Tiamat : nouvelle étape pour la future gigafactory
La concertation publique préalable à la construction de l’usine de batteries sodium-ion de Tiamat, Zac Jules-Verne, est lancée. Elle amorce le développement de la startup amiénoise.
23.04.2025
Depuis 2023, Leroy Merlin commercialise une visseuse fonctionnant avec des batteries sodium-ion conçues par Tiamat. Cette startup amiénoise créée en 2017 produit ces cellules de batterie reposant sur une technologie innovante développée au Hub de l’énergie, à Saint-Leu. Elle est le fruit de dix ans de recherches menées par le CNRS, le Commissariat à l’énergie atomique et l’université de Picardie. Une première mondiale qui offre une capacité de recharge en moins de dix minutes, soit dix fois plus rapide que ses concurrentes. Autres avantages : des matériaux issus de ressources abondantes, une sécurité renforcée, de meilleures performances face au froid, et jusqu’à 10 000 cycles de recharge. Outre les outillages électriques, ces batteries peuvent servir à la recharge de véhicules ou encore à l’alimentation de data centers.
À côté d’Amazon
Après l’entrée début 2024 de Stellantis (groupe Fiat, Peugeot, Citroën...) à son capital, Tiamat passe à l’étape supérieure. La pose de la première pierre d’ici la fin de l’année d’une gigafactory dans la Zac Jules-Verne, à Boves, à côté d’Amazon, est dans les starting-blocks. Ce sera la première en France à produire de telles batteries sodium-ion. Objectifs : en fabriquer jusqu'à 500 000 par jour et créer 2 000 emplois d’ici 2031. RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français, réalisera une liaison souterraine de 90 000 volts d’environ 5 kilomètres et adaptera le réseau électrique à proximité afin de garantir l’alimentation du site. « Nous avons déjà des commandes justifiant notre installation afin de les honorer pour 2027 », a indiqué le P.-D.G. de Tiamat Hervé Beuffe le 9 avril, à l’hôtel de ville d’Amiens, à l’occasion d’une conférence de presse annonçant le lancement de la concertation publique préalable qui se déroulera du 28 avril au 22 juin.
Veiller au respect du droit
Cette concertation se fera sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP). Cette autorité neutre et indépendante veille au respect du droit et à la participation des citoyens dans l’élaboration des projets ayant un impact environnemental. La concertation présentera le projet aux habitants, répondra aux questions et enrichira les réflexions via un site Internet et lors de rendez-vous publics (voir le calendrier ci-dessus). « L’adhésion du public est importante. Autant que de collecter le sentiment de ceux qui pourraient être impactés, a développé Hervé Beuffe. Le but est de prendre en compte les craintes et les réalités. L’impact de notre projet sur la décarbonation aura probablement un effet positif. »
Comprendre les espoirs et les inquiétudes
« On entre en concertation car il s’agit d’un projet qui touchera et modifiera un territoire, a souligné Anne-Marie Royal, garante auprès de la CNDP de la concertation publique. Tiamat a choisi d’informer et de solliciter des garants. Pour cette jeune entreprise, c’est un effort important. » Le rôle de la CNDP est de permettre ces échanges avec la population afin de « comprendre en quoi le projet peut susciter des espoirs ou des inquiétudes ». Le fruit des rencontres sera ensuite restitué à Tiamat.
Ingrid Lemaire
| Du 28 avril au 22 juin, donnez votre avis sur concertation.tiamat-energy.com |
- L’USINE EN CHIFFRES -• 500 millions d’euros d’investissement. • 30 hectares de surface d’implantation. • 2 000 emplois créés d’ici 2031. |
| « Tiamat est une histoire amiénoise et un exemple de réussite. Nous mettrons tous les moyens à disposition afin que la concertation se déroule dans les meilleures conditions. » Hubert de Jenlis, maire d’Amiens « La batterie sodium-ion pèsera sur l’autonomie stratégique et la réduction des gaz à effet de serre. Tiamat offre l’opportunité de travailler pour une industrie d’avenir. » Emmanuel Moulard, secrétaire général de la préfecture de la Somme « Je me réjouis de cette implantation à Boves. La volonté d’associer la population au projet est un gage de qualité. » Maryse Vandepitte, maire de Boves |