« Un marché énorme »
La startup G-Lyte ouvrira une usine de production de cellules photovoltaïques d’intérieur à Amiens d’ici 2026. Entretien avec leur concepteur Frédéric Sauvage, directeur de recherche au CNRS au hub de l’énergie à Saint-Leu.

19.03.2025
JDA 1111
JDA : En quoi In-Dye, votre cellule photovoltaïque, est-elle révolutionnaire ?
Frédéric Sauvage : Le solaire est la seule source d’énergie qui répond à nos besoins. Nos cellules photovoltaïques d’intérieur développées depuis 2010 reproduisent le principe de la photosynthèse à partir de pigments qui absorbent la lumière afin de la restituer en énergie. Nous pouvons convertir un tiers de l’énergie lumineuse artificielle d’une pièce.

Quels en sont les avantages ?
72 millions de piles usagées sont jetées par jour dans le monde. Seule la moitié est recyclée. Notre technologie offre une durée de vie d’au moins quinze ans. Avec une vingtaine d’objets connectés dans les 25 millions de foyers français, notre impact est considérable pour s’affranchir des prises USB-C, pour les télécommandes, les montres intelligentes, les écrans…
G-Lyte était au Consumer Electronics Show, à Las Vegas, en janvier…
In-Dye a intéressé des investisseurs. Nous avons discuté avec des sociétés internationales. G-Lyte est déjà partenaire de clients asiatiques. Le marché est énorme et des concurrents développent d’autres solutions. Mais il y a de la place pour tous les acteurs de la green tech.
Où en est votre projet d’usine à Amiens ?
L’UPJV, le CNRS, la Région Hauts-de-France et Amiens Métropole soutiennent le projet qui permettra de produire 25 millions d’unités. Le terrain est acquis et le permis de construire déposé. La levée de fonds lancée en 2024 pour l'industrialisation arrive à échéance. On attire des capitaux français. C’est un signal fort.
C’est aussi un enjeu pour l’emploi…
Produire 150 millions d’unités en 2028 sera la prochaine étape. On embaucherait 150 salariés d’ici fin 2027. En intelligence artificielle, en logistique, en automatisation, en marketing…
Propos recueillis
par Ingrid Lemaire