L’urgence climatique doit-elle attendre 2050 ?

« Ne confondons pas vitesse et précipitation », voici comment Bruno Bienaimé – maire adjoint à la transition écologique – justifie l’inaction d’Amiens en matière climatique. Lors du dernierconseil municipal, nous avons interrogé Madame Fouré sur les raisons pour lesquelles la ville d’Amiens n’avait pas pris la peine d’être candidate au dispositif « contrat de ville climatique ». Alors que la municipalité a pour habitude de se précipiter sur le moindre label ou classement, le dispositif « Villes neutres pour le climat et intelligentes » pour aboutir à une neutralité carbone en 2030 n’a pas retenu son attention. 

L’Union Européenne financera non seulement le travail des villes françaises retenues (7) mais aussi celui des candidates non retenues (14) pour favoriser l’ambition du zéro carbone en zone urbaine. 

Pour M. Bienaimé, ne pas candidater est une preuve qu’ils seraient « des gens responsables et sérieux ». Il serait inutile de tenir des objectifs pour 2030 qui rendraient « un mauvais service à […] notre territoire » en prétendant « faire en 8 ans ce qui en mérite 20 ou 30 ». Attendre 2050, est-ce là tout ce que propose la majorité municipale ? Madame la maire et son équipe ne font de l’écologie que lorsque celle-ci est rentable.

D’autres villes ont pris acte de l’ampleur du travail pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Les élu.e.s de la majorité quant à elleux, se gaussent d’avoir fait d’Amiens « l’une des villes française les plus dynamiques et les plus responsables en termes de transition écologique ». 

N’en déplaise donc à M. Bienaimé, face au changement climatique, nous continuerons à crier « Urgence ! Urgence !» tout en proposant solutions et alternatives, plutôt que de l’imiter en regardant ailleurs.