Pour consommer local, suivez le guide !
Carnet des producteurs et points de vente en circuit court, un guide a été créé par Amiens Métropole afin d’aider les habitants à s’approvisionner en produits locaux.
21.06.2023
JDA 1051
En partenariat avec la Chambre d’agriculture de la Somme, Amiens Métropole élabore depuis novembre dernier son Projet alimentaire territorial (PAT) qui ambitionne de développer les circuits locaux, de favoriser une alimentation de saison et de soutenir une production territoriale. Il se concrétise déjà par un Carnet des producteurs et des points de vente disponible sur amiens.fr/pat. Il liste les cueillettes, les distributeurs automatiques, les Amap (Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne), les points de vente numériques, les marchés, les magasins de producteurs (comme La Maison Courtier, photo ci-dessous), ainsi que les supermarchés impliqués dans cette dynamique vertueuse. « Le guide permet d’y voir plus clair. Il est important de recréer du lien entre les consommateurs et le monde agricole, indique Margaux Delétré, vice-présidente d’Amiens Métropole déléguée à l’intelligence des territoires et à l’innovation. Consommer local et de saison, c’est retrouver la qualité et l’authenticité des produits, soutenir notre économie de proximité, réduire la distance entre la fourche et la fourchette et agir contre le dérèglement climatique. »
60 % de surface agricole
Ce guide s’inspire de l’enquête menée du 4 avril au 8 mai auprès des habitants des 39 communes d’Amiens Métropole. Un territoire qui comprend 60 % de surface agricole et comptabilise 210 exploitations. « Nous avons neuf exploitations en agriculture biologique et huit autres en label rouge. Quatre ont une activité de transformation des produits à la ferme tandis que 48 sont engagées dans la diversification », détaille Margaux Delétré.
Prêts à changer leurs habitudes
Plus de 700 consommateurs ont répondu à cette enquête. Si les raisons économiques poussent vers les supermarchés, 75 % des participants plébiscitent le circuit court. Depuis mai 2021, La Cueillette d’Amiens (photo ci-dessus), située boulevard Ambroise-Paré, dans le quartier Sud-Ouest, est d’ailleurs un bon moyen de s’approvisionner en légumes, fruits et fleurs cultivés sur les neuf hectares. « Parce que l’alimentation ne doit pas être un critère de différenciation sociale », comme le rappelle l’élue, le Jardin solidaire de Saint-Maurice, géré par le CCAS d’Amiens, participe de son côté à la lutte contre la précarité alimentaire en distribuant plus d’une tonne de fruits et légumes par an. Autre enseignement, 94 % des participants à l’enquête se disent prêts à changer leurs habitudes. Un constat dont Amiens Métropole s’est également saisie avec un appel à candidatures pour la location de parcelles dans les hortillonnages représentant 7 070 m2 pour un loyer annuel symbolique de 350 € l’hectare. « Cette proposition s’inscrit dans le cadre de notre PAT, souligne Margaux Delétré. Les candidatures sont à l’étude depuis mi-juin. Les terres pourront être exploitées d’ici quelques mois. » Et c’est tout bon.
Ingrid Lemaire
En savoir plus sur le Projet alimentaire territorial : amiens.fr/pat
« Faire rayonner Amiens »
Trois questions à Stéphane Bruyer, chef de L’Ail des ours et ambassadeur du label Région européenne de la gastronomie.
Qu’est-ce qu’être ambassadeur ?
La région des Hauts-de-France est la première à obtenir ce label. Nous fédérons et suscitons l’engouement autour des richesses de notre territoire avec des rendez-vous, des sorties scolaires, des ateliers... Porter ce label est un travail de pédagogie. Nous ne représentons pas la grande gastronomie mais le patrimoine culinaire régional avec des plats emblématiques comme la ficelle picarde ou le potjevleesch. Mais notre richesse est plus ancienne et vaste avec par exemple la soupe des hortillons à Amiens.
Comment cela se concrétise-t-il ?
On crée un guide en collectant des témoignages de gens qui expriment ce qu’ils savourent. On entend poursuivre la dynamique au-delà de 2023 afin de tirer profit de cette visibilité et imaginer un événement annuel. C’est une charge énorme mais tout le monde dégage du temps pour faire rayonner Amiens. C’est important pour la gastronomie amiénoise, le commerce et le tourisme.
En quoi consiste le premier événement du 25 juin ?
Le Pique-nique populaire au parc Saint-Pierre et le Dîner extraordinaire sur L’Île aux fagots sont organisés par un collectif de chefs amiénois* qui ont comme moi envie de valoriser la gastronomie locale. Nous voulons un pique-nique accessible avec un sandwich végétarien. Le Dîner extraordinaire attend une centaine de personnes autour d’un apéritif convivial et d’une table française classique.
(*) Thomas Vrel et Sarah Canet (La Peña), Éric Boutté (L’Aubergade), Frédéric Barette (Les Orfèvres) et Corentin Gavois (Instinct).