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« Mon père n’aurait pas voulu que je rentre »

Mario Richer se confie avant les matchs des Gothiques durant les fêtes. De ses habitudes amiénoises au récent décès de son père jusque-là gardé secret.

« Mon père n’aurait pas voulu que je rentre » © Laurent Rousselin / Amiens Métropole

20.12.2023

JDA 1067

Le rendez-vous était pris avec Mario Richer, le coach des Gothiques, pour évoquer la solitude des hockeyeurs en fin d’année. Pendant que les familles festoient et qu’eux enchaînent les matchs (cinq entre le 22 décembre et le 5 janvier). Un isolement plus grand encore pour les expatriés canadiens (dix chez les Gothiques). Dans la cuisine de son appartement du centre-ville, la musique du marché de Noël au loin, il commence par aborder des sujets légers. Ce Québécois présent sur le Vieux Continent depuis 2009 évoque son européanisation grandissante. « Ici, on mange frais. En Amérique du Nord, tu achètes de gros blocs de viande et tu les mets au congélateur. Du coup, il faut cuire très fort. La première fois que j’ai commandé un tartare, je n’avais pas confiance… Maintenant, je suis un vrai Amiénois: je vais chercher mon poulet chez Héripré, mes steaks chez Monsieur Paul, mon pain à La Pétrie. »

Les chansons à répondre

En bon Nord-Américain, Mario Richer voit Amiens comme un village, dénonce ici un laxisme très latin. Mais dévore le foie gras « avec un blanc sucré ». So frenchy. « Chez nous, le plat traditionnel, c’est la tourtière, une tarte à la viande. » Remontent alors les souvenirs des veillées de fêtes de fin d’année de son enfance, à Thurso, région populaire et industrielle avec les grandes cheminées des usines de pâte à papier. La famille réunie chez les Richer: « On faisait les chansons à répondre ! » À quoi ? « Bah à répondre ! » Comprendre des chants en canon. « Il y avait des émissions et des groupes connus comme La Bottine souriante. » En remuant la mémoire, l’émotion devient palpable. La discussion bien plus grave. Mario Richer vient de perdre son père et, en cette veille d’un déplacement à Grenoble pour une demi-finale de Coupe de France, compétition qu’il a remportée deux fois avec Amiens, il n’a rien dit pour ne pas perturber ses joueurs.

 

« On était d’accord lui et moi »

« Mes sœurs sont avec lui. Je ne rentre pas. C’est dur, des gens peuvent ne pas comprendre mais on était d’accord lui et moi, dit-il. Il suivait mes résultats, était heureux que je vive de ma passion, que je me sois élevé par le hockey. » Ce sport lui a permis de faire des études, des voyages. Une fierté pour son père. « Et chaque été, quand je le quittais, nous savions que nous ne nous reverrions que l’année d’après… ou plus jamais. » Mario Richer, qui parle au quotidien de rigueur, de professionnalisme, le sait : « Mon père n’aurait pas voulu que je rentre ». Mais qu’il continue de tenir la barre.

Antoine Caux

  • Amiens / Gap

Le 22 décembre

  • Amiens / Chamonix

Le 30 décembre

  • Amiens / Angers

Le 5 janvier

Au Coliseum, à 20h15