Votre navigateur est obsolète!

Mettez à jour votre navigateur pour afficher correctement ce site Web. Mettre à jour maintenant

×

Le Musée de Picardie et l’association des Amis des musées d’Amiens lancent un mécénat participatif pour restaurer un tableau invisible depuis cent sept ans. Explications de Pierre Stépanoff, directeur du Musée.

Les mères lancent un appel 1 © Laurent Rousselin
Gabriel Ferrier, Les mères maudissent la guerre (1889), huile sur toile, 292 x 418 cm, Amiens, Musée de Picardie / Photographie Arcannes

05.02.2025

JDA 1107

JDA : Qu’est-ce que Les mères maudissent la guerre ?

Les mères lancent un appel 2 © Irwin Leullier - Musée de Picardie

 Pierre Stépanoff : C’est un tableau exemplaire des grandes compositions académiques (environ quatre mètres sur trois, ndlr). Gabriel Ferrier s’y montre virtuose dans sa palette et dans l’anatomie. Son sujet était courant après la guerre de 1870, mais son traitement allégorique est intemporel.

À quel moment ce tableau a-t-il intégré le Musée de Picardie ?

 Dès 1890. Le gouvernement, en acquérant cette toile présentée à Paris pendant l’Exposition universelle de 1889, devait penser à Amiens. Le Musée aménageait le Grand Salon conçu par Émile Ricquier, espace idéal pour des grands formats comme Les Voix du tocsin d’Albert Maignan ou la Lady Godiva de Jules Lefebvre.

Que lui est-il arrivé ?

En 1918, une bombe a détruit une partie du Musée ainsi qu’une dizaine de toiles et en a abîmé d’autres, comme celle-ci, qui a alors été remisée. Le mépris pour la peinture académique a retardé sa ressortie.

Pourquoi la restaurer en 2025 ?

L’académisme est revenu à la mode depuis les années 80, en témoigne le Musée d’Orsay. Nous restaurons nos œuvres pas à pas. C’est désormais son tour !

Quel est son état ?

Il est conservé sur rouleau. La surface est encrassée, le vernis oxydé. Il y a des déchirures et des lacunes que nous restituerons grâce à des photos de l’Expo universelle.

Où se fera la restauration ?

Au Musée, sous l’œil du public. Cela devrait prendre un mois et demi par huit à dix spécialistes pour retendre la toile sur châssis et restaurer sa couche picturale.

De combien avez-vous besoin ?

Nous espérons 60 000 € en mécénat. Si nous récoltons davantage, la restauration du cadre sera envisageable. Nous mobilisons nos crédits de restauration sur d’autres œuvres : il ne s’agit pas de faire à la place de, mais de faire plus.

Quand débuterez-vous la restauration ?

Dans l’idéal, aux Journées européennes du patrimoine, en septembre.

Propos recueillis par Jean-Christophe Fouquet

 

Comment soutenir ?

Découvrez les contreparties à votre don défiscalisable à hauteur de 66 % jusqu’au 9 mars sur fr.ulule.com/restauration-ferrier.

Pour les entreprises : f.desfeuillet@amiens-metropole.com