Leur stock de bulles explose
Ils frôlent aujourd’hui les 50 000 références BD et viennent d’ouvrir une nouvelle boutique. Les passionnés de Bulle en Stock ne bullent pas.
14.06.2023
JDA 1050
C’est l’une des success stories amiénoises. Le 18 novembre 1995, Somphon Upravan inaugurait rue du Marché-Lanselles 50 m2 dédiés à la bande dessinée : Bulle en Stock. « Je me souviens, c’est mon anniversaire », sourit Laurent Marioni, copropriétaire depuis 2017 après le rachat de l’affaire à son ancien patron, lequel a conservé la boutique sœur 100% occasion ouverte dans l‘intervalle : Stock en Bulle, rue des Chaudronniers. Entré à Bulle en Stock en 1996 après avoir découvert l’année précédente, sur un salon à Saint-Malo, qu’une librairie et un festival BD allaient voir le jour à Amiens – Somphon Upravan est l’un des fondateurs des Rendez-vous de la BD –, Laurent Marioni a accompagné l’essor amiénois du neuvième art : « Au début, il y avait 3 000 ou 4 000 références. Nous en avons aujourd’hui environ 43 000. Voire 50 000, avec l’occasion ».
Ville de bande dessinée
Il a fallu pousser les murs : d’abord par l’arrière-boutique puis, après la reprise, en investissant le commerce voisin pour atteindre les 200 m2. C’était en plein confinement, avec une organisation claire : la partie “historique” sur la BD franco-belge et les comics, l’extension sur les mangas. Ce versant de l’équipe bicéphale, c’est Quentin Tissot. Contemporain de l’explosion de la BD japonaise, il est arrivé en 2006, à 21 ans, en alternance. « Je dois avoir 21 000 mangas aujourd’hui », estime-t-il. C’est l’un des plus gros collectionneurs d’une ville qui en compte beaucoup. « On ne sait pas si c’est grâce à eux, à nous ou au festival – qui de l’œuf ou la poule –, mais nous avons une clientèle formidable de passionnés et de curieux en tout genre », saluent les deux patrons.
Et vint Label Geek
Bien qu’avides lecteurs au quotidien, Quentin et Laurent ne peuvent plus tout connaître : « En 1996, environ 800 BD sortaient par an. En 2022, il y en a eu 6 500 ! ». Mais Bulle en Stock a quasiment tout, « même si ce n’est qu’un seul exemplaire, pour voir ». Dont, bien sûr, les sorties locales. Les éditions de la Gouttière, nées dans le sillage du festival, ont leur propre rayon. Pour le reste, l’équipe de désormais quatorze personnes se répartit les tâches. « On se complète, on développe les rencontres, les animations », poursuit le duo qui a repris en avril Shop for Geek, rebaptisé Label Geek, rue des Vergeaux. Ils y vendent des produits de la culture manga : figurines, épicerie, trading cards, BD... De quoi redonner un peu d’air au temple de bulles bientôt trentenaire.
Jean-Christophe Fouquet