui ne trouvent pas leur place », à l’image des personnages de Jour couché, son précédent roman satirique et protestataire qui faisait écho aux manifestations de Nuit debout. Achevé il y a deux ans, Crèvecœur sera dédicacé à la librairie Martelle le 31 mai. En attendant un prochain ouvrage dont les éditeurs s’apprêtent déjà à découvrir le manuscrit.

Ingrid Lemaire