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Clap de fin pour Bouchon, mini-série tournée à Amiens

La mini-série Bouchon d’Éléonore Costes et Amaury Dequé a posé ses caméras dans les rues d’Amiens et à SimUSanté du 15 mai au 2 juin. Diffusion l’année prochaine sur Arte.

L'équipe de Bouchon © Laurent Rousselin

06.06.2023

Avec Bouchon, l’actrice, scénariste et coréalisatrice Éléonore Costes poursuit son œuvre entre fiction et autoportrait (Bouchon, c’est son vrai surnom). Elle y traverse une crise familiale : l’annonce du cancer de son père. Une démarche autofictionnelle déjà présente dans sa websérie Le Journal de Lolo (autre surnom) créée en 2010. Si Éléonore Costes a essentiellement tissé sa toile cinématographique sur le Net (elle était du Visiteur du futur), on l’a aussi vue au cinéma et à la télévision, notamment dans Plus belle la vie (en 2011). Mais, à l’image du collectif Golden Moustache qu’elle a rejoint en 2013, l’artiste cultive son indépendance.

Quinze jours à Amiens

La dramédie Bouchon, 8x15 minutes, produite par Portrait Robot et La Blogothèque, a été intégralement tournée dans la Somme du 15 mai au 2 juin : soit trois semaines, dont deux amiénoises (une semaine s’est déroulée à Moreuil), passées entre autres rues des Jacobins, Delambre, de la Malmaison, Gresset... Ainsi que dans quelques intérieurs. L’équipe d’une quarantaine de personnes hors acteurs et figurants a sillonné le territoire (poussant jusqu’à Ferrières) avec l’aval de Séverine Rivière, du bureau d’accueil de tournages d’Amiens Métropole. Bouchon a même loué pendant deux jours plusieurs pièces et couloirs de SimUSanté, au CHU (lire ci-dessous).

 

Coproduit par l’Amiénoise Julie Moens

Julie Moens © Laurent Rousselin

Les techniciens de Bouchon viennent pour une bonne part du réservoir de talents des Hauts-de-France. Pictanovo, association soutenue par la Région, a apporté le quart d’un budget d’environ 800 000 €. Le tournage a eu lieu dans nos contrées sous l’impulsion de Julie Moens, productrice (Bouchon représente sa cinquième série) à La Blogothèque et Amiénoise depuis sept ans. Elle est « tombée amoureuse d’Amiens, ville à taille humaine » et habite désormais près du Cirque. C’est en 2019, lors d’un autre tournage pour Arte à Moreuil (Replay) qu’elle a rencontré l’Amiénois Gauthier Manot (de l’association Les Faquins). Ce dernier a assuré la régie de Bouchon, devenant la « perle du tournage » selon l’équipe, réalisateurs en tête.

 

« Plein de choses à filmer »

A Dequé et E Costes © Laurent Rousselin

Julie Moens a vraiment découvert Éléonore Costes avec la série Genre humaine. Un coup de cœur qui l’a poussée à accompagner Bouchon jusqu’à Amiens. L’autrice lui en semble reconnaissante : « Les gens ont été très accueillants, très sympas. Là (deux jours avant la fin du tournage, ndlr), nous sommes vraiment fatigués, les journées sont denses. Nous n’avons plus de temps mais nous sommes très contents. Et on a quand même pu visiter les hortillonnages ! » Même constat de la part du coréalisateur Amaury Dequé (déjà à l’œuvre dans Genre humaine), concentré sur les aspects narratifs et techniques là où Éléonore Costes se charge essentiellement de la direction d’acteurs : « Nous sommes passés de décors en décors, il y a ici plein de choses intéressantes à filmer ».

 

Pour découvrir le résultat de ce regard sur Amiens, rendez-vous sur Arte au printemps 2024.

 

Jean-Christophe Fouquet

 

Quand Béatrice Facquer revient jouer à domicile

B Facquer © Laurent Rousselin

Elle n’avait qu’une journée de tournage le 31 mai, en blouse blanche dans le rôle d’une oncologue, mais Béatrice Facquer – qui a déjà interprété la mère d’Éléonore Costes sur un autre projet – a tenu à en profiter. En effet, la comédienne récemment apparue dans Désordres, la mini-série de Florence Foresti pour Canal+ - « On espère une saison 2 ! » -, revenait pour Bouchon dans la ville de son adolescence - « J’y suis arrivée à 15 ans ».

 

Devenue actrice après des carrières dans le journalisme et le one woman show (« Je fonctionne par cycles de neuf ans, alors il me reste cinq années dans ce métier », plaisante-t-elle dans sa loge), elle a opéré jusqu’en 2010 des allers-retours hebdomadaires entre Paris et Amiens. Et elle revient toujours régulièrement dans cette ville qu’elle a quittée après le début de ses études. Et pour cause : ses parents y habitent.

 

« C’est la première fois que je tourne dans ma ville. Cela donne un autre point de vue. La tour Perret, je la vois de la cuisine de mes parents. Mais là, ça a un autre goût ! ». Le tournage à SimUSanté étant à deux pas de l’ancien campus, l’actrice, qui y est passée après ses années lycées à « La Pro », a pu y faire un pèlerinage. « Ce tournage express m’a rendue très heureuse, sourit la comédienne, admiratrice du travail d’Éléonore Costes. Sa vie est son matériau, mais elle en fait quelque chose d’universel. »

 

En attendant Bouchon, on retrouve Béatrice Facquer dans Des mains en or, d’Isabelle Mergault, en salles le 7 juin.

 

SimUSanté, c’est pas du ciné

Tournage SimUSanté © Laurent Rousselin

Le tournage de Bouchon a investi pendant deux jours les murs de SimUSanté. Logique, pour un lieu (4 000 m2 au CHU Sud depuis 2016) où l’on simule des actes de soins ? Oui et non. Cette unité pilotée par l’hôpital et l’université de Picardie Jules-Verne a accueilli « plus de 100 000 passages » depuis sa création en 2012 au CHU Nord, estime Béatrice Jamault. Ici sont accueillis « étudiants, professionnels de santé, mais aussi patients et familles ». Pour autant, « la simulation, ce n’est pas faire semblant », affirme-t-elle, cultivant le paradoxe. Sous-entendu : il ne s’agit pas d’un jeu. Mais de réflexion sur les pratiques, pour la vraie vie. Que ce soit pour former professionnellement ou pour apprendre aux patients à s’adapter (au handicap, notamment) et aux proches à devenir “aidants”, les outils utilisés ici sont authentiques. C’est d’ailleurs pour cette raison que SimUSanté accompagne les tournages en son sein, qu’il s’agisse de films médicaux ou, comme pour Bouchon, de fictions. Une question de sécurité, mais aussi de crédibilité. Et ça, au cinéma, c’est toujours bon à prendre.

 

En savoir plus sur le centre de pédagogie active SimUSanté : simusante.com

B Facquer © Laurent Rousselin
Tournage SimUSanté © Laurent Rousselin