Le cinéma dans les veines
Vampires, afrofuturismes, cinéastes libres, jeune public, compétition... Le 44e Festival international du film d’Amiens débarque en salles du 15 au 23 novembre avec 140 films en tous genres.
13.11.2024
JDA 1097
Et si les vampires ne craignaient pas la lumière, mais la discrimination ? Le 44e Festival international du film d’Amiens (Fifam) revisite le mythe par ses marges en passant de l’autre côté du miroir. Une réflexion pour rendre visible l’invisible : la peur, l’exclusion. Les vampires rôdent sous toutes leurs formes dans une vingtaine de films, du Nosferatu de Murnau au Dracula de Coppola (clôture), en passant par des raretés et des œuvres contemporaines. C’est le gros morceau (saignant) de l’édition 2024. Blade, le super-héros aux dents longues, fait le pont avec la section consacrée aux afrofuturismes, c’est-à-dire des films de genre (science-fiction, anticipation, horreur) ou expérimentaux en butte à l’oppression.
Cinéma en liberté
Autre geste libérateur : celui de filmer par soi-même, objet de la troisième rétrospective. Enfin, le Fifam projette toute la filmographie de Khady Sylla, cinéaste sénégalaise. Compétitions, séances spéciales, avant-premières et films jeune public complètent une sélection réalisée collectivement, avec des programmatrices invitées et des cartes blanches données à « des structures alternatives, qui sortent des sentiers battus », souligne Marie-France Aubert, la directrice artistique du Fifam. En dehors des cinémas amiénois et de la Maison de la culture, le Fifam poursuit son travail de partenariats (Safran, Frac, Lune des pirates...) et de décentralisation (jusqu’à Abbeville et Beauvais). Et soigne la jeunesse, notamment les étudiants – toujours nombreux à suivre le festival – et les scolaires (quinze séances).
Ode aux rencontres
Cette logique rassembleuse se retrouve dans la compétition, qui fait la part belle aux liens intergénérationnels. Avec « des conflits, bien sûr, mais aussi de l’apaisement, de la transmission. Et beaucoup de spiritualité, de sensualité, de dialogue avec la nature », résume Marie-France Aubert. Beaucoup d'invités sont attendus pour accompagner les quelque 140 films du programme. Car pour la directrice artistique, « rencontrer des films et des gens, c’est le cœur du festival, un moment particulier où le temps se suspend et où le dialogue se noue sans barrière dans les couloirs, dans les salles, dans les bars ». « Avec un tel sang dans les veines, le Fifam est un donneur universel », sourit Pierre Savreux, vice-président d’Amiens Métropole délégué à la culture. C’est le moment d’y croquer à pleines dents.
Jean-Christophe Fouquet
44e Festival international du film d’Amiens
Du 15 au 23 novembre
Tout le programme : fifam.fr
8 000 €La Ville d’Amiens va décerner 8 000 € au réalisateur qui remportera le Grand prix. Une aide à la création qui s’ajoute à l’habituel soutien d’Amiens Métropole au Fifam. |