Petit bout de la lorgnette et inaction politique

Avant l’été, on nous disait qu’Amiens n’était pas concernée par les épisodes de sécheresse ni les restrictions d’eau. Nous avons la chance d’avoir une nappe phréatique dont le remplissage est satisfaisant, nous disait-on. Il n’y avait donc pas lieu de s’inquiéter, ni même d’anticiper et trouver des solutions pour préserver la ressource en eau.

Interrogé sur l’accélération du dérèglement climatique, la nécessité d’être plus ambitieux en matière de rénovation énergétique, de préserver les terres agricoles plutôt que de les bétonner, Alain Gest nous avait rétorqué que ce qu’il se passe à Amiens Métropole n’a pas d’incidence sur le réchauffement climatique mondial. On croirait vivre dans une bulle !

Cette fois, c’est au sujet de la pollution atmosphérique que la majorité s’auto-félicite et se satisfait d’une qualité de l’air moyenne à dégradée (en 2022, l’air était jugé « bon » seulement 3 à 6 jours dans l’année)… parce qu’elle est meilleure que dans la plupart des agglomérations françaises. Tout va donc pour le mieux ! La majorité préfère s’exonérer de prendre des mesures pour améliorer la qualité de l’air. Alain Gest allant même jusqu’à dire que ce n’est pas utile, puisque d’ici 2035 les véhicules électriques seront généralisés. Les enfants des années 2020 peuvent donc bien attendre pour respirer un air sain ! Pire encore, le Président de la Métropole remet en doute les données scientifiques. Selon lui, un médecin ne peut pas dire si son patient est mort à cause de la pollution atmosphérique. Certes. Les études épidémiologiques réalisées dans les grandes agglomérations, sur des dizaines d’années, qui aboutissent à des résultats similaires et suggèrent un lien entre mortalité accrue, maladies respiratoires et pollution de l’air, ça lui passe au-dessus. Notre Président préfère regarder par le petit bout de sa lorgnette, plutôt que de se retrousser les manches et agir.