La colère, bien que légitime, est souvent mauvaise conseillère

Le pays tout entier est en état de choc. La mort du jeune Nahel abattu par un policier suscite de l’incompréhension et de la colère chez tou.te.s les citoyen.ne.s attaché.e.s à l’État de droit et au respect des droits humains.

C’est une mort injuste, une de plus. Nous soulevions récemment en conseil municipal la nécessité de changer les pratiques policières et la défiance qu’elles renforcent. Pour cela, des décisions politiques nationales doivent intervenir afin de mettre fin aux agissements racistes et aux conséquences de l’austérité qui ont causé beaucoup de blessures dans notre société, au sens propre comme au sens figuré. Ces blessures appellent justice pour retrouver la paix.

Feindre l’incompréhension lorsque l’on connaît la situation et l’état de tension de la société et de notre territoire ne nous apparaît pas à la hauteur des enjeux, voire dangereux.

Nous prenons acte des nombreuses dégradations qui ont eu lieu les nuits dernières et de leur ampleur avec gravité.

La colère bien que légitime est souvent mauvaise conseillère. De nombreux bâtiments dégradés sont ceux où des actions sont menées pour créer du commun et se donner un autre horizon que celui de la violence. Les habitant.e.s des quartiers populaires, déjà fortement confronté.e.s aux difficultés sociales, payent encore une fois un lourd tribut.

Nous apportons tout notre soutien à l’ensemble des agents des services publics, des associations, à celles et ceux qui œuvrent dans tous les quartiers de notre ville et qui sont à l’œuvre pour garantir la continuité de leurs actions.

L’apaisement, c’est comme la confiance, ça ne se décrète pas, ça se construit, par la justice d’abord.

Pour les jours et les semaines à venir, nous rappelons notre disponibilité pour travailler aux solutions afin de garantir l’accès aux services publics pour les habitant.e.s des quartiers touchés suite aux destructions des nuits dernières.