300.000 € contre la pauvreté : le grand bluff de Brigitte Fouré
23.09.2024
Le maire a dévoilé en conseil les premières actions de son plan de lutte contre la pauvreté à Amiens. Si l'intention est louable, force est de constater que ce plan soulève plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Tout d'abord, interrogeons-nous sur la légitimité pour une municipalité de s'emparer d'un sujet qui relève légalement des compétences de l'État et des Département. N'y a-t-il pas un risque de confusion des rôles et de dispersion des moyens ? Ensuite, le budget alloué - 300.000€ pour 2025 - semble bien modeste face à l'ampleur du défi. Avec 36 000 Amiénois vivant sous le seuil de pauvreté ou juste au-dessus, cela représente à peine 8 € par personne concernée. Une goutte d'eau dans l'océan de la précarité. Certaines mesures, comme les frigos partagés, sont certes sympathiques mais restent anecdotiques. D'autres, comme le micro-crédit municipal, soulèvent des questions quant à la légitimité d'une commune à se substituer aux institutions financières. Plus questionnant encore, ce plan semble ignorer les véritables leviers dont dispose une municipalité pour améliorer durablement la situation de ses administrés : le développement économique local en partenariat avec Amiens Métropole, la création d'emplois, l'amélioration de l'habitat, ou encore la réduction des charges énergétiques. Ce sont là que les efforts doivent être faits. Ce plan nous interroge donc. Quelques-uns nous disent qu'il ne s'agit que d'une manœuvre électoraliste pour faire bien, pour donner le sentiment que tout est fait, même quand ce n'est pas sa compétence légale, pour s'attirer les sympathies des électeurs les plus modestes. Nous ne saurions croire un seul instant à une telle manigance.
Julia Bellina, Carole Chauveau et Renaud Deschamps