Amiens, capitale des jeunes précaires ?
20.07.2020
Une aide de 200€ par mois pour les jeunes a été lancée par le gouvernement pour répondre à la détresse financière de beaucoup suite au confinement. Or, lorsque l’on regarde de plus près, on s’aperçoit que cette aide est très restreinte : il faut être étudiant·e ou bénéficier de l’APL ou du RSA.
Quid des jeunes de moins de 25 ans ne suivant pas d’études ? Être jeune et travailler rime souvent avec petits boulots comme le babysitting, des petits extras dans les bars et restaurants, des services de livraison à domicile, etc. Être jeune, c’est aussi la période où l’on construit notre avenir : certain·e·s cumulent les heures pour obtenir leur statut d’intermittent·e·s ou d'intérimaires, d’autres se lancent dans l’artisanat, font les saisons ou travaillent en accueil de loisirs. Beaucoup de jeunes se retrouvent donc actuellement sans ressources et la crise sanitaire a affaibli beaucoup de projets d’avenir.
En France, 1 jeune sur 5 vit sous le seuil de pauvreté, les jeunes sont les premier·e·s touché·e·s par le chômage et l’on sait qu’Amiens n’est pas une exception. Que veut dire alors aujourd’hui capitale de la jeunesse ?
On peut saluer le dispositif « Un été à Amiens » pour les plus jeunes au parc Saint-Pierre et l’ouverture pendant le confinement de l’épicerie solidaire pour les étudiant·e·s en difficulté, mais une partie de la jeunesse, celle qui ne sort pas dans les bars et restaurants faute de moyens, celle qui ne fréquente pas les grandes écoles, celle qui se bat tous les jours pour manger et se loger (de façon souvent très précaire), cette jeunesse doit être écoutée et aidée.
Le rapport annuel du budget de la ville affiche des comptes excédentaires et la majorité se félicite d’une si bonne gestion : pourquoi ne pas en profiter pour aider les plus fragiles ? Les jeunes sont l’avenir d’une ville, ils ne doivent pas être la « génération sacrifiée » du coronavirus.
Hélène DELATTRE et Zoé DESBUREAUX
h.delattre@amiens-metropole.com ; z.desbureaux@amiens-metropole.com