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Alors que l’implantation de Tiamat au pôle Jules-Verne est officialisée, Amiens Métropole poursuit sa quête de foncier disponible pour les emplois de demain.

Tiamat a trouvé sa place, mais les autres ? 1 © Laurent Rousselin / Amiens Métropole
Tiamat s'installera derrière Amazon, pôle Jules-Verne.

15.05.2024

JDA 1081

État, Région, Amiens Métropole, Chambre de commerce et d’industrie (CCI)... Il y avait du monde le 7 mai au Hub de l’énergie, rue Saint-Leu, pour la signature de la convention d’implantation de la gigafactory – site industriel de plus de 1 000 employés – de Tiamat à Boves, sur le territoire métropolitain. La startup spécialisée dans les batteries sodium-ion (à gros débit, pour des utilisations spécifiques) prévoit l’ouverture de son usine, installée sur 25 hectares de l’extension du pôle Jules-Verne de la CCI (derrière Amazon), d’ici « fin 2025 - début 2026 », avance son P.-D.G. Hervé Beuffe. L’entreprise a germé au Hub, lui-même émanation de l’université de Picardie Jules-Verne et du CNRS, en 2017. Elle compte 25 personnes aujourd’hui. Et à terme, d’ici 2030 ? « Entre 1 500 et 2 000. »

Tiamat a trouvé sa place, mais les autres ? 2 © Laurent Rousselin / Amiens Métropole

La signature de la convention d'implantation de Tiamat a eu lieu le 7 mai.

 

Mobilisation locale

En restant à Amiens Métropole, Tiamat a « fait un choix de cœur, grâce à la mobilisation des acteurs locaux », salue Hervé Beuffe. Ces derniers ont notamment mis la main à la poche (1,3 million d’euros d’Amiens Métropole, 8 millions d'euros des Hauts-de-France) et mobilisé de nouveaux espaces au pôle Jules-Verne. L’extension de ce dernier sur 56 hectares « doit être formalisée en septembre », annonce Fany Ruin, la présidente de la CCI. Elle pourrait aussi accueillir un nouvel agrandissement d’Igol, le fabricant de lubrifiants, autre « fleuron de notre territoire » selon Alain Gest, le président d’Amiens Métropole.

 

Chômage sous les 9 %

Dans le contexte de la loi Zan (Zéro artificialisation nette, lire ci-contre) les hectares nécessaires à Tiamat vont être pris sur la réserve foncière régionale, s’est engagé le président de Région Xavier Bertrand, qui connecte ce projet à la “vallée de la batterie” à Douvrin, Douai et Dunkerque. Ce qui n’entamera donc pas le faible quota d’hectares alloué par le Zan à Amiens Métropole. Un soulagement pour la collectivité, toujours en quête de foncier pour l'habitat (800 logements doivent être construits par an pour maintenir sa population) et l’emploi. « Nous sommes descendus sous les 9 % de taux de chômage, souligne Marc Foucault, vice-président délégué au développement économique. Le contexte est très positif, avec Tiamat, Unither, la Manufacture abbevilloise (lire ici l’article du JDA #1078, ndlr), Igol, Valeo... » Autre bonne nouvelle, on a appris ce 13 mai que Procter & Gamble s'engageait à investir 65 millions d’euros dans ses sites d’Amiens et de Blois. Mais les 31 hectares de foncier alloués par le Zan à Amiens Métropole (dont un seul pour la Ville d’Amiens !) interpellent : « Nous consommons environ 15 hectares par an pour notre développement économique, donc la limite sera vite atteinte », pointe Marc Foucault.

 

La chasse aux friches

Car si la collectivité se veut exemplaire, les réserves mobilisables s’amenuisent. Voilà pourquoi elle se penche particulièrement sur les friches, qui peuvent constituer une solution pour certains types d'entreprises. Certaines sont déjà en reconversion : Cosserat, bien sûr; Benoît, rue Saint-Leu (logements); Chrétien, rue du Château-Milan (logements et activité économique); Goodyear (logistique); le tri postal, rue Dejean (future plateforme des images et de la création, lire ici l’article du JDA #1076)... Lors de son dernier comité de pilotage sur le sujet, Amiens Métropole a fait état des avancées dans quatre autres friches stratégiques : Whirlpool (16 hectares, avec un projet de filière bois en vue), Foulon (en face de Whirlpool), la Step (ex-station d’épuration de Montières, où est attendu un gros projet lié à l'économie) et le CHU Nord – tout un quartier autour du site de la future BnF. Mais globalement, les coûts de dépollution, les faibles superficies et l’enclavement dans le tissu urbain freinent les volontés d’industrie verte d’Amiens Métropole. D'où le projet d'un espace de développement économique dédié à la transition écologique à Boréalia (61 hectares à l’ouest d’Amiens). « Des friches, il y en a, résume Alain Gest. Mais de réellement exploitables ? Pas tant que ça... » La collectivité poursuit ses investigations. En ligne de mire : 20 hectares répartis sur treize sites.

Jean-Christophe Fouquet

 

Vers le Zéro artificialisation nette

Les élus d’Amiens Métropole ont adopté en conseil extraordinaire le 24 avril un vœu sollicitant un assouplissement des objectifs intermédiaires du Zan, le Zéro artificialisation nette d’ici 2050, qui n’alloue à la collectivité que 31 hectares jusqu’en 2031. Des considérations pragmatiques : « Remettre en cause la méthodologie de la loi ne signifie pas s'opposer à la transition écologique », précise ainsi Alain Gest. D’autant qu’« Amiens se montre particulièrement attractif pour les entreprises innovantes, et parmi elles, celles qui concourent à la transition écologique », renchérit Brigitte Fouré, le maire d’Amiens.