Le Frac attaque 2023 par des pirouettes
Le Frac Picardie aborde l’année avec des projets plein les réserves et Pirouettes, une installation monumentale à découvrir jusqu’au 25 mars.
07.02.2023
Nouveau logo, nouveaux artistes soutenus (François Olislaeger, Mayura Torii, Loup Blaster et l’Amiénois Rachid Boukharta), nouveaux partenariats (galerie Miyu à Paris, Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts, musée de la Civilisations à Québec), et 40 bougies pour les 23 Fonds régionaux d’art contemporain de l’Hexagone Le Frac Picardie entame 2023 comme « l’année de concrétisation du nouveau projet », précise son directeur Pascal Neveux. Un projet qui s’appuie sur sa collection unique autour du dessin : 1300 œuvres de 250 artistes dont Jean-Michel Basquiat, Jean-Michel Alberola et Giuseppe Penone (JDA #995. « Ce dont nous n’avons pas conscience, c’est qu’elle est certainement la plus grande d’Europe, remarque Pascal Neveux. Les Frac rassemblent plus de 35 000 œuvres de 6 000 artistes internationaux et représentent la troisième collection publique après celles du Centre Pompidou et du Centre national d’art contemporain. »
170 cases à objets
Projet né en 2021 au Fotokino à Marseille, l’exposition Pirouettes introduit une annéequi s’annonce foisonnante pour la structure du 45, rue Pointin. Après un passage au Frac de Reims et à la Maison pour tous de Rivery, cette installation évolutive sur rampe de skate fourmille d’éléments hétéroclites et ludiques créés par Baptiste Meyniel, Jean-Simon Roch, Marion Pinaffo et Raphaël Pluvinage. Difficile d’en faire l’expérience en quelques minutes tant les objets demandent d’attention. Ces petits éléments architecturaux mus par du sable ou des gouttelettes d’eau convient le jeu autant que les objets iconiques ou mécanisés hypnotisent. « Cette sorte de grand cabinet de curiosités interactif comporte 170 cases, décritPascal Neveux qui a convié le quatuor de designers à présenter son dispositif scénique jusqu’au 25 mars. « Pirouettes donne à voir le cheminement de la création dans ses différentes étapes de recherche, de conception, de production, de documentation et d’activation. »
Art chirurgical
Les œuvres de papier découpé au scalpel de Georgia Russell occupent quant à elles les vitrines du Cloître (entrée des salles) jusqu’au 18 mars. Cette artiste installée dans l’Oise cisèle toutes sortes de papiers (journaux, dessins, partitions, livres…) pour réaliser des objets en trois dimensions. Son travail de recherche dialogue avec une sélection de la collection du Frac Picardie tandis que la Black Box diffuse The Digger d’Ali Cherri. « On y retrouve encore l’idée du geste, la question de la transmission, de la protection d’un site et de la sauvegarde d’un patrimoine », précise le directeur. À suivre prochainement : les expositions Sens de la visite de Jean-Yves Duhoo à l’espace Camille-Claudel de l’UPJV (du 27 février au 14 avril) et Paysages en mouvement à la Maison de l’architecture (du 12 avril au 30 juin) ainsi qu’une carte blanche à Jacques Perconte, figure majeure des arts numériques et de l’avant-garde cinématographique des années 90 (du 21 mars au 3 juin)… D’alléchantes invitations en perspective.
Ingrid Lemaire