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Le Nauti-poulpe observé à Bruxelles !

C’est dans la patrie de son créateur que le Nauti-poulpe a fait son entrée au monde le 29 novembre. L’imposante statue de bronze débarquera en mars à Amiens.

Le Nauti-poulpe observé à Bruxelles ! 1 © Laurent Rousselin

04.12.2024

JDA 1100

« Il va rester, hein ? On ne veut pas le voir partir ! » Hélas pour les Bruxellois qui l’ont déjà adopté, le Nauti-poulpe, la sculpture de Pierre Matter sur des esquisses du Belge François Schuiten, ne stationnera que jusqu’en février sur la place Poalert, au pied du palais de justice de la capitale européenne. Une escale imprévue : cette pièce en bronze de 12 tonnes née dans la fonderie familiale de Saint-Sauveur, en Haute-Saône, devait arriver directement à sa destination finale, Amiens – conformément au récit du Retour du capitaine Nemo, le livre-BD de François Schuiten et Benoît Peeters paru il y a un an dans la série des Cités obscures (lire ici l’article du JDA #1060). Mais à l’initiative de Thomas Spitaels et sa galerie Champaka – qui consacre jusqu’au 28 décembre une exposition au Retour du capitaine Nemo – et de partenaires belges, le Nauti-poulpe émerge des pavés bruxellois pendant quelques mois : « Merci à Amiens de nous l’avoir prêté », a salué le galeriste le 29 novembre lors de l’inauguration de l’œuvre en présence d’un parterre d’élus et d’acteurs culturels amiénois. « Depuis hier mon téléphone explose, a renchéri le bourgmestre (maire) de Bruxelles, Philippe Close. Les gens sont épatés. »

À Amiens le 24 mars

« C’est la première fois depuis la construction de la maquette qu’on voit le Nauti-poulpe entièrement assemblé », a souligné avec émotion le sculpteur Pierre Matter. Les quelque 300 pièces de la bête hybride, rivetées à Bruxelles, seront définitivement soudées à Amiens. Mission : une inauguration le 24 mars pour les cent vingt ans du décès de Jules Verne. Au grand plaisir de François Schuiten, selon qui « il faut remettre l’art au cœur des villes, l’offrir au public ».

 

Sept ans de réflexion

L’initiative du Nauti-poulpe remonte à sept ans. Cette commande d’Amiens Métropole via la SEM Aménagement (qui gère la Zac Gare-la-Vallée pour la collectivité) à François Schuiten, déjà auteur de la sphère sur la tour de la Maison de Jules Verne, a failli se traduire par un obus devant la gare, en référence à De la Terre à la lune. Puis ce fut l’hybride kraken-Nautilus, finalement déplacé devant la halle Freyssinet pour des raisons techniques. Son trône y est déjà en construction.

 

Atout touristique

Le Nauti-poulpe, qui « nous transporte instantanément dans l’imaginaire vernien », comme l’a exprimé le président d’Amiens Métropole Alain Gest, va devenir « un marqueur, un atout touristique pour Amiens ». Or, « nos amis belges sont les premiers visiteurs de notre ville », a glissé celui qui est également adjoint au maire d’Amiens délégué aux relations extérieures. Autant dire que l’invitation est lancée.

Jean-Christophe Fouquet

 

 

Il est vert, Jules Verne ?

Non, il n’est pas malade. Mais oui, le Jules Verne de bronze installé depuis 2022 devant l’hôtel de ville verdit. Et c’est normal selon son créateur, le sculpteur Philippe Arnault : « La couleur brune ne peut pas rester égale en extérieur, avec la pluie et le soleil qui viennent très fortement frapper le bronze. À terme, le buste deviendra vert, car le bronze contient du cuivre et son oxydation est verte ». C’est d’ailleurs pourquoi la statue de la Liberté est devenue verte et pourquoi une patine verte a d’ores et déjà été donnée au Nauti-poulpe.

Le Nauti-poulpe observé à Bruxelles ! 2 © Laurent Rousselin

 

 

Le Nauti-poulpe observé à Bruxelles ! 3 © Laurent Rousselin

L’émergence d’une industrie

Le dévoilement du Nauti-poulpe le 29 novembre a été l’occasion pour le président d’Amiens Métropole Alain Gest depuis l'hôtel de ville de Bruxelles d’échanger avec Marc Lhermitte, du cabinet EY Consulting, sur ses ambitions en matière d’industries culturelles et créatives (ICC). En plus de rallumer le « phare naturel » qu’est pour lui la figure de Jules Verne, Amiens se tourne vers les ICC avec un vaisseau amiral : la Pic, plate-forme des images et de la création, dans l’ancien Tri postal, rue Dejean. Le Pôle BD des Hauts-de-France, l’école Waide Somme et le Frac s’y installeront à deux pas du Nauti-poulpe. « La culture représente 1,3 million d’emplois en France, plus que l’automobile, a souligné Marc Lhermitte. C’est un bien commun, un lieu d’entrepreneuriat et le premier motif de déplacement touristique. » Mais structurer une filière prend du temps : « Une quinzaine d’années pour une ville comme Angoulême ». Les ICC y pèsent 2 500 emplois. La Pic, futur « catalyseur et stimulateur des ICC », comme l’a exprimé Alain Gest, est déjà attendue pour 2027.

 

 

 

Luc Schuiten à la Maison de l’architecture

Le bourgmestre de Bruxelles voit en François Schuiten un « visionnaire de la ville ». On peut en dire de même au sujet de son architecte de frère, Luc Schuiten. Les utopies de ce dernier, dont une cité idéale sans voitures, font face aux défis climatiques. Elles se découvrent jusqu’au 15 janvier à la Maison de l’architecture (15, rue Marc-Sangnier) les mercredis, vendredis et samedis de 14h à 17h30.

Le Nauti-poulpe observé à Bruxelles ! 4 © Luc Schuiten