Le Fifam met l’eau à la bouche
Passé et présent, ici et ailleurs, paillettes et coups de cœur. La 42e édition du Festival international du film d’Amiens se veut une invitation à la fête.
10.11.2022
JDA 1027
Et si The Mask était le symbole d’une transition ? En 2022, son titre ne peut qu’évoquer les jours sans sourire des deux années précédentes. En réalité, il s’agit d’un cartoon en chair et en numérique, d’un délire festif dans lequel Cameron Diaz, en robe à paillettes, met dans tous ses états un Jim Carrey désinhibé – tel le loup de Tex Avery – par un masque magique. En tant que film d’ouverture du 42e Festival international du film d’Amiens (Fifam), c’est une jolie mise en bouche. Une mise en joie. Une invitation au plaisir, aux rencontres.
Mélanger les publics
Partage et ouverture sont les maîtres mots de la nouvelle directrice du Fifam, Marie-France Aubert, qui, forte de plusieurs expériences dans la distribution et la programmation, s’est immédiatement plongée dans sa nouvelle ville : « J’avais envie de vivre ici, de rencontrer les gens, de connaître les structures culturelles, et j’ai été incroyablement bien accueillie. “Amiens, naturellement accueillant”, je croyais que ce n’était que de la pub dans le métro. Mais en fait, c’est vrai ! ». D’où des partenariats avant, pendant et après le Festival, avec le Safran, Waide Somme, le Cirque, On a marché sur la bulle, La Lune des pirates, le Frac, la Maison de l’architecture et, bien sûr, celle de la culture. Pour « proposer un autre regard sur les films et mélanger les publics. J’aime tisser des liens, d’autant que le cinéma puise dans plusieurs arts ». Autre signe de ce désir fusionnel : la compétition mélange désormais fiction et documentaire.
Pas d’élitisme
Le Fifam, militant antiraciste depuis ses débuts, a toujours fait la part belle au cinéma africain, que connaît bien Marie-France Aubert : « C’est un festival incontournable en ce domaine, mais aussi ouvert sur différentes cinéphilies, sans élitisme. J’ai donc voulu que sa 42e édition soit représentative de la diversité du cinéma et du monde ». Du 11 au 19 novembre, le public pourra redécouvrir l’œuvre du documentariste sénégalais Samba Félix Ndiaye mais aussi se laisser happer par une programmation sur la robe à paillettes (déclinée en expo BD), se plonger dans des archives revisitées ou encore rencontrer Alice Diop, la documentariste dont la première fiction, Saint Omer, représentera la France aux Oscars 2023 et à qui le Fifam a donné carte blanche. « L’important, c’est que tout le monde se sente bienvenu, car tout le monde l’est ! », appuie la jeune directrice. Le septième art ouvre ses bras.
Jean-Christophe Fouquet
42e Festival international du film d’Amiens
Du 11 au 19 novembre
© Hakima El Djoudi, Wilhem Arnoldy
1 300 C’est le nombre d’élèves d’Amiens Métropole ayant participé au Ciné-Métro, des diffusions de courts-métrages suivies de débats et d’ateliers dans les écoles en amont du Fifam. |
Concerts cinéphiles
La Maison de la culture se met au diapason du septième art avec deux concerts. Le 14 novembre, à 20h30, Das Kapital (photo) accompagne les documentaires Un peuple, un bus, une foi (Simplice Ganou, 2010) et Nuit debout (Nelson Makengo, 2019). Puis le 17, même heure, le pianiste Alexandre Tharaud s’aventure dans le monde des bandes originales de films.
Frac et paillettes Le Fifam joue les prolongations les 19 et 20 novembre au Frac (45, rue Pointin). Le WeFrac 2022 s’intitule Paillettes au couvent, en référence à la programmation du festival. Il y sera question de genre, de féminisme, de dessin et de liberté d’expression. Programme sur frac-picardie.org. |
LES TEMPS FORTS
- Le 11, à 20h, à la Maison de la culture : cérémonie d’ouverture suivie de The Mask (Chuck Russel, 1994).
- Le 12, à 19h, à la Maison de la culture : Brazil (Terry Gilliam, 1985), avec la Maison de l’architecture.
- Le 12, à 20h, au cinéma Gaumont : avant-première de La Passagère (Héloïse Pelloquet), en présence de l’équipe dont l’actrice Cécile de France.
- Le 13, à 15h45, au Ciné St-Leu : avant-première de La Guerre des Lulus (Yann Samuell), en présence de l’équipe et des auteurs amiénois Régis Hautière et Hardoc.
- Le 14, à 13h45, cinéma Orson-Welles : Freak Orlando (Ulrike Ottinger, 1981), précédé d’une performance circassienne.
- Le 14, à 19h, au Ciné St-Leu : avant-première de Saint Omer, d’Alice Diop, en sa présence.
- Le 16, à 16h30, cinéma Orson-Welles : Retour à Reims, de Jean-Gabriel Périot (2021), en sa présence. Musique avant et après la séance.
- Le 16, à 20h45, Ciné St-Leu : Les Derniers Jours du disco, de Whit Stillman (1998), en sa présence.
- Le 17, à 20h, au cinéma Gaumont : avant-première du Parfum vert, de Nicolas Pariser, en sa présence.
- Le 18, à 14h, à la Maison de la culture : Saint Laurent (Bertrand Bonello, 2014), en présence de la costumière Anaïs Romand.