Notre-Dame en sécurité
Le 11 avril, c’est à Amiens que la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak a fait le point sur le Plan sécurité des cathédrales.
03.05.2023
JDA 1045
Quasi quatre ans après l’incendie de Notre-Dame de Paris, Rima Abdul-Malak avait choisi la cathédrale d’Amiens pour dresser le bilan du Plan sécurité cathédrale lancé en octobre 2019. « Pour ces monuments emblématiques, nous devons être sur le qui-vive, a déclaré la ministre de la Culture. Des audits de sécurité ont été réalisés pour améliorer leur niveau. Le Plan entre dans une nouvelle étape plus exigeante en généralisant par exemple les caméras thermiques qui détectent les sources de chaleur inhabituelles. On imagine les pires scénarios pour anticiper et mieux se préparer. » À Amiens, la sécurité est assurée par des zones sous alarme différenciée – dont la salle du trésor (lire ci-contre) –, un système incendie par aspiration, des portes coupe-feu, de nouvelles colonnes sèches ainsi que des cloisons sèches qui compartimentent et évitent la propagation des flammes en attendant les pompiers.
Faciliter le travail des pompiers
« Nous avons aussi rouvert les gargouilles pour l’évacuation de l’eau qui viendrait d’abord couler sur les reins de voûte », a indiqué Richard Duplat, architecte en chef des monuments historiques. « Il est important de préserver cette cathédrale gothique la plus vaste et aboutie de France [...] et d’en préserver les richesses », a exposé Pierre Savreux, le vice-président d’Amiens Métropole délégué au patrimoine et à la culture. Pour cela, une échelle à crinoline, dont la trappe est dissimulée dans la couverture, a également été installée afin que les pompiers accèdent rapidement au chœur. Un cas unique en France.
Ingrid Lemaire
Trésor 2.0
Le trésor de la cathédrale peut se découvrir en ligne. Une première.
Les 97 pièces de la salle du trésor de la cathédrale d’Amiens, rouverte au public depuis 2016, sont depuis peu aussi consultables en ligne. La Direction régionale des affaires culturelles des Hauts-de-France (Drac) s’est associée au Centre des monuments nationaux (CMN), au département de la Somme et au diocèse d’Amiens pour mener à bien cette prouesse digitale. Frédéric Nowicki, conseiller numérique à la Drac souligne que ce « contenu avec des objets en 3D manipulables par l’internaute est une première pour le ministère de la Culture. Le lien sur une centaine de pièces référencées sur la base de données du fonds d’objets en 2D du CMN est par ailleurs novateur ».
Éclat, relief et détails
L’ensemble des objets sacrés du trésor ont été photographiés en haute définition. Et ses sept pièces majeures, dont le célèbre reliquaire du chef de saint Jean-Baptiste (ci-dessous), la châsse de saint Firmin et la couronne votive du Paraclet, ont fait l’objet d’un traitement particulier en 3D et en photogrammétrie : à l’aide de la souris, il devient possible de les observer sous toutes les coutures, d’en découvrir l’éclat, le relief et les détails. De nombreux éclairages historiques, des liens sur des documents et médias ainsi qu’un accès à une médiathèque sont aussi proposés.
Ingrid Lemaire
tresor-cathedrale-amiens.culture.gouv.fr