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Depuis plus de vingt ans, le chœur amiénois Crescendo Dièse vibre et grandit sous la direction du chef russe Andrei Chevtchouk. Le 22 juin, ses choristes rendront hommage à Gabriel Fauré

Andrei Chevtchouk 1 © Noémie Laval
Andrei Chevtchouk, chef du Choeur Crescendo Dièse.

18.06.2024

Le Chœur Crescendo Dièse s’apprête à donner son dernier concert de la saison. Le 22 juin, dans l’écrin de l’église Saint-Martin, ses choristes célèbreront Gabriel Fauré à l’occasion du centenaire de la mort de ce grand mélodiste français (lire encadré). Ils seront accompagnés par le baryton René Laryea et la soprano Song Jiacheng, tous deux solistes du Théâtre royal de la Monnaie, l’opéra de Bruxelles. Pour les diriger et les accompagner, au piano, le charismatique Andrei Chevtchouk.

À la tête du Chœur depuis 2002

Ce chef d’orchestre et de chœur, né à Saint-Pétersbourg en 1970, a permis à la formation amiénoise de tisser sa toile dans le paysage musical local depuis sa création en 2002. « Je dirigeais à l’époque l’Orchestre universitaire de Picardie, raconte l’enthousiaste maestro. Après un gala ayant rassemblé plus de 150 choristes à Mégacité, certains ont souhaité poursuivre l’aventure en créant le chœur. » Depuis, chaque mercredi soir, pendant trois heures, dans la salle municipale de Saint-Fuscien, il forme et encadre avec ferveur ces chanteurs amateurs. « On a de la chance, assure Julia Emchanova, sa présidente. C’est très rare qu’un chef accompagne au piano. Chaque répétition est comme un mini-concert. »

Andrei Chevtchouk 2 © Noémie Laval
Andrei Chevtchouk, également musicien et compositeur, accompagne le Choeur Crescendo Dièse au piano.
Choeur Crescendo Dièse 1 © DR
Le Choeur Crescendo Dièse en concert.

« Le plaisir avec un P majuscule »

Opéra, opérette, comédie musicale, musique sacrée… Crescendo Dièse aborde tous les genres et dans toutes les langues. « Le chef, également compositeur, fait les arrangements, nous donne les partitions. Les paroles sont retranscrites phonétiquement et on peut travailler ainsi chez nous car tout est enregistré », détaille Julia. « On a toujours deux programmes bien rodés dans notre panier. On varie les plaisirs, avec six à sept concerts par an », poursuit le maître qui ne perd jamais une occasion de distiller son amour de la culture, y compris pendant les répétitions. « Il a toujours des petits plus à nous partager. » Pas besoin d’être musicien ou chanteur aguerri pour intégrer la formation amiénoise qui recrute toujours. « Bien sûr, il faut aimer chanter et être capable de digérer toute l’énergie que je donne », sourit Andrei Chevtchouk. Au terme d’exigence, lui préfère celui de « responsabilité » : « ce doit être avant tout un Plaisir avec un P majuscule pour l’auditoire. Je sais ce dont ils sont capables, je calcule tout. »

Carrière européenne

Ce francophile, diplômé de la Chapelle académique et du Conservatoire national supérieur de Saint-Pétersbourg, est arrivé dans l’Hexagone en 1996, prenant la tête de plusieurs formations chorale et symphonique et collaborant avec les plus grands (Caroline Casadesus, Brigitte Fossey, Florent Héau, Mstislav Rostropovitch…). Sa carrière l’a conduit aussi à diriger différentes formations européennes : le Brussels Chamber orchestra, l’Orchestre Abaco de Munich, l’Orchestre Teleman de Miskolc en Hongrie… « J’ai habité à Amiens pendant plus de dix ans, je dirigeais l’orchestre du Conservatoire. Mais depuis 2013, je fais le trajet toutes les semaines depuis Lyon pour les répétitions du chœur Crescendo. » Résident de la Ville des Lumières, il est le chef de La Schola Witkowski, un chœur classique créé en 1903. Depuis sa première édition en 2002, Andrei Chevtchouk est aussi le directeur musical du festival Opéra et Châteaux de la Drôme, qui réunit professionnels et jeunes talents chaque été. Autant d’expériences qui le nourrissent. Et nourrissent tout autant sa pédagogie. Cet assoiffé de culture aime partager et donne régulièrement des conférences en France et à l’étranger, s’adressant au grand public comme aux initiés pour rendre accessible les œuvres des grands compositeurs. « Éduquer à la culture, c’est comme apprendre à bien manger. »

Andrei Chevtchouk 3 © Noémie Laval
Andrei Chevtchouk
Choeur Crescendo Dièse 2 © DR
Le Choeur Crescendo se produira dans le Grand Salon du Musée de Picardie en octobre 2024.

Partager la culture, un devoir

Chaque concert du chœur Crescendo fait aussi résonner de belles pages de la littérature. « J’ai nommé Nathalie, l’une de nos choristes, qui était enseignante de français, ministre de la poésie française. Je la laisse choisir des textes qu’elle lit avant chaque morceau. Il faut partager la culture. C’est un devoir. » L’an prochain, la formation amiénoise mettra Jules Verne à l’honneur lors d’un programme conçu autour des Voyages extraordinaires. « Nous nous produirons en octobre dans le grand salon du Musée de Picardie. »

« Une grande famille »

Pour l’heure, avant les deux mois de pause estivale, la belle aventure du Chœur se poursuit. « Nous avons été jusqu’à 120 choristes, aujourd’hui nous sommes une cinquantaine, dont une quinzaine d’hommes, détaille Julia Emchanova. Le plus ancien a 89 ans. On est comme une grande famille. On chante aux funérailles ou aux mariages de nos membres. En octobre, on accueillera avec bienveillance les nouveaux choristes à la fin de la répétition. En décembre, nos enfants et petits-enfants viendront chanter avec nous pour le concert de Noël à Saint-Fuscien ». Des moments intenses qui font la vitalité de ce chœur, entraîné par la baguette de l’inépuisable Andrei Chevtchouk.

 

Coline Bergeon

Choeur Crescendo Dièse 3 © Alain Steelandt
Le Choeur Crescendo Dièse, accompagné par Andrei Chevtchouk.

Hommage à Gabriel Fauré, le 22 juin

Le Chœur Crescendo Dièse honore « l’immense mélodiste français » Gabriel Fauré, à l’occasion du centenaire de sa disparition. Ce concert (https://youtu.be/IeR08w5cI1Y?feature=shared) mettra en lumière son Requiem conçu comme une berceuse et quelques œuvres profanes. « Il y aura aussi deux extraits de mon Requiem slave, en hommage à ce grand compositeur, note Andrei Chevtchouk. J’ai proposé aux solistes du Théâtre royal de La Monnaie d’en interpréter deux morceaux. » Rendez-vous le 22 juin, à 20 h, à l’église Saint-Martin.

 

Requiem et autres chefs-d’œuvre de Gabriel Fauré

Le 22 juin, à 20 h, à l’église Saint-Martin

Réservations et renseignements : 06 71 48 80 10 ou www.lechoeurcrescendo.fr

Affiche concert 22 juin © DR
Affiche du concert en hommage à Gabriel Fauré.