Préparer l’avenir
Le nouveau Schéma métropolitain de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation épaule les étudiants et booste l’entrepreneuriat.
09.03.2022
JDA 1006
L’agglomération amiénoise affiche la deuxième plus forte densité étudiante de France après Nancy. « Le monde étudiant représente 16 % de notre population. Il fait partie de l’ADN de notre agglomération, pose Anne Pinon, la vice-présidente d’Amiens Métropole déléguée à l’enseignement supérieur et la recherche. L’enseignement supérieur est un vecteur de l’aménagement du territoire et de notre rayonnement. » C’est dans ce contexte qu’un nouveau Schéma métropolitain a été adopté début février. Cette feuille de route, qui s’applique jusqu‘en 2026, s’articule autour de trois axes et mobilise trois délégations d’Amiens Métropole – enseignement supérieur et recherche, développement économique et emploi, intelligence des territoires et innovation – ainsi qu’établissements, associations et entreprises.
Développer un écosystème
Le premier axe vise l’émergence d’un écosystème entre l’enseignement supérieur et le monde économique. « Il s’agit de favoriser l’insertion professionnelle des étudiants en proposant notamment deux stage dating par an auxquels de nombreuses entreprises participent », décrit Anne Pinon. L’objectif est également de sensibiliser à l’entrepreneuriat via le Challenge Amiens Campus, organisé par la collectivité depuis treize ans, ou le Pôle étudiant pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat (Pépite). « Mais aussi d’accompagner l’émergence de nouvelles formations en lien avec les besoins du territoire et la poursuite d’études longues grâce au financement de bourses doctorales ».
Qualité de vie des étudiants
Le deuxième axe s’attache, avec l’aide de l’Observatoire amiénois du logement étudiant et de l’Agence de développement et d’urbanisme du Grand Amiénois, à améliorer la qualité de vie des étudiants. « 80 % d’entre eux se déclarent satisfaits, se réjouit Alain Gest, le président d’Amiens Métropole. Nous prévoyons par exemple la rénovation des locaux de l’École supérieure de commerce et de louer au Crous une cellule commerciale de la citadelle pour augmenter l’offre de restauration. » La Métropole soutient également les projets liés au développement durable, à l’accessibilité, l’inclusion et la culture comme le festival des Robins des arts. Les salons étudiants ou la Journée d’accueil des étudiants, coorganisée avec le Crous, l’université de Picardie Jules-Verne, les partenaires institutionnels ou encore la FAEP facilitent aussi la découverte du tissu associatif, culturel et sportif.
Concrétisation des projets
Avec plus de 320 formations, et « quelques bonnes nouvelles, dont l’ouverture d’une formation en odontologie en 2023, l’enseignement supérieur contribue à la notoriété d’Amiens, assure Alain Gest. Nos pôles d’excellence autour de la santé, de l’énergie et du numérique permettent de concrétiser les projets issus de la recherche universitaire ». Amiens Métropole subventionne entre autres Précimétab, un futur centre de médecine de précision de dépistage des maladies rénales et métaboliques. Il s’inscrit dans un vaste projet de coopération entre les CHU de Lille et d’Amiens, Précidiab, visant à mettre au point de nouvelles solutions pour contrôler le diabète et améliorer la qualité de vie des patients. À Gare-la-Vallée, c’est un autre grand projet qui est attendu : la Plateforme des images et de la création envisage de regrouper l’école d’animation Waide Somme, le Frac, On a marché sur la bulle, et un campus des métiers avec le lycée de l’Acheuléen. Enfin, un autre campus autour de l’Ésiéé, qui a intégré le réseau UniLaSalle (lire ici l’article du JDA #958) se profile aussi... De quoi ouvrir des horizons.
Coline Bergeon
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32 000
C’est le nombre d’étudiants à Amiens Métropole, dont 4 000 venus de l’étranger (avant la pandémie).
RETENIR LES CHERCHEURS
En 2022, Amiens Métropole verse une allocation de recherche à neuf doctorants de l’UPJV dans les domaines de la santé (cancer, diabète...), de l’énergie (batteries) ou du numérique, pour un montant total de 90 000 €.
« LA VOIX DES ÉTUDIANTS »
Depuis 1996, la Fédération des associations étudiantes picardes (FAEP) contribue à l’intégration des étudiants, à la défense de leurs intérêts matériels et moraux. « Notre épicerie sociale l’Agoraé lutte contre la précarité et l’isolement des étudiants amiénois (dont plus de la moitié sont boursiers, ndlr) », éclaire Félix Bodoulé Sosso (photo), son président. Ici les produits donnés par la Banque alimentaire ou achetés grâce à des subventions sont vendus à 10 % du prix du marché à 300 étudiants sous conditions de ressources. La FAEP propose aussi des paniers de légumes et de fruits à petits prix. Une solidarité en partie financée par Amiens Métropole et le CCAS d’Amiens. Dans ce lieu de vie, les étudiants se retrouvent pour des ateliers culinaires ou de bien-être. La FAEP encourage également la citoyenneté, informe sur les droits et les aides, mène des actions de sensibilisation (vie sexuelle, alcool...). Et organise son Faep’stival, dont la prochaine édition se tiendra le 1er avril. « Nos élus siègent par ailleurs dans les conseils d’administration de l’UPJV et du Crous pour porter la voix des étudiants et améliorer leurs conditions de vie. »
© Laurent Rousselin / Amiens Métropole
« LE PIED À L’ÉTRIER »
En septembre dernier, Ophélie Morel, 23 ans, remportait le grand prix de la création (2 500 €) au Challenge Amiens Campus pour son projet d’application Psych-Autonomia, visant à améliorer le quotidien et l’autonomie des personnes souffrant de troubles neuro-dégénératifs, comme la maladie d’Alzheimer. Master de neuropsychologie en poche, elle est depuis janvier accompagnée par l’incubateur Amiens Cluster, au Quai de l’innovation à Saint-Leu. « Ce concours m’a permis de mettre le pied à l’étrier, sourit la jeune femme. Ici, j’ai pu refaire une étude de marché, affiner mon projet, tisser un réseau, trouver des développeurs. » Sa montre multiconnectée permettra aux malades de recevoir des rappels pour leur prise de médicaments, leurs rendez-vous ou encore des conseils pour les rassurer. Ophélie envisage la commercialisation de ce dispositif en 2023 après une phase de tests.
© Sébastien Coquille / Amiens Métropole
« Le monde étudiant représente 16 % de notre population. Il fait partie de l’ADN de notre agglomération »
Anne Pinon, vice-présidente d’Amiens Métropole déléguée à l’enseignement supérieur et la recherche
Capitale santé
Amiens Métropole finance des projets ambitieux liés à la recherche, comme l’institut Faire Faces et le Greco portés par des professeurs du CHU.
Créé en 2009, par les professeurs Devauchelle et Testelin qui ont réalisé la première greffe mondiale du visage en 2005, l’Institut Faire Faces investira dans quelques mois un bâtiment de 3 750 m2 à deux pas du CHU-Sud. Ce pôle d’expertise en chirurgie de la défiguration, centre de recherche et d’enseignement autour de la chirurgie maxillo-faciale unique en Europe a reçu 500 000 € de subventions d’Amiens Métropole.
© Laurent Rousselin / Amiens Métropole
Le Greco, Groupe de recherches et d’études en chirurgie robotisée, porté par l’UPJV et dirigé par Michel Lefranc, enseignant-chercheur et professeur en neuro-chirurgie (photo), tend à minimiser le caractère invasif des interventions chirurgicales. Lancé en 2019, ce groupe ambitionne de devenir le pôle international d’excellence en chirurgie robotisée. Amiens Métropole participe au financement des équipements (1 M€) de cette structure qui comptabilise déjà plusieurs premières mondiales (lire ici l’article du JDA #933). Les solutions technologiques développées par les chercheurs, amenées à être diffusées et développées au niveau international, sont testées au sein de SimuSanté le plus grand centre européen polyvalent de simulation en santé, avant d’être mises en application au CHU.
© Laurent Rousselin / Amiens Métropole