Un nouveau PLU pour Amiens

Ces dernières semaines, la majorité sort son atout charme : un nouveau Plan local de l’urbanisme (PLU). À plusieurs égards, il représente un progrès par rapport à la ligne de conduite qui prévalait jusqu’ici. Il s’agit notamment de mettre un frein à la "tendance extensive, avec une faible optimisation de l’espace" mise en lumière par le diagnostic associé à ce PLU en augmentant le volume des surfaces interdites à la construction, qu’elles soient agricoles, naturelles ou des cœurs d'îlots verts.

Pour autant, ce PLU n’est pas sans angles morts. "La capacité d’accueil des écoles appelle une vigilance particulière vis-à-vis de l’augmentation de la population liée aux nouvelles opérations d’aménagement en cours et à venir. Or aucune école n’est inscrite dans le programme de la ZAC Renancourt" remarque-t-on en annexe. Ce PLU passe sous silence cette problématique en ne prévoyant pas d’aménagements scolaires au regard des nouvelles populations d’un quartier.

La sanctuarisation d’un linéaire commercial en centre-ville est à saluer, mais on peut regretter que la mairie ne souhaite pas, au nom de la sacro-sainte liberté d’entreprendre, au moins mettre en place des encouragements à l’installation dans les quartiers, en proximité des habitants, par des dispositifs similaires permettant d’affecter certaines parcelles à une telle activité. Rien non plus dans la lutte contre les logements vacants n’est inclus dans ce PLU.

En bref, à la lecture de ce PLU, nous avons l’impression que la majorité a décidé de dire stop à certaines dérives (qu’elle avait encouragées jusqu’ici), mais se refuse toujours à agir positivement. Il aurait pourtant été possible, par exemple, de faire comme à Paris, un "pastillage" permettant de cibler des bâtis qui, lors de prochains travaux importants, doivent respecter des prescriptions de la Mairie (part de logements sociaux, commerces, etc.).

Hélène Delattre et Zoé Desbureaux

h.delattre@amiens-metropole.com – z.desbureaux@amiens-metropole.com

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