Une passerelle pour l’ANZAC Day
Cadeau de vétérans australiens à la Ville d’Amiens, la passerelle du Jardin des plantes est arrivée en un éclair le 17 avril. Son inauguration avait lieu ce 24 avril, veille de l’ANZAC Day.
24.04.2024
JDA 1080
Deux jours d’installation étaient programmés « pour voir large, en cas d’imprévu », glisse Vincent Doval, responsable des ouvrages d’art à Amiens Métropole. Une marge de manœuvre bien inspirée : ce pont en kit qui se construit en quelques heures « comme des Lego », selon la formule de Callum Skeat, manager chez le fournisseur britannique de l’ouvrage (Acrow), devait arriver le 16 avril au matin à Amiens. Mais les douanes n’ont libéré ces dix tonnes d’acier galvanisé qu’en milieu d'après-midi. Le montage par les spécialistes du 3e régiment du génie, venus de Charleville-Mézières, a donc débuté le lendemain à 7h. Quatre heures plus tard, la passerelle était construite. Et à 13h, elle était fixée. Comme sur un théâtre de guerre, la guerre en moins : l’urgence venait du vent qui menaçait de se lever. Au-delà des 40 km/h, le grutage du pont de quinze mètres de long n’aurait plus été possible.
Hommage aux sappers australiens
Cette passerelle célébrant l’amitié franco-australienne a été offerte à Amiens par les vétérans de la 1 Field Squadron RAE Association. Après avoir eu l’idée en tête « depuis 2013 », le lieutenant-colonel George Hulse, 81 ans, avait pris le 17 avril les plans en main. « C’est un moment très émouvant pour moi », avouait cet ancien militaire du génie (un sapper) qui court encore des triathlons Ironman (!). Un moment retardé, aussi : l’arrivée de cette passerelle dite “Bailey”, modernisation d’un modèle de 1941, était prévue en 2020, année de Covid. La voilà installée. Elle salue l’action des sappers australiens, en particulier à Cerisy le 8 août 1918. Son inauguration par une armée d’officiels avait lieu ce 24 avril, la veille de l’ANZAC Day, journée d’hommage aux Australiens et Néo-Zélandais engagés dans la Grande Guerre, dont la reprise de Villers-Bretonneux. Forcément, George Hulse en était, avant son départ pour les terres australes trois jours plus tard. Une mission accomplie.
Jean-Christophe Fouquet
Le montage en infos, photos et vidéo : amiens.fr/eJDA