Synapse 3i reprend vie
Ce fut l’un des chocs des violences de juin : la destruction du local de Synapse 3i, à Val-d’Avre. L’association d’insertion entame une nouvelle vie à Saint-Ladre.
06.09.2023
JDA 1054
Sur la façade, on voit encore le “LC” de Lee Cooper, qui a quitté les lieux il y a une douzaine d’années. En ce 1er septembre, rue Le-Tintoret, à Saint-Ladre, c’est l’heure de la pause. Les rires fusent. Ceux des salariés de Synapse 3i, dont l’atelier de couture a repris du service le jour même, après deux mois d’arrêt. L’association a vu son local du quartier Victorine-Autier brûler le 29 juin pendant les violences urbaines. Les restes de l’ancienne école qui abritait ses ateliers d’insertion ont été mis en sécurité avant leur destruction – un coût d’environ 20 000 € pour la Ville, bailleur. « Tout le monde était en pleurs, c’était terrible », se souvient Jean-Pierre Motte, directeur de la structure.
Déménagement temporaire
Pour Patrice Chelmy (président de Synapse 3i), Jean-Pierre Motte et leurs équipes, l’été fut intense. Plusieurs solutions de relocalisation au sud-est ont été évoquées avec la Ville, sans succès : « C’est pourquoi nous nous installons temporairement (trois ans, voire plus, ndlr) au nord, expliquent les deux hommes. Mais nous voulons revenir dans notre quartier ». Synapse 3i compte une centaine de salariés en insertion et une trentaine de permanents à Amiens. Elle a également essaimé à Corbie, ce qui lui a permis de jongler pour sauvegarder l’emploi.
Élan solidaire
Chez Lee Cooper, Synapse 3i dispose désormais de 2 300 m2. Deux fois plus qu’avant. Depuis la signature du bail le 1er août, les employés s’y donnent à fond : cloisons, peintures, électricité... Ces travaux avoisinent les 300 000 €. « Tout est fait par nos équipes, souligne Patrice Chelmy. Cela prouve les compétences que l’on a. » Et les interlocuteurs jouent le jeu : « Nous sommes soutenus par les collectivités, les assureurs et même les entreprises qui, touchées par notre histoire, nous font des prix », remercie Jean-Pierre Motte. Une cagnotte a également vu le jour (cotizup.com/synapse3i) et un film a recueilli les témoignages émouvants des salariés. L’association espère remettre en route tous ses ateliers (couture et broderie, mais aussi tapisserie, menuiserie, recyclerie, etc.) avant la fin de l’année. Avec philosophie : « On ne va pas se laisser abattre ! ».
Jean-Christophe Fouquet