Trois visages d’Isabella Rossellini
11.12.2024
JDA 1101
Dans un français impeccable, légèrement chantant, Isabella Rossellini part d’une évidence – l’homme est un animal – et d’une question – les animaux sourient-ils ? – pour une heure et demie de seule en scène, en plongée dans le règne animalier. Un monde que l’actrice multilingue, fille de deux géants du cinéma – la superstar hollywoodienne Ingrid Bergman et le réalisateur italien Roberto Rossellini – a disséqué au point d’obtenir en 2019 un diplôme en éthologie, l’étude du comportement des animaux. À 67 ans !
Bête de scène
Le Sourire de Darwin, qui fait escale à la Comédie de Picardie du 17 au 19 décembre, a été monté en 2022 au Théâtre national de Nice. Une nouvelle étape de l’évolution d’Isabella Rossellini entamée en 2008 avec sa série de courts-métrages sur la sexualité animale, Green Porno. « Sa volonté est de réconcilier deux mondes apparemment opposés: les chercheurs et les artistes, expose la metteuse en scène du Sourire de Darwin, Muriel Mayette-Holtz. Isabella est tout, elle fait tout. Les personnages, les films, la scène, le décor, les sons… » Et sans se départir de son sourire.
Une toile Blue Velvet
Avant sa représentation du 19 décembre, Isabella Rossellini fera un saut au Ciné St-Leu, à 18h, pour rencontrer les cinéphiles. Suivra la projection de Blue Velvet de David Lynch (1986), son rôle le plus mythique. Hasard du calendrier: la mystérieuse chanteuse du dédale lynchien est aussi à l’affiche de Conclave, sorti au Pathé le 4 décembre. Elle y endosse les habits d’une religieuse au cœur d’une intrigue de succession du pape. Une métamorphose de plus.
Jean-Christophe Fouquet
|