Quand le Safran charge son cosmos
Une constellation d’énergies converge vers Amiens nord. Du 18 au 22 mars, les Safra’Numériques explorent l’espace pour les 120 ans de la mort de Jules Verne.

12.03.2025
JDA 1110
Depuis 2016, l’étoile du Safran ne pâlit pas dans le ciel des festivals d’arts numériques. D’année en année, ses Safra’Numériques cultivent leur spécificité : une manifestation « gratuite et ouverte au plus grand monde, où l’on casse les codes muséaux, comme la définit Ikbal Ben Khalfallah, directeur du Safran. Ici, on peut toucher, on peut s’immerger, des médiateurs nous sensibilisent au sens des œuvres ». Et ça marche. L’événement accueille chaque année 11 000 personnes. Comme le salue Pierre Savreux, président d’Amiens Métropole : « Ce rendez-vous, devenu incontournable, met les arts numériques à la portée de tous ».
Les Safra’Numériques 2025, c’est… 16 installations ou expositions. 9 installations interactives. 7 spectacles. 4 films ou vidéos. |
Décrocher la Lune
Les Safra’Numériques s’axent depuis trois ans autour d’une thématique connectée à l’actualité du monde. Après l’intelligence artificielle en 2024, sa neuvième édition se place en orbite de l’exploration spatiale. « Un sujet important en cette époque de tensions internationales, expose Cécile Welker, directrice artistique du festival. Pour l’instant, l’espace n’appartient à personne. Mais il nous concerne tous, à l’image de la question des déchets spatiaux ou du point Nemo (cimetière astronautique dans le Pacifique sud nommé en référence au capitaine de Jules Verne, ndlr). » Cela ne va pas empêcher le Safran de s’approprier la Lune : une “mini” Lune d’une dizaine de mètres de diamètre sera exposée place Guynemer.
Clin d’œil vernien
Le festival va « transformer le Safran en univers à explorer, pour prendre le temps d’observer les choses, sans être dans la vitesse ni la conquête, plutôt dans la compréhension », poursuit Cécile Welker. Il ne s’agit pas uniquement de rêver, mais aussi de « regarder vers les étoiles pour mieux se connecter à ce qu’il y a sous nos pieds, en un voyage inverse de celui de Jules Verne, de la Lune à la Terre ». Un clin d’œil, cent vingt ans après sa mort, au « plus grand des visionnaires qui, s’il avait été vivant aujourd’hui, aurait sûrement investi les arts numériques », sourit Ikbal Ben Khalfallah. C’est donc une manifestation « à la fois rationnelle et poétique » qui attend le public du 18 au 22 mars au Safran et ailleurs, d’ateliers en spectacles en passant par des projections et des concerts. Avec des étoiles dans les yeux et au bout des doigts.
Jean-Christophe Fouquet
Safra’Numériques Du 18 au 22 mars au Safran (3, rue Georges-Guynemer) Entrée libre du mardi au jeudi de 9h à 12h et de 13h30 à 19h (22h le vendredi), et le samedi de 10h à 20h amiens.fr/lessafranumeriques |

L'Envol, installation de Meriem Krikab, diplômée de l'UPJV.
(*) Payant. |
(*) Payant. |
![]() Émilie Simon clôturera le festival. |