Face au frelon asiatique : que faire ?
Après avoir passé l’hiver au chaud, la reine va commencer à pondre dans un petit nid. En cette fin mars, le jardin doit être observé pour repérer ces prédateurs d’insectes qui prolifèrent depuis quinze ans.
14.03.2023
Son signe physique caractéristique ? Un thorax bien noir et un aspect moins jaune éclatant que le frelon européen. Son méfait ? Dévaster des colonies d’insectes, des cultures de fruits et des ruchers entiers. Sans parler des piqûres, que l’on peine à chiffrer, sur les hommes.
Le frelon asiatique a été introduit en Europe en 2004, suite à la livraison de poteries chinoises dans le sud de la France. Il a depuis proliféré à vitesse grand V, devenant un véritable fléau. « L’année 2022 a battu des records, estime Bernard Lamidel, secrétaire général de l’Union syndicale des apiculteurs picards. Un de nos adhérents nous disait avoir attrapé 3 000 frelons asiatiques en à peine quelques semaines ! » Les apiculteurs sont en effet autorisés à piéger aux abords des ruchers pour les protéger. « Même s’il n’y a pas que les apiculteurs qui sont touchés, alerte Bernard Lamidel. Cette espèce attaque tous les insectes, les abeilles sont d’ailleurs attaquées en dernier. Les frelons asiatiques commencent à sévir en juin sur les arbres fruitiers : pruniers, pommiers, vignes… Ils vont faire des trous dans les fruits, parfois très discrets, mais qui suffisent à ravager des récoltes. »
Le piégeage pour les apiculteurs
« Le piégeage est déconseillé en dehors d’un cadre scientifique et réservé aux apiculteurs pour la protection de leurs ruchers », rappelle toutefois Stéphanie Masse, du service gestion des risques de la Ville d’Amiens. C’est en tout cas la règle qui a été rappelée lors d’une recette réunion en Préfecture. « Les études scientifiques ne sont pas encore achevées et, en l’absence de pièges et d’appâts totalement sélectifs ainsi que d’études d’impact sur l’entomofaune (l’ensemble des insectes d’une région, ndllr), la prudence reste de mise. Il faut limiter les actions de piégeage aux zones où le frelon présente une réelle menace pour les colonies. D’ailleurs, ce piégeage implique le respect de règles strictes, dans sa mise en place et dans son suivi. »
Soyez attentifs
« Les températures remontent nettement. La reine, après avoir passé tout l’hiver dans un grenier, va fabriquer un premier nid, dans lequel elle va pondre ses six ouvrières et être en recherche de nourriture, explique Bernard Lamidel. Ce nid, gros comme une orange, est plus facile à être détruit, poursuit le spécialiste. Car, ensuite, le frelon va déménager dans un nid secondaire qui peut atteindre 1 mètre de diamètre en haut des arbres et ne faire que
pondre. » « Le début du printemps est une bonne période pour être attentif, encourage Stéphanie Masse. C’est la période où l’on va ressortir le salon de jardin, où l’on réutilise la tondeuse. Le nid peut être caché dans nos abris. Mais il faut surveiller tout au long de la belle saison, car les nids peuvent également être établis dans une haie bien touffue. »
amiens.fr vous guide
Sur amiens.fr/frelon , vous trouverez les réponses à vos questions en cas de présence d’un nid. Et un dossier complet pour identifier le nid repéré et savoir comment réagir.
Antoine Caux