À Amiens, le réalisateur Stéphane Cazes a rencontré des élèves du collège Rosa-Parks
Le CSC d’Étouvie accueillait le 13 octobre le réalisateur Stéphane Cazes autour de son film Les Têtes givrées, avec Clovis Cornillac, qui mixe Segpa et écologie.
17.10.2023
Ils étaient 30. Une classe de cinquième et une de sixième, du collège Rosa-Parks. 30 à avoir applaudi à la fin de la projection des Têtes givrées le 13 octobre au CSC d’Étouvie. Ces jeunes élèves en Segpa (Section d’enseignement général et professionnel adapté) venaient de découvrir sur la toile du CSC ce film de Stéphane Cazes sorti en début d’année, film où Clovis Cornillac, en prof de Segpa, travaille avec ses élèves à empêcher la fonte d’un glacier.
Ils ne l’avaient pas encore aperçu, mais le réalisateur lui-même venait juste d’entrer dans la salle au moment des applaudissements. Ce fut le début d’un échange d’une heure et demie entre le cinéaste, jeune quadragénaire, et ces adolescents si proches de ceux avec lesquels il a réalisé sa comédie militante. Et proches de lui-même, aussi : « J’avais des difficultés à l’école. Je ne suis pas allé en Segpa, mais j’aurais pu ».
L’assemblée avait travaillé ses questions. Et le réalisateur connaissait son sujet, entre cours de cinéma et sensibilisation au climat, notamment au cycle de l’eau étudié en amont par les enfants : « Les glaciers sont la mémoire du climat. Et la majorité des gens ne savent pas que l’on a de tels paysages chez nous. Ni qu’ils sont en train de disparaître… ».
Également sollicité sur d’autres sujets qui touchent les élèves, par exemple le harcèlement scolaire, Stéphane Cazes a prodigué ses conseils : « Il est important d’oser parler, de faire en sorte que le groupe nous tire vers le haut » ; « Le rapport à l’échec est terrible, il faut se lancer, chaque projet nous fait grandir. Si on tente quelque chose, cela peut être dur, on ne va peut-être pas y arriver, mais on va avancer » ; « À la fin du film, chaque élève s’exprime, c’est un cercle vertueux ».
« Plusieurs scènes les ont touchés, analyse a posteriori Marion Seznec, enseignante des quatrièmes. Ils se sont retrouvés dans certains personnages, ils ont pu parler de leurs propres traits de personnalité, de leurs propres problèmes, qu’ils masquent souvent en temps normal. » D’autres actions sont régulièrement menées avec les élèves pour « les sortir de leur cadre et leur donner envie ». Dont, récemment, une collecte suivie d’une vente caritative à la clinique Pauchet.
Jean-Christophe Fouquet
