Amiens aura bientôt sa nouvelle salle de concert de 500 places

AVEC STUDIO D’ENREGISTREMENT

La situation n’avait donc pas pu évoluer depuis les fouilles menées en 2020. Mais ça y est : la construction de la nouvelle salle est lancée. Le chantier est en préparation. Et les premiers coups de pioches sont prévus en juillet, sans interruption de circulation automobile. D’environ 1 000 m² de surface au sol, sur une emprise de 1 400 m², l’équipement sera scindé en deux : la salle en elle-même, le bar et des locaux techniques et administratifs d’un côté (au sud), et un studio d’enregistrement de l’autre (au nord).

EXTÉRIEURS CLOS LES SOIRS DE CONCERTS

Entre les deux : un “passage urbain”. C’est-à-dire une sorte de mini-rue piétonne qui pourra être fermée par des grilles les soirs de concert, afin de permettre au public de prendre l’air sans avoir à repasser par la billetterie / sécurité. Mais aussi de bien le séparer des badauds. Car le quartier Saint-Leu est un lieu de vie. Avec, en soirée, des bars ouverts et beaucoup de piétons. À noter : le projet ne prévoit pas de parking, tablant sur les équipements souterrains à proximité et sur la venue de nombreux spectateurs à pied ou à vélo.

RESPECTER LE QUARTIER

Architecturalement, la salle ne dépassera pas les maisons avoisinantes les plus hautes. Elle évoquera à la fois la faculté qui la côtoie, le patrimoine industriel et celui de la reconstruction. Tout en dialoguant avec les ruines de l’Hôtel-Dieu, l’ancien hôpital, juste en face. Bref, il s’agit d’un « projet totem qui respecte le quartier », comme le résume Pierre Savreux. Y compris dans le volume sonore : il promet de ne pas dépasser les 35 dB entendus à l’extérieur les soirs de concert (102 dB à l’intérieur).

SCÈNE DE DOUZE MÈTRES

Quant à la scène, elle fera douze mètres de large. Soit plus du double de la scène de La Lune des pirates. Et si cette dernière compte quelques gradins, ce ne sera pas le cas de la nouvelle salle, directement en configuration “fosse” après une légère descente de pente. Cela afin que le public puisse bien appréhender les lieux en y pénétrant, sur le modèle de nombreuses salles du même type.

CAPTER DE NOUVEAUX ARTISTES

Le nouvel équipement « nous amènera certains artistes qui actuellement ne se produisent pas à Amiens », souligne Antoine Grillon, directeur de La Lune des pirates, selon qui cette salle permettra aussi « de développer la filière, de multiplier les résidences, de conserver les talents ».

DEUX SALLES, 90 CONCERTS

Précision d’importance : cette nouvelle salle d’un coût de 6,2 millions d’euros hors taxes (dont 1,2 million d’Amiens Métropole) ne va pas remplacer l’ancienne, qui devrait d’ailleurs être rénovée dans les années qui suivront. Les deux cohabiteront, avec une répartition des artistes en fonction des besoins de ces derniers. De quoi envisager environ 90 concerts par an pour répondre aux besoins d’une ville et d’un quartier largement étudiants.

Jean-Christophe Fouquet