Balade urbaine sous le soleil
Centrale solaire, chaufferie biomasse, avenir du CHU Nord, inauguration du kiosque associatif Debussy : retour sur la balade urbaine du 27 mai.
30.05.2023
La balade urbaine du 27 mai a débuté « au cœur des transformations écologiques de notre ville », comme l'a présenté le maire d'Amiens Brigitte Fouré aux quelque 200 participants à cette déambulation dans le nord de la ville. Ce cœur, c'est le chemin de Vauvoix, où s'achève la construction d'une ferme solaire sur 18 hectares aux côtés de la déchetterie nord et de la chaufferie biomasse du réseau de chaleur.
Ferme solaire : chacun peut y investir
Ce chantier d’environ 9 M€ financé par la Ville (actionnaire à 40 %) et TotalEnergies, entamé en août 2022, doit s’achever cet été pour une mise en service en septembre après une phase de test. Ses 20 020 panneaux photovoltaïques répondront à l’équivalent des besoins électriques de 11 141 personnes. Afin d’impliquer la population, un financement participatif de 400 000 € a été lancé ce 27 mai. Les Amiénois peuvent dès à présent investir de 50 € à 5 000 € dans ce projet (taux : 7 %) pour « participer à ce bel effort collectif », selon Brigitte Fouré. La collecte sera élargie aux habitants d’Amiens Métropole le 12 juin, puis à ceux des Hauts-de-France le 19 juin. Cela se passe ici.
Déchetterie et chaufferie
La balade s’est poursuivie à la déchetterie Nord, « rénovée en 2018 pour 2 M€ afin d’en renforcer la sécurité et l’efficacité », comme l’a souligné Isabelle Savariego, vice-présidente d’Amiens Métropole déléguée à l’environnement. L’efficacité du tri et le travail de réemploi mené avec les Astelles participent à la réduction du nombre de déchets enfouis – et donc de la pollution. En vis-à-vis de la déchetterie, la chaufferie biomasse du réseau de chaleur en fonction depuis la fin 2019 œuvre également en faveur de la transition écologique. « Les gros travaux du réseau sont achevés, nous allons tous en bénéficier pendant cinquante à soixante ans, a souligné Bruno Bienaimé, adjoint au maire délégué à la transition écologique. C’est fait pour durer. » Le réseau continue de s’étendre : une nouvelle chaufferie est ainsi prévue pour le CHU Sud.
Bientôt la BnF
On le sait, une partie de l’hôpital nord accueillera d’ici 2028 une antenne de la Bibliothèque nationale de France (BnF), qu’Amiens a « décroché en étant en concurrence avec 71 autres villes », a rappelé Brigitte Fouré. Ce « bâtiment accueillera une centaine d’agents, des entrepôts et un laboratoire », a résumé Stéphane Descombes, adjoint au maire délégué à la démocratie locale, la vie associative et la participation citoyenne, pilote de cette balade urbaine. Le site accueillera « la collection de presse, la plus consultée de la BnF », a poursuivi Pierre Savreux, vice-président d’Amiens Métropole délégué à la culture et au patrimoine. Des chercheurs du monde entier y sont attendus. La structure ouvrira ses portes aux habitants lors d’événements, par exemple les Journées européennes du patrimoine. La BnF entend également, à l’avenir, former et recruter sur place.
Nouvelle vie au CHU Nord
Mais que faire du reste des 13 hectares de l’hôpital nord, inauguré le 6 octobre 1935, partiellement transformé dans les années 70 et où travaillent encore environ 200 personnes (le déménagement devrait s’achever en 2024) ? Rien n’est acté, mais la machine est en route. « Un nouveau quartier, ouvert sur la ville, va y voir le jour », a résumé Brigitte Fouré. « Nous travaillons à de nouvelles constructions mais aussi à du réemploi de l’existant, a développé Annie Verrier, adjointe au maire déléguée à l’urbanisme. Il s’agit de désenclaver, de préserver la cohérence des lieux et de s’appuyer sur leur dimension historique. » Logements, services et activités économiques sont prévus.
Quand Cité Carter carbure
Changement d’ambiance avec une virée à Cité Carter, l’association de musiques actuelles installée sous le Safran. Un endroit où « apprendre, répéter, enregistrer, faire des concerts », a synthétisé Stéphane Descombes, adjoint au maire délégué à la démocratie locale, la vie associative et la participation citoyenne. La structure, qui vient d’ouvrir un nouveau studio pour les semi-pros va fêter ses 30 ans en 2024. Sa force : « Un accompagnement personnalisé, du cousu-main, une équipe très investie pour aider les artistes », a salué Pierre Savreux. « 30 à 40 groupes viennent répéter ici chaque semaine, a poursuivi Georges Santos de Oliveira, administrateur de Cité Carter. Nous voulons permettre au plus grand nombre de faire de la musique. »
Un kiosque grâce au budget participatif
La balade urbaine a marqué une pause sous les tonnelles en s’arrêtant plaine Debussy pour l’inauguration du kiosque associatif. Une initiative issue « du budget participatif 2021 porté par le Relais social et les habitants pour le vivre ensemble et la solidarité », a synthétisé l’adjoint délégué à la démocratie locale, la vie associative et la participation citoyenne. Dessiné « par un agent de la collectivité, Xavier Lefrancq », comme l’a remercié Jean-Christophe Loric, l’adjoint délégué au secteur Nord, le kiosque est installé au pied des jardins partagés, dans un lieu de verdure idéal pour les pique-niques et petits rassemblements festifs et associatifs. Jacqueline Quillet, coordinatrice au Relais social, a d’ailleurs invité les participants à soumettre des idées au budget participatif 2023 : « C’est un véritable outil pour les habitants, pour faire vivre la ville, dans l’ouverture, la mixité, pour sortir de nos bulles. Osez, il reste quelques jours ! ». Le dépôt des projets reste possible jusqu’au 4 juin à minuit.
Micro-Folie : l’art joue à domicile
La dernière étape du parcours du 27 mai fut L’Odyssée, le centre d’animation jeunesse, également centre de loisirs et pôle numérique. La troisième Micro-Folie d’Amiens Métropole y a ouvert ses portes en octobre, après celles de la Maison pour tous de Rivery et du Jardin archéologique de Saint-Acheul. « Nous avons déjà accueilli un millier d’enfants », informe Solène Lelong, en charge de cet outil. La Micro-Folie, c’est un catalogue d’environ 5 000 œuvres d’art de grandes collections (Louvre, Orsay, Versailles…) consultables sur quinze tablettes à disposition face à un écran de projection. Ce dernier diffuse des sélections thématiques. Les visiteurs peuvent pousser plus loin si quelque chose les interpelle et naviguer dans les collections. Les adultes pourront s’y adonner dès septembre grâce à des ateliers thématiques, chaque premier samedi du mois.
Jean-Christophe Fouquet