« Les femmes doivent arrêter de culpabiliser »
La journaliste Christelle Juteau-Lermechin, spécialiste de la condition féminine, est l’une des invitées du Jeudi citoyenneté du 7 mars.
21.02.2024
JDA 1074
Elle reconnaît s’être longtemps assise sur le sexisme ordinaire. Avoir feint d’ignorer le regard des réalisateurs quand elle avait voulu devenir actrice. Et même d’avoir accepté une certaine concurrence avec d’autres femmes dans laquelle on avait pu la placer... Mais ça, c’était avant. Christelle Juteau-Lermechin, journaliste et chroniqueuse, et invitée du Jeudi citoyenneté du 7 mars organisé par la Ville d’Amiens, avoue être devenue féministe à l’arrivée de son deuxième enfant. « C’était la goutte de trop. En tant que femme, il fallait être sur tous les fronts et irréprochable. Alors que, surtout, les femmes doivent arrêter de culpabiliser. Mais nous sommes encore malheureusement face à une pensée patriarcale où la femme réussit tout et sans aide. »
Rééquilibrage du couple
Les clichés ont la vie dure. Sans doute parce qu’ils arrangent bien les hommes. « On trouve toujours normal que les tâches ménagères soient assurées par les femmes », déplore celle qui milite pour un rééquilibrage dans le couple ou pour des congés maternité et paternité équivalents. 78 % des mères disent mal vivre le post-partum, la période de fragilité qui suit l’accouchement. « Il y a un manque d’informations et les femmes sont démunies, poursuit Christelle Juteau-Lermechin. On entend même des voix dire que ce concept de post-partum a été inventé par des féministes. » Comme pour le disqualifier. Un mal-être peu reconnu, au traitement non remboursé. « On peut consulter un sophrologue mais cela renforce l’inégalité sociale. » Ce 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, arrive cette année après les accusations sur Gérard Depardieu ou les révélations de Judith Godrèche. Christelle Juteau-Lermechin : « J’espère que la révolution est vraiment lancée. »
Antoine Caux
Journée internationale des droits des femmes
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