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Grégoire et Thomas Leleu ont fait des produits laitiers de FermOgoût, à Saint-Fuscien, des références. Les deux jeunes frères les ont menés jusqu’aux médailles du concours général agricole.

Le bonheur est dans le lait © Laurent Rousselin - Amiens Métropole
«Notre démarche est totalement transparente »
© Laurent Rousselin - Amiens Métropole

25.11.2020

JDA 963

«Appelle-moi s’il faut modifier la recette, mais là ajoute du beurre et vois ce que ça donne », lance Grégoire Leleu à l’un de ses salariés. Le jeune trentenaire ne peut consacrer plus de temps au test de son nouveau riz au lait au caramel beurre salé. Très vite, il quitte le laboratoire et file dans son bureau où une montagne de paperasse l’attend. La sonnerie du téléphone l’arrête dans son élan. « Vous souhaitez que je vous livre du riz au lait et du fromage blanc ? Mercredi ça vous irait ? » Si aucune journée ne se ressemble à la FermOgoût de Saint-Fuscien, toutes défilent à un rythme effréné. Même s’il se plaint d’avoir pris du poids, à tout juste 30 ans, l’aîné des frères Leleu garde la forme. Il n’a qu’à tourner la tête vers l’une des fenêtres pour voir Thomas, son frère cadet de 28 ans, au cœur de l’étable.

 

ESPRIT DE FAMILLE
La ressemblance entre les deux passe avant tout par leurs traits de caractère. « Nous sommes têtus, avec de fortes personnalités. Mais aussi courageux et travailleurs. » Du courage, il en faut à Thomas qui débute chaque matin par la traite des 90 vaches puis avec les soins et les cultures (blé, pommes de terre…), aidé de son père. Chez les Leleu, l’esprit fermier se transmet depuis trois générations. Après plusieurs années passées chez des exploitants pour Thomas et au sein d’une coopérative laitière pour Grégoire, le binôme a repris la ferme familiale en 2015. Et vite mis en place ses idées : triplement du cheptel, diversification et création d’un laboratoire de 260 m2. Un projet d’envergure qu’ils ont dû défendre bec et ongles face à la frilosité des banquiers afin d’obtenir le million d’euros nécessaire. « J’ai toujours aimé les défis. Plus on m’affirme que je n’y parviendrai pas, plus j’ai envie de prouver le contraire ! » s’amuse Grégoire.

 

TRADITION ET TRANSPARENCE
L’ancien élève du lycée agricole du Paraclet savait qu’il faudrait se démarquer de la concurrence. Cette différence, elle s’est matérialisée par la qualité : « Nous travaillons sans antibiotiques ni OGM. Nous avons également préféré des pots en carton plutôt qu’en plastique. Notre démarche est totalement transparente ». Une transparence que l’on retrouve dès l’entrée de la ferme, avec une baie vitrée qui ne cache rien du laboratoire. « On a le respect de nos cultures, de nos animaux, de nos produits et de nos clients. » Une fierté récompensée cette année par deux médailles d’argent décrochées par FermOgoût au Concours général agricole pour ses fromages blancs. Après celle en bronze en 2019 pour le yaourt brassé à la fraise.

 

L’UNION FAIT LA FORCE
Ici, sont produits chaque semaine 10 000 à 15 000 yaourts et 800 kilos de fromage blanc, destinés pour 35 % à la restauration collective. Outre le magasin de vente directe à la ferme géré par leur mère, le duo a eu l’idée de créer deux autres points de vente avec plusieurs agriculteurs : Esprit fermier à Glisy et Aux 3 fermes à Saint-Fuscien. « Nos produits sont également présents chez le fromager Planchon et nous travaillons entre autres avec le boulanger Maxime, L’Île aux fruits, la Cueillette de Cappy. Des partenaires avec qui nous partageons le même amour de nos métiers. » Mais les minutes filent et l’aîné des Leleu doit prendre la route à bord de son Kangoo. Direction Montdidier pour une livraison de son fameux fromage blanc médaillé. La journée est loin d’être terminée pour ces deux passionnés.

//Stéphanie Bescond